21 juin 2022

Pour qui ne connait pas les 4 accords toltèques gagnerait à les lire. Et pour tout un chacun aussi, nous gagnerions à les relire de temps en temps, pour nous rappeler les erreurs et les impasses dans lesquelles nous pouvons aller si régulièrement, par manque de conscience, par manque de présence, par « rêve et écran de fumée » nous dit Don Miguel.

Il s'agit de l'enseignement donné par Don Miguel Ruiz, chaman venant cette fois ci du Mexique, mais qui se réfère à la même conception de la vie, où tout est émanation du grand Tout, nous sommes tous de nature divine, qu'il nous faut reconnaître et accueillir en chacun de nous, en autrui et en chaque manifestation de la vie sur terre.

Pour ma part, après une petite cérémonie en privée avec Luis et quelques amis, ils me sont revenus subitement en tête en fin de séance. Je viens de prendre le temps de les relire, ils sont facilement téléchargeables gratuitement en PDF sur internet. La lecture en est facile ; et si le style d'écriture n'est pas transcendant, le fond est je trouve très profond et particulièrement pertinent. Il me renvoie à la partie sur la pratique de l'Amour, dont Erich Fromm (cf l'article l'art d'aimer) en tirait des prérequis sur lesquels s'appuyer. Je les rapporterais à cette discipline dont il parlait.

Ce sont quatre préceptes très simples en apparence, plus compliqués à mettre en pratique si nous ne prenons pas le temps d'appréhender la portée divine ou toxique de nos paroles et de nos actes que nous déroulons au quotidien.

Quelques extraits :

Le premier accord toltèque est le suivant : Que ta parole soit impeccable.

Les mots sont une émanation de notre propre conscience, qui ont un fort pouvoir d'influence sur nous même et sur les autres, et dont on ne mesure souvent pas la portée. Ils peuvent soit semer des graines de vérité, d'amour et de tolérance ; soit du poison, s'ils sont nourris par nos propres peurs ou notre égo, répandant colère, jalousie, envie ou haine.

Il est donc essentiel d'en faire bon usage, car nos errances ou notre élevation proviennent de la façon dont nous nous accordons et nous identifions à eux. Une parole juste dans une direction productive d'amour, de vérité et de tolérance. Se prémunir de toute médisance, qui présente un caractère viral et contagieux. Par la parole, nous pouvons soit être des mages blancs, soit pratiquer la magie noire.

Il importe d'avoir une parole impeccable envers les autres ; mais aussi et avant tout envers nous même. On retrouve alors la question de l'amour de soi, comme terreau essentiel à une parole juste.

Le deuxième accord toltèque repose sur cette mise en garde : quoi qu'il arrive, n'en faites jamais une affaire personnelle.

Faire une affaire personnelle, c'est se laisser piéger par l'importance que l'on se porte. C'est partir du principe que tout ce qui arrive nous concerne. C'est se sentir responsable de tout. C'est un écueil égoïste et autocentré. A partir de là, nous sentant offensés, nous éprouvons le besoin d'avoir raison et d'imposer notre opinion aux autres, et de donner tort à autrui.

Nous sommes tous le produit des accords que nous avons conclus dans notre propre esprit, qui définissent nos croyances, sentiments et opinions, notre propre vision de la réalité, notre propre « rêve ». C'est cette réalité personnelle que les autres nous projettent lorsqu'ils s'adressent à nous. C'est cette réalité personnelle que nous projetons sur eux quand nous leur parlons.

Ne jamais faire une affaire personnelle, c'est ne jamais prendre pour soi ce que les autres projettent sur nous, que ce soit en bien comme en mal. Ils parlent d'eux, pas de nous. Nous n'avons pas besoin de nous nourrir des projections des autres, à partir du moment où nous nous connaissons, nous avons conscience de notre propre valeur, nous nous aimons. Nous ne sommes jamais responsables des actes d'autrui ; seulement de nous même.

Ne jamais faire une affaire personnelle, c'est aussi ne pas toujours considérer comme vraies les opinions que nous portons sur nous même. C'est ne pas forcément réagir personnellement à ce qu'on se dit dans notre tête. Ces idées multiples qui se bousculent en nous ne sont que les produits des accords que nous avons passé antérieurement, justes ou erronés. Ils peuvent être contradictoires et entrer en conflit entre eux, générant de la confusion intérieure. C'est en faisant l'inventaire puis le tri des accords que nous avons conclus, que nous mettrons de l'ordre dans le chaos de notre vécu intérieur.

Ne jamais faire une affaire personnelle, c'est éviter de se programmer à souffrir pour rien. C'est s'immuniser contre les poisons d'une parole toxique, éviter de se laisser atteindre par ces produits de la peur ou de l'égo.

Troisième accord toltèque : Ne faîtes pas de suppositions

Nous avons tendance à faire des suppositions sur tout et à les considérer ensuite comme la vérité. Nous faisons des suppositions sur ce que les autres font et pensent, fort de quoi nous en faisons une affaire personnelle, puis nous leur en voulons et nous leur communiquons du poison personnel par nos propos. Nous créons ainsi nos propres problèmes et nos propres drames. Les suppositions que nous faisons concernant nos relations provoquent beaucoup de bagarre, de difficultés et d'incompréhension.

L'esprit humain fonctionne sur un besoin de tout comprendre, tout expliquer, tout justifier, pour pouvoir se rassurer. Il y a des millions de questions auxquelles nous cherchons les réponses ; et peut importe que la réponse soit correcte ou pas : le seul fait d'élaborer une réponse nous rassure. De là proviennent les suppositions.

On suppose que les autres pensent comme nous pensons, qu'ils ressentent comme nous ressentons, qu'ils jugent comme nous jugeons. Don Miguel relève deux accords biaisés essentiels que nous avons : le premier est qu'il est dangereux de poser des questions. Le deuxième est que si les autres nous aiment, ils doivent savoir ce que nous voulons et comment nous nous sentons. L'amour consiste à accepter les autres tels qu'ils sont, sans essayer de les changer. Il faut pouvoir être qui l'on est pour pouvoir s'épanouir dans une relation.

On fait également des suppositions sur nous même, qui génèrent beaucoup de conflits intérieurs. On se sous estime ou on se surestime, sans prendre le temps de se poser les bonnes questions avant.

Le meilleur moyen de s'empêcher de faire des suppositions et de prêter des intentions à autrui, c'est de poser des questions. D'avoir une communication claire. Et même lorsque tout semble clair, il ne faut pas croire que nous savons tout ce qu'il y a à savoir de telle situation.

Quatrième accord toltèque : Faites toujours de votre mieux

Il importe d'emblée de reconnaître que notre mieux varie en permanence au cours du temps et selon notre état, notre forme, notre humeur, les émotions qui nous traversent.

Il importe ensuite de s'accorder à cet état. En faire trop, c'est nous vider de notre énergie et agir contre nous même. En faire moins, c'est s'exposer aux frustrations, au jugement personnel, à la culpabilité et aux regrets.

Faire de son mieux signifie agir parce qu'on en a envie, pour le plaisir d'agir, et non parce que nous en attendons une récompense ou parce qu'il le faut. C'est également se préserver du Juge Intérieur qui ne fait que nous culpabiliser et nous critiquer. C'est s'éviter les regrets. C'est apprendre à s'accepter.

C'est aussi être conscient et apprendre de ses erreurs. C'est regarder honnêtement le résultat de nos actions, et continuer de s'exercer dans un principe d'accroissement de notre conscience.

Etre dans l'action, c'est vivre pleinement. C'est prendre le risque de sortir de sa petite coquille et d'exprimer son rêve. C'est s'autoriser à être soi même.

Ce quatrième accord s'applique bien sûr aux trois premiers. On ne s'exprimera peut être pas toujours avec une parole impeccable, on prendra des choses personnellement, on continuera à faire des suppositions ; l'essentiel, c'est de faire de son mieux, qui variera selon les moments, et qui s'améliorera par la force de la pratique.

Il est sorti un autre livre, plus récemment, en complément, évoquant un cinquième accord tolteque. Je ne l'ai pas lu, mais j'ai trouvé cela en résumé. Ca résonne pleinement avec mes articles précédents je trouve, notamment sur le chemin de la vérité...

Le cinquième accord : Soyez sceptique, mais apprenez à écouter

« Ne vous croyez pas vous-même, ni personne d’autre. Utilisez la force du doute pour remettre en question tout ce que vous entendez : est-ce vraiment la vérité ? Écoutez l’intention qui sous-tend les mots et vous comprendrez le véritable message. » — Miguel Ruiz

Être sceptique signifie remettre en doute les croyances et les vérités couramment admises. Refuser de se prononcer hâtivement et réserver son jugement avec recul est une posture qui vous préserve de tout conflit.

Lorsque quelqu’un vous communique un message, demandez-vous si c’est vraiment la vérité, ou une vérité relative. Il ne s’agit pas de rejeter tout ce qu’on peut vous dire, mais de lire entre les lignes pour découvrir le véritable message. Si une personne vous juge négativement, elle ne fait que communiquer une vérité relative, à savoir la sienne, qui ne correspond pas à la vérité.

Adopter une posture sceptique, aiguise l’esprit critique et vous offre de nouvelles perspectives pour ne pas réagir naïvement et maladroitement.

Conclusion

Je ne sais pas pour vous, mais moi, ça m'a fait beaucoup de bien de les relire. C'est simple à comprendre, et en même temps tellement révélateur de nos égarements de chaque instant ! Un bel enseignement de vie, plein de sagesse et d'humilité encore une fois. Je suis content de m'en être ré imprégné en tout cas.

Bonne journée à toutes et tous !

Et tout particulièrement à celles et ceux qui traversent en ce moment des épreuves ! Ces personnes se reconnaitront.

De mon côté, je viens d'avoir l'annonce officielle : c'est bon, j'ai validé mon examen écrit de Capacité Douleur ! Youhou ! Reste plus que l'oral en septembre, qui devrait être une formalité. Un soulagement, après 2 ans de labeur à monter quasi tous les mois à Paris, à enchainer les stages, à se remettre dans un apprentissage étudiant. Mais c'était passionnant ! Je ne regrette pas, et je devrais ouvrir d'ici octobre prochain une consultation douleur chronique. Des bises