Journée d'enfer dans l'Au-Delà - Chapitre 3
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Journée d'enfer dans l'Au-Delà - Chapitre 3
Chapitre 3 - Fossiles et chemise hawaïenne
— AAAAAAAAH !!
Cain se redressa d’un coup, levant la tête de son oreiller. Ses yeux étaient encore mi-clos, ayant été arraché à son sommeil par ce cri surpuissant. Il tenta de se lever, mais entortillé dans sa couverture, il s’étala pitoyablement sur le sol.
— Tu parles de tranquillité, grimaça-t-il en s’extirpant du tissu démoniaque.
Au même moment, sa porte s’ouvrit à la volée et frappa la commode qui se trouvait derrière. Tara et Cléo firent irruption dans sa chambre, encore en chemise de nuit et les cheveux en bataille.
— Merde, les filles ! Frappez avant de défoncer les murs, j’suis en caleçon ! protesta le blond en se couvrant rapidement.
— T’as entendu ? interrogea la démone aux cheveux noirs, l’air très réveillé.
— Bien sûr ! répliqua Cain en se levant pour s’approcher de sa fenêtre.
Il l’ouvrit rapidement et sortit sur le balcon. Ses orteils se crispèrent au contact avec la pierre froide et, enroulé dans sa couverture, il s’approcha de la balustrade. Ses amies le rejoignirent et se penchèrent par-dessus la barrière en métal.
— C’est quoi ce foutoir ?
La question de Cléo était assez pertinente pour des esprits encore embrumés par un réveil brutal et une bonne gueule de bois. Du haut du deuxième étage, ils pouvaient voir ce qu’il se passait à l’entrée de la demeure. Ils virent une silhouette humaine décoller du sol et s’envoler à plusieurs mètres de hauteur en direction de l’horizon. Son gracieux envol était accompagné par un puissant hurlement de terreur.
— Vous avez bien vu ce que j’ai vu ? interrogea Cain en le regardant amorcer une descente en cloche après un long vol plané.
Du coin de l’œil, il vit ses amies hocher lentement la tête. Ils se penchèrent en avant, et de loin, ils reconnurent la chevelure rousse de Samaël. Face à lui, un démon faisait demi-tour pour prendre la fuite. Le Saigneur ne se lança pas à ses trousses, et balaya simplement l’air de sa main gauche. Suivant la direction de son geste, une ombre noire parcourut le sol jusqu’à attraper la cheville du fuyard. Ce dernier fut soulevé de terre lorsque l’étrange lasso le tira en arrière. Le démon renard le fit se balancer la tête en bas devant lui, avant de le projeter à son tour au loin. Comme une poupée de chiffon, il partit vers les bois environnants en beuglant comme un veau.
— C’est… normal pour un démon de pouvoir faire ça ? questionna Cain alors que leur hôte retournait à l’intérieur d’un pas léger.
— Si j’avais vu ça hier, je l’aurais peut-être pas traité de salopard, souffla Tara, impressionnée.
— Bon, j’vous abandonne ! s’exclama Cléo avec enthousiasme. Je vais me changer et je vais manger !
— Moi aussi, renchérit la seconde démone. Au fait, Cain, joli caleçon avec les petits pois !
Le concerné sentit ses joues devenir brûlantes et son visage prit la couleur d’une tomate mûre.
— VA TE FAIRE VOIR ! cria-t-il à son amie avant qu’elle ne referme la porte.
Craignant une nouvelle visite surprise, le blond se dépêcha de s’habiller. Ils étaient arrivés dans cette maison ce matin même, vers une heure du matin. Épuisés, ils n’avaient pas fait de visite des lieux. Samaël les avait conduits à leurs chambres et il n’avait pas fallu plus de cinq minutes pour que Cain sombre dans un sommeil profond.
Sa nuit aurait été parfaite sans ce réveil brutal ni la douleur qui le tenaillait jusqu’à la racine de ses cheveux. Malheureusement, les démons n’étaient pas faits pour résister à la gueule de bois !
Une fois prêt, il quitta sa chambre en refermant la porte derrière lui. En face de lui, Oscar sortait de la sienne en lâchant un bâillement sonore.
— Bonjour, salua le blond avec politesse.
— Je vois pas ce que ce jour à de bon ! répliqua l’ex-barman avec mauvaise humeur. Bordel, pourquoi j’ai accepté de le suivre… Cet idiot m’a réveillé !
— Moi aussi, le rassura Cain en jetant un regard à sa montre. Il est à peine six heures et demie…
Ils descendirent les escaliers, et le jeune homme ne pouvait pas s’empêcher de tout observer autour de lui. Il s’attendait à un lieu sombre et lugubre, mais étonnamment ce n’était pas si glauque. La décoration était sobre, assez chaleureuse, bien qu’un peu vieillotte. En bas des marches, ils traversèrent le hall d’entrée et entendant des bruits sur leur droite, ils prirent cette direction.
Ils arrivèrent dans le salon, où des canapés et des fauteuils étaient installés devant une grande cheminée. Le décor donnait l’impression de remonter un bon siècle dans le passé. Samaël était installé dans un fauteuil, les jambes élégamment croisées, une tasse à la main. Habillé toujours aussi bien que la veille, il avait pourtant échangé son long manteau pour une veste plus ancienne qui lui arrivait jusqu'aux genoux. Cette fois, il montrait définitivement qu’il n’était pas arrivé très récemment en Enfer !
— Salutations, camarades ! lança-t-il avec son habituel sourire. Avez-vous bien dormi ?
— Nan ! grimaça Oscar avec mauvaise humeur. C’est quoi ça pour une tasse ?
Pendant un moment, Cain ne comprit pas de quoi il parlait, avant de remarquer ce qui était écrit dessus : « What the fox ?! ». Ce type avait un humour assez particulier…
— La météo est vraiment splendide ce matin, ne trouvez-vous pas ? demanda le Saigneur sans faire attention à la remarque.
— Ouais, magnifique ! lança Cléo avec humour en rentrant dans le salon, suivie par Tara. Par contre, ils n’avaient pas annoncé qu’il pleuvrait des démons dès six heures ! C’était quoi ce boucan ?
— Oh, toutes mes excuses, sourit Samaël en déposant sa tasse sur la table basse. Quelques personnes dénuées d’instinct de survie ont essayé de s’introduire ici et je me suis fait un plaisir de les raccompagner dehors. J’espère qu’en dehors de ce léger désagrément, la nuit fut paisible.
— C’est super confortable chez vous, commença Cain avant que le démon renard ne plisse légèrement les yeux. Chez toi, je veux dire ! Pour une fois qu’on est pas réveillé par des voisins qui se tapent sur la gueule.
— Je suis ravi de l’entendre.
— Par contre, la déco fait un peu kitsch, compléta Cléo sans le moindre tact.
Bien qu’il souriait toujours, le Saigneur fronça les sourcils, manifestement un peu vexé. À côté de la démone, Tara se pinça le haut du nez : leur camarade avait le don de dire ce qu’il ne fallait pas quand il ne le fallait pas !
— Au fait, il n’y a pas la télé, ici ? continua la jeune femme comme si elle n’avait rien remarqué. Et c’est normal si le réseau est pourri par ici ? J’ai besoin de la connexion pour bosser sur mon scénario, moi.
Elle semblait inarrêtable, ses commentaires passant sur chaque élément du salon. Malgré le fait que Samaël semble les encaisser un à un, une de ses oreilles s’agita d’un tic exaspéré.
— Et puis, pourquoi t’as cette vieille radio ? Ça fait des plombes que ce truc est dépassé ! Mais si tu la revends à des collectionneurs, tu pourrais en tirer un prix sympa.
— Pourrais-je savoir ce que tu sous-entends par « vieille » ? interrogea le rouquin avec un rictus crispé, sa voix devenant plus menaçante. Je l’ai acquise vers 1925 et elle fonctionne divinement bien !
— Je… je veux pas dire que tu es vieux, hésita Cléo, ce qui ne fit que renforcer le froncement des sourcils de leur hôte. Mais avec la télé, les smartphones, il n’y a plus beaucoup de place pour la radio…
— Ha ha, lança Samaël dans un rire exagéré en se levant pour se rapprocher d’elle. Serais-tu en train de comparer cette perle de l’invention avec cette ridicule technologie moderne ? Pour ton information, je suis moi-même responsable d’une émission musicale à la radio. Il est donc impensable que l’un d’entre vous ose émettre l’hypothèse de la vendre. Est-ce bien clair ?
Sa demande ressemblait beaucoup plus à un ordre, son visage presque collé à celui de la démone. Il avait visiblement un certain manque de respect pour l’espace privé des gens ! Cléo le fixa dans les yeux, surprise, avant de hocher mécaniquement la tête.
— Excellent ! conclut le rouquin en s’écartant, son visage se détendant et sa voix redevenant enjouée. Je meurs de faim ! Qui veut des pancakes ? Je connais une recette d’enfer vraiment excellente ! Oscar, je suis certain que ta bonne humeur m’aidera !
L’intéressé, tirant une tête jusque par terre, le suivit d’un pas traînant vers la cuisine. Prudemment, Cain attendit qu’ils aient refermé la porte avant de parler.
— Euh, c’était quoi ce truc ? bredouilla-t-il, surpris.
— Un fossile, répondit Cléo d’un air grognon, croisant les bras sur sa poitrine.
— Hein ?
— C’est comme ça qu’on appelle les démons qui n’aiment pas la technologie, précisa Tara. Tu sais déjà que les humains devenus des démons ont ramené avec eux leurs connaissances des technologies de leur monde.
— Ouais, tu me l’as déjà expliqué, répondit le blond. C’est pour ça qu’on a les téléphones, la télé, les tablettes et tout le bazar.
— Eh bien, certains sont… restés coincés à leur époque, on va dire. C’est sans doute son cas. Ceux-là rejettent tout ce qui est moderne. Si on en croit ce que Cléo avait dit, Samaël est venu ici au début des années 1900. Une radio de 1925, ça doit être son maximum !
— C’est pour ça qu’il existe encore des journaux papier, par exemple, ajouta sa camarade. Pour les fossiles qui ne regardent pas la télé, c’est le seul moyen de se tenir au courant des infos.
— Bon, ça explique pourquoi sa maison est encore un peu… dans son jus, soupira Cain, et pourquoi Samaël s’habille encore… à l’ancienne.
— La déco, passe encore ! grimaça Cléo en serrant les dents. Mais moi, j’adore la technologie des humains ! Hors de question de me passer du réseau parce que Môssieur-Périmé veut pas de ça dans sa vieille baraque ! J’ai besoin d’internet pour bosser !
La démone travaillait comme scénariste pour le plus gros producteur de film des Enfers. Bien qu’elle ne semblait pas prendre son travail très à cœur, elle ne pouvait pas s’y soustraire pour autant. Elle partit à pas furieux en direction de la cuisine, déterminée à moderniser leur hôte pour les biens de son boulot. Elle claqua la porte avec fracas, sans doute pour faire une entrée plus imposante.
— Tu crois qu’elle va arriver à le ramener à notre époque ? interrogea Cain en haussant un sourcil sceptique.
— Si elle arrive à lui faire porter une chemise hawaïenne, je te jure que je pourrais plus jamais prendre un Saigneur au sérieux ! répondit Tara en haussant les épaules.
Ils s’installèrent sur le canapé, ne sachant trop quoi faire en attendant. Ils restèrent silencieux, écoutant le très vague murmure qui venait de l’autre côté de la porte. Il y eut un peu d’agitation, et Cléo sortir quelques secondes plus tard, un œuf écrasé sur le visage.
— Euh, c’est… commença Cain avant qu’elle ne lève la main pour lui dire de se taire.
— Ce type peut nous serrer la main, s’inviter dans notre espace personnel, mais on ne peut pas le toucher en retour. J’ai à peine effleuré son épaule, il s’est retourné et il a presque pété un boulon !
— Et donc… il t’a foutu ça sur la tête, devina Tara. Un peu soupe au lait, le mec !
— Un peu ?! s’insurgea la démone aux cheveux noirs. Il était FLIPPANT !! Il était là avec son putain de sourire de pub de dentifrice et ses yeux rouges juste devant moi ! Sa nuque a craqué tellement fort que j’ai cru que sa tête allait tomber par terre !
— Tout compte fait, je vais continuer de me méfier des Saigneurs pour un petit moment encore, souffla son amie en se laissant tomber contre le dossier du canapé. Je suppose qu’il t’a envoyé sur les roses.
— Non, répondit Cléo avec un sourire victorieux. Il a dit qu’il acceptait la télé à deux conditions : la première est qu’il ne doit pas pouvoir l’entendre depuis sa chambre au troisième étage, et la seconde que je ne dois plus jamais essayer de le conseiller en matière de style vestimentaire. La chemise à fleurs, ça a pas l’air de le tenter.
— Tu as vraiment envie qu’il t’utilise pour cuisiner ses plats, soupira Cain avant de se redresser légèrement. Eh, vous avez entendu ça ?
Ses amis le regardèrent avec surprise, sans comprendre de quoi il parlait.
— Quelqu’un a toqué à la porte, il me semble. Faudrait aller voir.
— Rien entendu, moi ! marmonna Cléo. Vas-y, toi !
Le blond se leva et retourna dans le hall d’entrée. Il posa sa main sur la poignée de la porte et la tourna d’un coup. Il avait devant lui un démon aux cheveux blancs et courts et à la peau claire. Ses yeux rouge pâle se posèrent très brièvement sur Cain avant de fixer le sol. Il tenait dans une main une enveloppe carmin et un journal. Et ce fut seulement en entendant sa voix qu’il se rendit compte que c’était une démone.
— C’est un courrier important pour le Saigneur, marmonna-t-elle, je dois m’assurer qu’il la reçoive en main propre…
— Les filles ! appela Cain en direction du salon. Vous pouvez demander à Samaël de venir ici, il y a du courrier pour lui !
Plutôt que d’arriver normalement en marchant, ce qui aurait pris moins de quinze secondes, le démon renard se glissa sous forme d’ombre jusqu’à l’entrée avant de se rematérialiser. Tout ça sous les yeux ronds de la factrice.
— Qu’y a-t-il ? interrogea-t-il en la voyant immobile devant sa porte, la bouche entrouverte.
— Je dois vous donner ceci directement, monsieur, bredouilla-t-elle en lui tendant son courrier.
— Ah, je vois ! lança le Saigneur avec un éclair de lucidité. Je vous remercie !
Il referma la porte alors que la jeune femme faisait demi-tour presque en courant. Cain regarda le pli curiosité, se demandant ce qu’il pouvait contenir pour susciter autant de précautions.
— Ce n’est rien de dramatique, expliqua Samaël en remarquant son regard. Cette lettre est envoyée à chaque Saigneur pour les avertir de la prochaine réunion qui devra se tenir.
— Une réunion ?
— Oui, elle est généralement mortellement ennuyeuse ! On y parle d’affaires, de politique et de disputes de territoire ! Comme j’ai été absent, cela fait un bon moment que je n’y suis pas allé. Nous pouvons passer à table, à présent !
En effet, une odeur délicieuse de pancakes chauds flottait dans l’air. Après avoir repris sa veste, le démon renard amena ses invités dans la salle à manger. Il y avait assez à manger pour au moins dix personnes. Pour Cain, Tara et Cléo qui avaient vécu misérablement, ils étaient en face d’un véritable festin.
— Mangez autant que vous le voulez, Oscar pourra toujours en refaire si nécessaire !
— Eh ! protesta l’intéressé en se laissant tomber sur une chaise. Flemme, moi ! J’suis pas ta bonne à tout faire !
Tout en s’installant en bout de table, le Saigneur lui adressa un sourire amusé, montrant clairement qu’il sous-entendait le contraire. Étonnamment, Tara se jeta sur la nourriture comme une bête affamée, et on n’entendit bientôt plus que les bruits de mastications.
— Dis-moi, Cain, dit Samaël en ouvrant lentement l’enveloppe, ton objectif est bien de faire des démons des êtres avec plus d’humanité, n’est-ce pas ?
Le blond, la bouche pleine, hocha simplement la tête pour acquiescer.
— Étrange venant d’un démon, commenta son interlocuteur avec un sourire plus prononcé. As-tu une idée précise de la façon dont tu comptes t’y prendre ?
— Je me disais que si tout le monde faisait un effort pour arrêter de frapper, agresser, insulter ou même tuer n’importe qui, l’Enfer serait déjà un peu plus agréable à vivre. Depuis que je suis là, je n’ai vu que la violence, le trafic de drogues, l’alcool, les abus sexuels et même des gens en train d’en bouffer d’autres !
— Ben ouais, marmonna Oscar comme si on venait de lui dire qu’il allait pleuvoir dans l’après-midi. C’est pas pour rien qu’on dit qu’on rassemble tous les pires déchets de l’humanité ici.
— Mais si on changeait ça, si les démons prenaient conscience de ce qu’ils font et décidaient d’arrêter…
— Ils seraient plus des démons, intervint Cléo d’un air ennuyé. Et il y a quasiment aucune chance que ça arrive.
— Justement, je ne suis pas d’accord ! protesta Cain. Pourquoi ce ne serait pas possible ? Pourquoi sommes-nous condamnés à l’Enfer éternel ? Pourquoi n’avons-nous pas de seconde chance ?
— Peut-être parce que la plupart d’entre nous ont commis les pires atrocités de leur vivant, répondit Samaël en haussant les épaules. Seulement une petite partie des démons sont nés directement en Enfer, mais ils ont été élevés dans la violence et les mœurs d’ici-bas. Moi, ce qui m’interpelle, c’est qu’un jeune démon venu de chez les humains soit aussi convaincu qu’il y ait du bon en ses congénères.
Ses yeux dorés se plongèrent dans ceux de Cain, comme s’il essayait de savoir à quoi il pensait. Pourtant, il avait l’air de détenir une information qu’il ne voulait pas dire, comme s’il s’en empêchait difficilement.
— Si tu es là, c’est bien parce que tu as aussi commis des crimes, continua-t-il en dépliant sa lettre pour commencer à la lire. Pourtant, je ne pense pas avoir vu un démon avec un cœur aussi bon depuis que je suis là…
Cain resta silencieux de longues secondes, mal à l’aise.
— Je sais que l’entraide existe entre démons, continua-t-il finalement avec moins d’assurance, décidant de l’ignorer. L’amitié aussi, ce n’est pas pour rien que Tara, Cléo et moi restons ensemble. J’ai déjà vu des petits groupes rester soudés. Alors on pourrait étendre ça et unifier les Enfers !
— Pour une fois, je pense que ce n’est pas une idée stupide, murmura Samaël en reposant son courrier, d’un air étonnamment sérieux.
Son sourire était toujours bien présent, mais il avait l’air on ne peut plus préoccupé. Il fit glisser la feuille vers ses camarades, et Cain la prit et la lut à voix haute pour ses amies.
« Cher Samaël,
En tant que Saigneur des Enfers, vous êtes convié à une réunion extraordinaire qui se tiendra le 24 juin 2018. En tant que Présidente de notre Conseil, il est également de mon devoir de vous prévenir que vous ne nous avez pas honoré de votre présence au cours des neuf réunions précédentes.
Dans le cas où vous ne seriez pas des nôtres lors de cette réunion du 24 juin, nous serons dans l’obligation de vous trouver un remplaçant qui prendrait votre place de Saigneur.
En espérant vous voir bientôt, je vous présente mes sincères salutations,
Zenovia, Présidente du Conseil »
— Le vingt-quatre, c’est la semaine prochaine. Qu’est-ce qu’il y a de bizarre ? interrogea le blond sans comprendre ce qui pouvait préoccuper Samaël.
— C’est une réunion extraordinaire, releva Oscar qui avait écouté en silence. Il a dû se passer quelque chose d’anormal !
— Tout juste, mon ami ! félicita le démon renard avec un hochement de tête. La prochaine réunion semestrielle devait avoir lieu dans un mois. Pour que la date soit avancée, il doit y avoir quelque chose d’assez menaçant pour inquiéter les autres Saigneurs !
Dessin original d'Elysio Anemo