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Inktober 2024 (façon Logorallye) - Une aventure à faire peur

Inktober 2024 (façon Logorallye) - Une aventure à faire peur

Veröffentlicht am 5, Dez., 2024 Aktualisiert am 5, Dez., 2024 Adventure
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Inktober 2024 (façon Logorallye) - Une aventure à faire peur


Mon challenge était le suivant : écrire une histoire en intégrant chaque mot de l'Inktober, tout en respectant l'ordre des jours.


 


Une aventure à faire peur


 


Sa gourde, son carnet, son stylo…


— Martine, tes amis sont là.


Non ! Déjà ? Elle jette un œil à sa montre. Neuf heures.


— Oui j’arrive, dit-elle en mettant le reste de ses affaires en vrac dans son sac à dos.


Un petit week-end pour découvrir un coin inattendu du pays. L’aventure s’annonce palpitante, surtout pour Martine et sa réputation de globetrotteur, elle qui adore aller là où la guide le vent.


Elle enfile ses bottes, en se rappelant que le « coin inattendu du pays » n’aura sûrement rien de paradisiaque. L’alsace n’a jamais rien eu de particulièrement exotique. Pourtant comme pour ses précédentes escapades, elle a prévu sa paire de jumelles, même si elle sait pertinemment qu’elle n’en aura pas l’usage.


A sa dernière randonnée dans le village d’Hunawihr, elle avait même emporté son passeport. Pourtant le circuit n’était qu’à une cinquantaine de kilomètres, en voiture le groupe d’amis était arrivé sur place en moins d’une heure. Ils avaient fait une marche de presque deux heures sur la route goudronnée en visitant le village. Il faisait tellement beau qu’ils avaient tous pris des coups de soleil. Après ça le nez de Martine avait pelé pendant trois jours. Seule zone où elle avait oublié d’appliquer une épaisse couche de protection solaire.


En dévalant l’escalier pour rejoindre l’entrée où ils l’attendent tous les quatre, Martine noue ses cheveux avec un élastique. En bas des marches, elle s’accroupit quelques secondes pour faire un bisou sur la truffe de Nomade, son teckel qu’elle emmène habituellement partout.


— Je dois te laisser ici aujourd’hui, mais je reviens vite.


— Amusez-vous bien, dit sa mère en les voyant près à partir.


 


En route dans la voiture de Penny, assise à l’arrière, Martine vérifie l’état de son en-cas dans son sac.


— Tu ne penses pas déjà à manger ! s’écrie Max à côté d’elle.


— Je vérifie juste. Par acquis de conscience.


— Ventre sur jambes, t’as vraiment un estomac à la place du cerveau, se moque-t-il en la voyant ranger son déjeuner.


Penny conduit et jette de temps à autre un œil à son rétro pour vérifier que la deuxième voiture de l’escapade n’est pas perdue. Lola a le chic pour rouler à distance lorsqu’elle doit suivre un autre véhicule. En trente minutes, Penny a déjà failli la semer quatre fois.


Depuis l’arrière, Martine et Max regardent l’horizon. Il n’y a que très peu de nuages. Des rayons de soleil annoncent une journée lumineuse.


— Ca y est, on a semé Lola. Encore, se lamente la conductrice.


Au même moment le portable de Martine sonne.


— Ouais Ted, dit-elle d’une voix joyeuse.


— On est perdu ! Lola a oublié de tourner !


— Sans blague… Et vous êtes où ?


— Perdu, je viens de te le dire !


— Ils sont perdus, j’annonce en éloignant le téléphone de mon visage.


Penny lève les yeux en soupirant.


— Qu’ils s’arrêtent et restent au même endroit le temps qu’on les retrouve, décide-t-elle.


— Arrêtez-vous, on arrive. Faut juste nous dire où vous êtes.


— Perduuu, s’agace Lola dont la voix devient stridente.


Après vingt minutes, nous retrouvons la voiture sur une route déserte à sens unique.


— Ok, on va continuer tout droit et tourner dès qu’on peut pour faire demi-tour.


Penny donne les instructions alors que Lola est perturbée après s’être imaginée passer la journée à errer dans cette rue, perdue à tout jamais avec Ted.


— Il va vraiment falloir que tu songes à changer de voiture. Ton vieux tas de ferrailles manque cruellement de gps, lance Penny en passant devant la portière de Lola.


— N’insulte pas ma voiture !


— En attendant si tu roulais plus vite, on ne se perdrait pas toutes les dix minutes, ajoute Ted.


— Ma voiture est parfaite, s’entête Lola. Et je ne peux pas rouler plus vite, sinon ça se met à fumer sous le capot.


En parfaite guide de voyage, Martine a tracé le trajet sur une carte de la région, comme un randonneur l’aurait fait quinze ans plus tôt.


 


A peine les voitures sont-elles garées, que le groupe d’aventuriers se fait approcher par un couple à l’aspect crasseux.


— On n’a rien à leur dire, chuchote Penny à Martine en la tirant par le bras.


L’homme habillé comme un pouilleux et sa femme aux cheveux hirsutes, tendent un journal à Martine qui résiste à la pression de son amie.


— Pouvons-nous vous aider ?


— Naaan, braille Penny en plaquant ses mains sur son front. Eh bien, nous ne sommes pas prêts de commencer cette escapade…


Martine parcourt l’article et le petit plan en bas de la page.


— Bien-sûr, ce village est juste à côté. Enfin je crois. Une seconde, je vérifie ça tout de suite.


La jeune femme sort son portable de sa poche et commence à taper sur son écran. A quelques mètres, Penny est tellement fâchée que de la fumée menace de sortir de ses oreilles. Sous les yeux de Ted, Max et Lola, elle s’impatiente et commence à taper rageusement du pied.


— Si vous avez besoin, nous pouvons vous conduire là-bas. Qu’est-ce que vous en pensez ? demande Martine en se tournant vers ses amis.


En voyant leur tête atterrée, elle réalise qu’elle a encore fait une boulette et indique la direction au couple en leur montrant la crête au loin, dans les hauteurs.


— Ca fait un peu de route, mais vous pouvez y arriver, les encourage-t-elle.


Ils partent à peine que Penny saute sur Martine et attrape ses épaules pour la secouer.


— Quand vas-tu comprendre que tu dois arrêter d’être aussi gentille avec tout le monde ? Tu as vu la tête de ces deux-là ? Deux zombies croisés avec des psychopathes. Je te parie que si tu avais été seule, ils t’auraient kidnappée pour revendre tous tes organes au marché noir !


Après avoir reçu un sermon de plus, Martine suit le groupe jusqu’à un renfoncement. Ils descendent une pente en prenant garde de ne pas glisser jusqu’à voir une ouverture qui rappelle l’entrée d’une grotte.


— Nous y voilà ! Ce n’était pas si loin. Mes amis, nous sommes en terre inconnue. En terrain inexploré. En route pour l’aventure !


 


Martine est en tête de ligne, Max lui, ferme la marche.


— Vous pensez qu’on va mettre longtemps à faire notre visite ? La grotte est grande ? questionne Penny en avançant.


— D’après ce que je vois sur le guide, il faut trouver une marque en forme de rhinocéros, annonce Martine en parcourant les parois des yeux.


— Un rhinocéros ? répète Max.


— Oui, c’est ce qu’il y a de dessiner sur le plan.


Ted et Lola qui admirent déjà les lieux sont dépassés par Max qui veut voir le plan que Martine a en mains.


— Objection. Ce n’est pas un rhinocéros, c’est une licorne.


— Pfff, mets tes lunettes. C’est pas une licorne.


Alors qu’ils s’apprêtent à se chamailler comme s’ils avaient encore huit ans, Lola poursuit la marche et s’arrête quelques mètres plus loin.


— Hey, venez- voir !


Ted et Penny la rejoignent, pendant que les autres continuent de batailler sur lequel a raison.


— Qu’est-ce que c’est à votre avis ? enchaine Lola.


— Une tente. Quelqu’un a monté un camp ici ?


Penny trouve ça très suspect et appelle Martine et Max qui commencent à s’entretuer.


— Venez ici les deux idiots, y a quelque chose de louche.


— Brrr, fait Lola en serrant ses bras. Vous croyez qu’il y a quelqu’un à l’intérieur ?


Agacé, Max les dépasse et ouvre la tente d’un geste vif. Lola cache ses yeux derrière ses mains et Penny s’apprête à lâcher un cri.


— C’est bon il n’y a personne ici, lâche Max. On peut continuer à chercher la licorne maintenant.


— C’est un rhinocéros ! crie Martine.


Ted s’avance et récupère un outil recouvert de rouille qui a dû être oublié ici.


— C’est bizarre, dit-il simplement.


— Ouais, j’aime pas ça, marmonne Lola.


En examinant un peu plus ce qu’il a trouvé, Ted s’aperçoit qu’il s’agit d’un genre de pied de biche.


— Bon on la reprend cette expédition ? Où vous allez encore débattre longtemps sur la marque qu’on doit trouver ?


Les deux amis se font interrompre dans leur règlement de compte. Martine revient et colle le livret sous le nez d’une Penny déjà stressée.


— Regarde, là, c’est bien un rhinocéros. Tu confirmes ?


— C’est certain qu’avec cette corne ça ne risque pas d’être un épouvantail


Lola et Ted qui continuaient d’examiner la tente, les appellent soudainement en précisant qu’ils ont trouvé quelque chose. Une caméra qui fonctionne et montre quelqu’un qui marche dans la grotte.


— Attendez, vous ne pouvez pas regarder ça. C’est du voyeurisme. Une violation de la vie privée. C’est illégal. Si vous finissez en prison, ne comptez pas sur moi pour vous apporter des oranges ! s’énerve Penny.


— Chhhhut, font les autres en regardant la vidéo.


— Et quand est-ce qu’on se remet en route ? On est toujours à l’entrée depuis plus de dix minutes.


— Incroyable. Vous avez vu comme la tente parait basse par rapport à la caméra ? Celui qui filme doit être géant.


— Hum… Merci de faire comme si je n’étais pas là, insiste Penny.


— On écoute ! lui crie Martine.


L’homme qui parle, raconte qu’il a traversé la manche pour ensuite rejoindre l’Alsace et venir jusqu’à la grotte.


— Il a traversé la manche, vous imaginez ? Ca doit être un marineur.


— Lola… la reprend Ted. Un marin. Ou un navigateur à la limite, mais pas un marineur.


— Tu vois ce que je veux dire. C’est quelqu’un qui marine…


Exaspérée d’être ignorée, Penny se met elle aussi à fouiner dans ce qui ressemble à un camp.


— Quel bazar, il n’est pas un as du rangement.


Une casserole, une lampe torche, un anorak et plus surprenant, un violon sont éparpillés.


— Il est vraiment bizarre ce type, continue Penny en faisant le tour.


Elle poursuit son exploration lorsque ses quatre amis poussent un cri à faire décorner un bœuf. Penny sursaute en criant aussi et sent son cœur battre la chamade.


— Mais vous êtes malade de hurler comme ça ! J’ai failli faire une attaque.


— On sort, allez, tout de suite, décrète Ted en tirant les autres vers la sortie.


— Comment ça on sort ? On vient tout juste d’arri…


Martine ne laisse pas à Penny le temps de finir sa phrase et l’attrape pour la faire sortir avec eux.


— J’ai compris je sors, d’accord.


 


Revenus devant les véhicules, Lola remonte dans sa voiture et Martine ordonne à Penny d’en faire autant.


— Mais pourquoi ? On vient d’arriver et vous voulez déjà repartir ?


— Tais-toi et fais ce qu’on te dit ! lui crie Max en montant à l’arrière.


— Je n’aime pas du tout la manière dont vous me parler. Déjà que vous n’arrêtiez pas d’ignorer ce que je vous disais et mainte…


Un rugissement sorti tout droit de la grotte lui coupe la parole. Penny s’agite alors comme un poisson hors de l’eau et attrape les clés dans sa poche. Derrière son volant, elle voit la voiture de Lola qui s’éloigne déjà. Le moteur a peine démarré, elle appuie sur la pédale et la voiture démarre à toute allure laissant un nuage de poussière de gravas derrière elle.


 


— C’était quoi ? demande-t-elle après avoir roulé déjà une bonne dizaine minutes.


— Il y avait quelque chose sur la vidéo. Une espèce de…chose. Qui a attrapé celui qui filmait et y avait des éclaboussures.


— Oh, seigneur, fait Penny en se sentant devenir livide. A quoi ressemblait cette chose ?


Max et Martine ne répondent pas, alors leur amie insiste.


— On aurait dit un genre de grosse bête, avec une corne… commence Martine.


— Pas comme un rhinocéros, ou une licorne. Quelque chose de bien plus monstrueux, achève Max.


 


Dans l’autre voiture, Lola et Ted sont silencieux, encore choqué par les images. Il faut plus de vingt minutes pour qu’enfin la jeune femme arrive à prononcer quelques mots.


— Maintenant nous sommes fixés. Ce n’est pas seulement une légende. Ce truc existe bel et bien.


Ted garde le coude contre la portière et pince nerveusement les lèvres.


— On doit absolument empêcher quiconque d’approcher de son repère. Ou ils mourront tous…


 


1er jet écrit entre le 10 octobre et le 30 octobre 2024.


 

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