

Les témoins de Virginia
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Les témoins de Virginia
Les témoins de Virginia
Le vent m’appelle, encore. Tu joues dans mes cheveux comme si tu me connaissais. Comme si tu avais toujours été là, ici, compagnon silencieux de mes absences. J’ai les yeux fermés et j’écoute, je ressens. Je reste là, les jambes repliées sous ma robe trop longue, mes mains posées sur mes genoux, assise sur ce sable un peu humide, granuleux, si vrai… toi qui m’enracines dans un monde que je ne comprends pas toujours.
Je m’appelle Virginia. Je suis venue seule. Par choix. Par fatigue, peut-être. Non pas pour fuir, mais pour entendre. Quelque chose. Quelqu’un. Mon cœur, peut-être.
Toi, la mer... tu ne me parles pas, mais tu me dis tout. Tu avances, tu recules, tu respires. Comme moi. Mais plus sage. Tu n’as pas peur de te perdre. Tu n’as pas peur de heurter la terre, de caresser ses plages encore et encore. Tu recommences. Sans te plaindre.
Et toi, la montagne, là-bas, si haute, si calme… Comme si tu ne m’avais pas encore remarquée. Ou alors, tu me vois depuis longtemps, et tu attends. J’ai cette impression que tu me regardes à travers la mer, ton reflet dans l’immensité de ce miroir. Que tu sais déjà ce que je cherche, et que tu ne diras rien. Pas encore.
Le vent… tu es là aussi… car je te sens toucher mon visage et jouer encore avec mes cheveux. Et pourtant… pourtant mes oreilles n’entendent rien. Où sont tes murmures et tes chuchotements ? Guide-moi à travers ton souffle, à travers ta force.
Et le sable, oui toi… grains de mes folies, tu me laisses m’asseoir sur ton tapis doré, mais tu ne me dis rien ? Toi que la mer caresse infiniment, toi, le même, tu ne m’écris pas un message, dessiné d’un cœur ?
Nuages, ne croyez pas que je vous ai oubliés. Je vous vois et je vous regarde, voici maintenant que je vous parle. Oui, vous, masses de coton éphémères, qui passez par là, au-dessus de moi, comme les pensées que je ne saisis pas toujours. Alors… adressez-moi la parole… je suis là, allez…, une forme ou une image, mais racontez-moi quelque chose.
Je parle seule, peut-être… Personne ne me voit, assise ici. Et si quelqu’un, quelque chose, m’écoutait… est-ce que vous comprendriez ?
Pourquoi suis-je là ? Pourquoi ai-je toujours cette sensation d’absence, de vide, alors que tout autour de moi déborde de vie ? Est-ce moi qui suis creuse, ou est-ce que je cherche à remplir quelque chose qui ne demande qu’à rester vide ?
J’aimerais… j’aimerais qu’une voix me réponde. Pas une voix humaine — je ne crois plus en elles — mais une voix d’écume, de vent, de lumière. Quelque chose qui ne me juge pas. Qui me reconnaît et qui n’est qu’amour.
Ah, l’amour… Je sais que j’ai de l’amour en moi. Trop, peut-être. Ou mal rangé. C’est lourd, parfois, ce silence plein d’amour. Il me serre le cœur comme un souvenir oublié. Mais je veux croire qu’un jour, je saurai. Je saurai pourquoi j’ai attendu ici, à cet instant précis, avec comme témoins : toi, le vent ; toi, la mer ; toi, la plage ; toi, la montagne ; toi, le sable ; et vous, les nuages, qui étiez là, sans ralentir.
Vous étiez là, tous, même toi. À cet instant. Pour moi. Vous voulez me dire quelque chose, je le sens. Et peut-être… peut-être que votre silence, c’est déjà une réponse.
Taj Nihilo


Jackie H vor einem Tag
Très poétique 🙂
Taj Nihilo vor einem Tag
Bonsoir
Merci beaucoup :)