Souffle
Souffle
Nom : Souffle
Souffle, trace invisible qui devient matière, or et cuivre se mêlent à l’air des origines. Car, là où la nuit se referme, l'Or du centre demeure. Et celui qui s'y tourne, renaît ...
Il porte la mémoire des vents, l’élan des ailes de Mélusine, et s’élève comme une offrande, entre silence et lumière, entre transmission et éternité.
Inspiration de L’union des souffles, Les ailes de Mélusine (Éditions Unicité)
Il était une foi, une épopée primordiale, le retour au centre.
L'âme humaine façonnée dans une danse, non comme ligne droite mais retour infini vers une mise en orbite. Graine invisible autour de laquelle le monde respire.
Parole silencieuse qui remet le cœur en équilibre. Créer par cœur et parole, renaissant chaque matin et chaque soir pour rappeler à l'homme que la chute est un intermède dans la trajectoire de la lumière du jour.
Axe, boussole, centre, écoute, respire, marche.
Le centre appelle, non par miracle, par gravité.
L'ombre n'est jamais ennemie, c'est une lampe intérieure qui tente d'apparaître ...
La culture chinoise, par sa durée, a véhiculé beaucoup d'avatars et d'éléments sclérosés qu'il ne faut pas hésiter à mettre de côté. Sa meilleure part réside en une certaine conception et une certaine pratique de la vie, et également une certaine expérience de la beauté. Cette part là, aucun chinois n'est prêt à l'abandonner, qu'il reste confucéen ou taoïste, qu'il devienne bouddhiste, musulman ou même marxiste.
La cosmologie chinoise est fondée sur l'idée du Souffle, à la fois matière et esprit. A partir de cette idée du Souffle, les premiers penseurs ont avancé une conception unitaire et organique de l'univers vivant où tout se relie et se tient. Le Souffle primordial assurant l'unité originelle continue à animer tous les êtres, les reliant en un gigantesque réseau d'entrecroisements et d'engendrement appelé le Tao, la Voie.
Au sein de la Voie, la nature du Souffle et son rythme sont ternaires, en ce sens que le Souffle primordial se divise en trois types de souffles qui agissent concomitamment : le Souffle Yin, le Souffle Yang et le Souffle du Vide médiant. Entre le Yang, puissance active, et le Yin, douceur réceptive, le Souffle du vide médiant qui tire son pouvoir du vide originel a le don de les entraîner dans l'interaction positive, cela en vue d'une transformation mutuelle, bénéfique pour l'un et pour l'autre.
Dans cette optique, ce qui se passe entre les entités vivantes est aussi important que les entités même. Le Vide prend ici un sens positif, parce qu'il est lié au Souffle ; le Vide est le lieu ou circule et se régénère le Souffle. Tous les vivants sont habités par ces Souffles ; chacun est cependant marqué par un pôle plus déterminant du Yin ou du Yang.
Citons comme exemples, les grandes entités formant couples : Soleil-Lune , Ciel-Terre, Montagne-Eau, Masculin-Féminin, etc ... En correspondance avec cette vision Taoïste, la pensée confucéenne est elle aussi ternaire. La triade Ciel-Terre-Homme affirme le rôle spirituel que l'Homme doit jouer au sein du Cosmos.
Cette conception cosmologique fondée sur le Souffle-Esprit entraîne notamment trois conséquences concernant notre manière d'appréhender le mouvement de la vie.
Première conséquence : à cause de la nature dynamique du Tao, et surtout de l'action du Souffle qui assure depuis l'origine, et de façon continue, le processus qui va du non-être vers l'être, ou plus précisément en chinois, du wu "il n'y a pas" vers le you "il y a", le mouvement de la vie et notre participation à ce mouvement sont toujours un permanent et mutuel jaillissement, comme au commencement.
Autrement dit, le mouvement de la vie est perçu à chaque instant plutôt comme un avènement ou un "rebondissement" que comme une plate répétition du même. Pour illustrer cette forme de compréhension, nous pouvons citer comme exemples deux pratiques qui ont traversé le temps et qui demeurent vivaces : le taiji Quan et la calligraphie.
Deuxième conséquence : le mouvement de la vie est pris dans un réseau de constants échanges et d'entrecroisements. On peut parler là d'une interaction généralisée. Chaque vie est reliée même à son insu, aux autres vies ; et chaque vie, en tant que microcosme, est liée au macrocosme dont la marche n'est autre que le Tao.
Troisième conséquence : Au sein de la marche du Tao qui est tout sauf une répétition du même, l'interaction a pour effet la transformation. Plus exactement dans l'interaction du Yin et du Yang, le vide médiant, drainant la meilleure part des deux, les entraine dans la transformation mutuelle, bénéfique pour l'un comme pour l'autre. Le Vide médiant agit aussi dans le Temps.
Si le fleuve est l'image du temps qui s'écoule sans retour, la pensée chinoise perçoit que l'eau du fleuve, tout en coulant, s'évapore, monte dans le ciel pour devenir nuage, retombe en pluie pour réalimenter le fleuve à la source. Ce mouvement circulaire mû par le vide médiant est bien celui du renouvellement.
Transposé sur le plan qui nous occupe, celui des modes d'être de la beauté, les trois points trouvent leur correspondants respectifs dans les trois points suivants :
La Beauté est toujours un advenir, un avènement, pour ne pas dire une épiphanie, un "apparaître là"
La Beauté implique un entrecroisement, une interaction, une rencontre entre les éléments qui constituent une Beauté, entre cette beauté présente et le regard qui la capte.
De la rencontre, si elle est en profondeur, naît quelque chose d'autre, une révélation, une transfiguration, tel un tableau né de la rencontre du peintre avec l'horizon. Tout le monde n'est pas artiste, mais chacun peut avoir son propre être transformé, transfiguré par la rencontre avec la beauté, tant il est vrai que la beauté suscite la beauté, augmente la beauté, élève la beauté.
En tant qu'entité animée par le Souffle, la beauté obéit à la loi du yin-Xian, "caché-manifesté". A l'image d'une montagne cachée par la brume, ou d'un visage de femme derrière l'éventail, son charme réside dans le dévoilement.
Toute beauté est singulière, elle dépend aussi des circonstances, des moments, des lumières. Sa manifestation, son surgissement est toujours inattendue et inespérée. C'est pour cette raison que, toujours, la beauté nous bouleverse. Il est des beautés pleines d'une lumineuse douceur, qui soudain, par dessus ténèbres et souffrances, nous remuent les entrailles ; d'autres, surgies de quelque souterrains, nous happent ou nous ravissent de leur étrange sortilège, d'autres encore, pures fulgurances subjuguent, foudroient ...
Or et Cuivre sur toile
Diamètre : 30
Cotation tarifaire indicative (Non disponible à l'acquisition) : 300€
Artiste : Pénélope MORIN (2025)
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