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L'ascension du Huayna Potosi (6088m)

L'ascension du Huayna Potosi (6088m)

Veröffentlicht am 11, Feb., 2021 Aktualisiert am 12, Feb., 2021 Reisen
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L'ascension du Huayna Potosi (6088m)

Départ avec Lukas, Sophie, et Tiernan, un irlandais ami de Sophie rencontré en Argentine. 

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Et voici donc le Huayna Potosi, 6088m,  c'est parti pour 2 jours de grimpette, le deuxième entièrement avec crampons et piolet.

Le premier jour, entraînement à l'utilisation du matériel avec notre guide Mario, sur un glacier, marche et escalade avec crampons et piolet, ligne de vie encordés, conduite à tenir et entraînement en cas de devissage.

Deuxième jour, nous commençons la grimpette sur un chemin puis au milieu d'un immense et redoutable pierrier, plusieurs heures d'ascension dans la joie et la bonne humeur, direction un refuge à quelques 5700m. C'est une petite cabane où nous pouvons être protégés du vent, manger à la lueur de nos frontales, nous réfugier quelques heures au chaud dans nos sacs de couchage, car les températures commencent à chuter drastiquement la nuit tombée...

Le lendemain, c'est l'heure de l'ascension finale. Départ à 2h du mat' au pied du glacier, à la frontale, crampons aux pieds et deux cordées de 3 avec 2 guides. Sophie commence à souffrir du mal d'altitude avec maux de ventre et céphalées, elle doit rebrousser chemin avec un guide, tandis que nous poursuivons notre ascension à 4 sur une cordée avec Mario. L'ascension est dynamique puis ralentie par Tiernan qui commence à être très fatigué et essouflé, chaque pas est soupesé, les paysages de neige battue par les vents et accumulée en congères sont magiques, nous abordons une ascension raide en faisant des Z, nous suivons une ligne de crête avec quelques moments d'escalade, pour arriver, enfin, au sommet, et assister à l'incroyable spectacle du lever de soleil sur cette immensité de montagnes et de nuages ...

La mer de nuages se dessine devant nous. Au fond, on devine l'immensité aqueuse du lac Titicaca. Quand le soleil fait son apparition, c'est un extraordinaire spectacle de couleurs et de nuances jaunes rouge orangées...et le magique cône d'ombre, généré par projection du Huayna dans la plaine commence à se dessiner, pointant vers le lac. Il fait froid, très froid, nous nous remuons pour garder de la chaleur et continuer à admirer ce spectacle, trop heureux d'être là, aux premières loges de ce spectacle à couper le souffle, dans la majesté de ces montagnes, miniscules petits êtres conviés à la table des Grands. Le Huayna Potosi est, paraît-il, un des 6000m les plus faciles à grimper, mais tout de même, c'est du sport !!!

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On redescend épuisés, surtout Tiernan qui a donné toutes ses forces dans la montée. Il faut toutefois savoir garder prudence vigilance et assurance dans chacun de ses pas à la descente, c'est fondamental en alpi. Malheureusement, à un passage délicat, une corniche étroite à flanc d'une crevasse, glacée par le piétinement de tous dans ce goulot d'etranglement, Tiernan dérape et c'est toute la cordée qui s'envole ! On a beau appliquer les mesures pour tenter de retenir la chute, on se retrouve tous 7 mètres plus bas. Moi, sonné l'histoire de quelques instants, le temps de retrouver mes esprits et comprendre ce qui vient de nous arriver, je m'en sors bien, avec seulement un gros mal de crane. J'entends par contre des cris, cherche autour de moi. Tiernan est un peu hébété, assis dans la neige, perdu. Lukas a le visage en sang, une plaie du cuir chevelu, mais semble bien aller. Mais Mario a la cheville en vrac, angulée, probablement une double fracture tibia perronée... il crie de douleur et de desespoir, car c'est tout son avenir professionnel qui se retrouve remis en cause.

Avec Tiernan, je regagne en hâte le refuge un peu plus bas, notre guide comprend très vite et vient chercher son collègue qu'il porte sur son dos, et nous regagnons un plus grand refuge un peu plus bas encore. Là, c'est l'ensemble des professionnels qui s'organise pour aider les blessés à redescendre, Mario et Lukas, quand nous devons Sophie Tiernan et moi redescendre de notre côté en autonomie.

Nous redescendons chacun à notre rythme. Le pierrier est long, long, interminable ! Je suis vidé physiquement et émotionnellement, j'en ai marre de cette descente qui n'en finit pas, je trace malgré tout en laissant Sophie et Tiernan descendre à leur rythme, j'arrive au campement de base pour m'effondrer sur mon lit et m'assoupir une heure afin de récupérer un peu de force.

Une belle aventure qui se conclue en belle mésaventure, quelle histoire !

Me voici donc à nouveau à la Paz, pour soit aller voir l'Amazonie au nord, sa pampa et sa jungle, soit redescendre avec Lukas au Salar d'Uyuni, l'un des endroits les plus magiques qui soit parait-il, grand désert de sel perdu au milieu des volcans... Mon anniversaire approche !

Grosses bises a tous, en souhaitant que les réflexions mûrissent et que les choses avancent pour certains d'entre vous, et que tout aille bien pour les autres. 

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