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Extrait 1 " Le bourreau du Pays Xarnegu"

Extrait 1 " Le bourreau du Pays Xarnegu"

Veröffentlicht am 20, Feb., 2025 Aktualisiert am 20, Feb., 2025 Crime stories
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Extrait 1 " Le bourreau du Pays Xarnegu"

Hôtel de police de Bayonne.

Le commissaire Peio Zubieta, dit Zubi, et son équipier, le capitaine Xabi Lissalde, sont dans le bureau du premier nommé. Ils font un point devant un café sur les interventions de l'équipe de nuit.

  1. C’est plutôt calme en ce moment Zubi.
  2. Ouais, et c'est pas plus mal.

La sonnerie du téléphone de Peio retentit.

  1. Commissaire Zubieta.
  2. Je t'écoute Jean.
  3. OK, on arrive.


Zubi a levé sa grande carcasse d'ancien deuxième ligne international de l'Aviron Bayonnais. Un petit mètre quatre-vingt-dix-huit pour cent vingt kilos de muscles. Son nez porte les stigmates de plusieurs fractures, les oreilles en chou-fleur comme tout bon deuxième ligne qui se respecte, deux, trois cicatrices pour agrémenter le tout, le crane rasé, calvitie naissante oblige, et des yeux de fauve, marron presque noir, francs et acérés.

  1. On a un corps.
  2. Où ça ?
  3. Quai Le Redon à Anglet.


Xabi s'est levé à son tour. Ancien champion de France de pelote à main nue, c'est un bon vivant toujours partant pour une bonne virée, un bon repas autour d'une plancha. Sa ligne en atteste, ayant pris un peu d'embonpoint depuis la fin de sa carrière de pelotari. Sa barbe brune broussailleuse et ses yeux malicieux lui donnent un aspect débonnaire trompeur.


Les deux hommes sont sur le parking de l'hôtel de police.

  1. Tu conduis Xabi ?
  2. OK, on prend ma caisse, ça lui fera du bien de rouler.

Peio le regarde circonspect. Il faut dire que l'une des passions de Xabi est la collection de voitures anciennes. Il en retape régulièrement avec des amis et son cousin Mixu Lissalde, qui détient un garage sur Cambo les Bains, et participe au championnat de France de tout-terrain.

  1. T’as pris laquelle aujourd’hui ? Lui demande Zubi, une pointe d'inquiétude dans la voix, son gabarit n'étant pas toujours compatible avec certains des véhicules de son collègue.
  2. Surprise, tu l'as jamais vu celle-là, c'est la dernière qu’on ait restaurée, lui répond Xabi tout en se dirigeant vers le fond du parking.


Xabi est excité comme un gamin avec son nouveau jouet.

Peio vient de voir la voiture. Il éclate de rire.

  1. T'es un grand malade Xabi !!


Xabi ouvre la portière avec fierté

  1. Elle n'est pas magnifique ?
  2. Si, et discrète.


La voiture est une Fiat 131 abarth de 1979, la vraie version rallye, jantes larges, caisse de couleur bleu, blanc, rouge, comme à sa plus belle époque, calandre noire agrémentée d'une rampe de feux longue portée de marque Oscar.

Xabi et son cousin ne faisant jamais les choses à moitié, ils ont poussé la restauration jusqu'à faire fabriquer des copies des autocollants de l'époque, en s'appuyant sur des photos d'une de ces Fiat, la numéro 9 rallye de Monte Carlo 1979.

La leur est maintenant la reproduction exacte dans ses moindres détails de celle-ci. Dossard 9 sur les portières, couleur respectée, autocollants des différents sponsors sur les ailes et le capot avant, et bien sûr, la reproduction du sticker du rallye de monte carlo 1979 dossard 9 apposée sur les capots avant et arrière.

Xabi est devant sa voiture, fier comme un paon.

Zubi le regarde amusé. « Un vrai gamin ce Xabi ».

Xabi, théâtral, tend une main vers son carrosse.

  1. Je te présente la reproduction fidèle de la Fiat 131 abarth rallye monte carle 1979, équipage Jean-Claude Andruet, Chantal Lienard.
  2. Si j'avais su que je ferais Chantal Lienard, je me serais rasé et j'aurais mis des talons, remarque un Zubi hilare.
  3. Que tu es con. Admire l'œuvre, un an de boulot.
  4. Et combien tu vas mettre pour la casser ?
  5. Le premier qui la touche, je le balance dans la Nive avec des parpaings au pied !!
  6. OK, on y va. Je te rappelle qu'un macchabée nous attend. Où tu as mis les casques ?

Xabi le toise dépité.

  1. Tu ne comprends rien à l'art, et puis le macchabée il n'est plus à cinq minutes près.


Zubi s'installe dans la voiture.

L'intérieur est à l'image de l'extérieur, rien ne manque. Épuré comme dans toutes les voitures de rallye, sièges baquets, arceaux de sécurité, extincteur, volant et cadrans version course.

  1. J'ai mis un deux tons dessus, c'est la seule entorse, ça peut servir et j'ai un gyro.
  2. Alors, c'est parti, fais péter la machine !!

Xabi tourne la clef de contact, il est proche de l’érection.

Le moteur deux litres rugit.

Les allées Paulmy sont avalées à vitesse grand V, deux tons et gyrophare allumés.

Le bolide s'est engagé sur les Allées Marines.

Les piétons et automobilistes qui voient passer l'équipage n'en croient pas leurs yeux.

Un routier espagnol qui s'est garé en entendant la sirène est éberlué en voyant s'éloigner la machine. « De puta madre. Que locos son los Frances.». ( bordel, ils sont fous les français)

La voiture arrive Quai Le Redon.

Le maire d' Anglet et le procureur, présents sur le ponton avec les deux pêcheurs, se sont retournés en entendant les rugissements du deux litres accompagnés d'un crissement strident de pneus.

À la vue du spectacle, ils ouvrent des yeux ronds comme des balles de golf, sport qu'ils pratiquent tous les deux sur les greens de Chiberta.

La voiture s'est arrêtée dans un nuage de poussière.

Zubi et Xabi en descendent promptement.

En apercevant les deux hommes le procureur ne peut se retenir.

  1. Je ne peux le croire.
  2. C'est particulier, renchérit monsieur le maire.
  3. Je me demande toujours comment ces deux énergumènes peuvent avoir de tels résultats.


Zubi et Xabi arrivent à l'entrée du ponton. Le policier en faction leur fait un grand sourire tout en ajoutant :

  1. Super caisse capitaine.
  2. Merci.

Xabi a bombé le torse.

  1. Tu ne la quittes pas des yeux, le premier qui s'en approche tu lui mets les pinces.


Zubi s'avance sur le ponton. Bixente et Paul les deux pêcheurs le regardent s'avancer.

Bixente vient de retrouver la parole.

  1. Ran puta !!! C'est Peio Zubieta !!!
  2. Lui-même, répond le procureur.
  3. Ça c'était un joueur, une icône pour nous supporters de l'Aviron.
  4. Personnellement, je préfère le golf.


Bixente reste stoïque mais n'en pense pas moins.

« Quelle tête d'ampoule celui-ci, je suis sûr qu'il habite Biarritz ».


Zubi et Xabi sont arrivés à la hauteur des hommes. Zubi leur tend la main.

  1. Monsieur le procureur, Bernard (Zubi appelle le maire d'Anglet par son prénom, ils se connaissent et se côtoient en dehors de leurs fonctions).
  2. Je te présente Bixente Elizondo et Paul Latchar, ce sont eux qui ont trouvé le corps.
  3. Messieurs.

Zubi vient de broyer la main de Bixente.

Le procureur est un jeune novice, tout frais sorti de l'école de la magistrature, avec très peu d'expérience. Son manque d'humilité et son arrogance lui ont déjà valu quelques accrocs avec les policiers, malgré ces seuls deux mois de nomination.

Costume sur mesure, port altier, une tête de premier de la classe sur un corps de héron, il se rapproche de Xabi.

  1. Discret comme arrivée capitaine.
  2. On fait ce qu'on peut monsieur le procureur.

Zubi a bien senti la pointe d'énervement dans la voix de son acolyte et vient à sa rescousse.

  1. Notre nouvelle voiture banalisée ne vous plaît pas monsieur le procureur. Pourtant elle est aux couleurs de la nation. En même temps si on avait des voitures en état de marche chez nous, on pourrait s'en servir, mais vous préférez sûrement les voitures de golf, monsieur le procureur.
  2. Restez courtois commissaire, et gardez vos sarcasmes.
  3. Je le suis monsieur, je ne fais que répéter ce qui se dit, mais on n'est pas là pour parler chiffon il me semble.

Le jeune magistrat regarde ses chaussures en cuir.

Bixente Elizondo esquisse un sourire.

«Comment il te l'a mouché au Biarrot. Comme à la plus belle époque, essai transformé. Bayonne sept, Biarritz zéro».

  1. J'ai demandé à la scientifique de venir, ce sont eux qui vont sortir le corps de la flotte.
  2. Bien commissaire, il semble, pour le peu que j'ai pu observer, qu'une partie du corps soit brûlée.


Xabi, qui préfère se tenir loin du héron en costume, est monté sur le bateau pour observer le cadavre. Il revient sur le quai l'air préoccupé.

  1. Un problème Xabi ?
  2. Le corps est à moitié brûlé, je pense qu'il n'est pas allé à la flotte tout seul.

Le procureur le toise avec condescendance, comme un paon devant un vulgaire poulet de basse-cour.

  1. Vous allez un peu vite en besogne capitaine. Rien ne dit qu'il ne se soit pas mis à l'eau pour éteindre le feu.

La main droite de Xabi le démange. Il s'apprête à répondre, mais Zubi le devance, ayant deviné les pensées de son collègue, devant l'attitude hautaine de l'homme de loi.

  1. C'est bien possible. De toute façon on ne sait pour le moment, ni comment le corps a brûlé, ni comment il s'est retrouvé dans l'Adour.
  2. On peut tout de même émettre des hypothèses, commissaire.
  3. Si ça peut vous faire plaisir, mais perso, j'attends les conclusions de la scientifique et du légiste, les hypothèses on verra après...
  4. Vous voulez m'apprendre comment gérer une enquête commissaire ?

Zubi vient de faire un pas en avant vers le blanc-bec puant d'orgueil, pseudo représentant de la loi.


Un véhicule vient de se garer.

  1. Voilà la scientifique, monsieur le juge, on va les laisser faire leur boulot, on rentre commencer les recherches d’éventuelles disparitions. Dès que j'ai des nouvelles du légiste, je vous tiens au courant.
  2. On fait comme ça commissaire, répond un procureur soulagé, l'arrivée de la scientifique lui ayant évité une confrontation tendue avec le commissaire.

Le commissaire Zubieta a préféré écourter l'entrevue avant de balancer le juge dans les eaux boueuses de l'Adour, ce qui n'aurait pas arrangé ses relations avec ses grands amis magistrats.


Xabi et Zubi remontent dans le bolide.

  1. Putain, il faut qu'on tombe sur ce cul pincé arriviste de De Rochette, s'exclame Zubi.
  2. C'est sûr qu'avec lui, ça va pas être fiestas y tapas. Je vais te le dérider le De Croquette avec son accent pointu et son allure de pingouin.
  3. De Rochette, Xabi, De Rochette.
  4. Je vais l'appeler cul pincé, ça je vais retenir.

Xabi vient de démarrer.

  1. Je vais te lui déboucher les oreilles au cul pincé !!

Il appuie sur le klaxon avec un plaisir non dissimulé.

Zubi s'attend au pire.

La mélodie stridente de La Cucaracha retentit des deux trompes placées sous le capot.

Tous les policiers en faction se mettent à sourire.

Le procureur a tourné la tête en un quart de seconde. Il fusille la voiture du regard et marmonne d'un ton sec.

  1. Ils ne respectent rien ces deux bouseux, pour qui se prennent-ils ! À la moindre incartade, je les remets à la circulation !!


Xabi regarde dans le rétroviseur

  1. Je crois que cul pincé a chopé un torticolis.


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Jackie H verif

Jackie H vor einem Tag

Un "j'aime" pour le sarcasme, j 'ai toujours a-do-ré le sarcasme (même si j'ai par moments un peu de mal à saisir qui parle, mais pas grave, c'est vivant ! 🙂😆)

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