Un nouveau départ
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Un nouveau départ
Il est le moment pour moi de reprendre la plume. Non pas avec la prétention de savoir et d'avoir quoi que ce soit à vous apprendre ; oh que non ! Mais avec l'humilité de poser sur le papier cette recherche que je mène, cette sensation de solitude de manque et d'incomplétude que j'éprouve si régulièrement et ce besoin de l'explorer, ce besoin de mieux appréhender la vie, ce qui fait son essence lui donne sa cohérence et sa beauté, et ce malgré l'absurdité apparente de certaines situations, malgré les heurts et les fracas, malgré les blessures et les variations de nos états.
Je ne vais pas faussement vous rassurer en vous disant que tout roule pour moi ; je suis à nouveau dans le tourbillon et le brouillard, confronté à mes questionnements et mes fantômes, à chercher où se situe ma place et le sens de mon existence, après la déconstruction de chacun des piliers sur laquelle elle reposait. Chercher cet endroit où je puisse me sentir bien, serein et à ma place, où je puisse me sentir vivant et relié, en accord avec mes valeurs et mes désirs, en interaction avec ceux que j'aime, accepté et aimé pour celui que je suis.
J'ai beaucoup lu, échangé et appris ces derniers mois. Pour moi, la vie est autant une expérience qu'un enseignement, une découverte de chaque instant de qui nous sommes et de notre manière de nous relier à ce qui nous entoure. Vivre connecté au présent, en conscience et dans l'acceptation de ce que nous traversons, savoir observer avec hauteur ce qui se joue pour chacun de nous, regarder en profondeur, avec humilité et sincérité, ce qui nous anime intérieurement. Ce regard introspectif est pour moi la clef pour nous aider à sortir de nos réactions automatiques et compulsives, dépasser nos peurs, changer les schémas dysfonctionnels que nous reproduisons sans cesse. Car la vie, telle un boomerang, se charge toujours de nous ramener face à ce que nous ne voulons pas voir et que nous fuyons.
Ce que je peux dire de ce que j'ai compris, c'est d'abord que la vie suit un mouvement qui lui est propre, complexe et imprévisible, qui vient régulièrement chambouler nos projets et bousculer ce que nous avions construits. Nous érigeons des croyances, des objectifs et des habitudes, nous occultons certaines réalités, mais la vie nous amène toujours à un moment donné à rencontrer des situations et des personnes qui viennent toucher ce que nous ne voulons pas rencontrer.
Ce qu'elle atteint ? Nos illusions et nos certitudes, dont la plus résistante qui soit est celle de notre égo. Ce qu'elle révèle ? Ce que nous avons de plus sensible mais également de plus enfoui en nous, notre luminosité vivante et nos blessures meurtries, notre nature véritable que nous n'arrivons plus à voir, masquée derrière l'image construite de celui ou celle que nous voudrions être. Et c'est pourtant là, précisément, dans cette rencontre authentique avec Soi, que se situe l'enseignement de la vie.
Il n'y a à mon sens pas de hasard ; il y a un mouvement global d'émergence à la conscience, une aspiration à ce que lumière se fasse, dont les occasions et les rencontres se succèdent pour nous interpeller dans nos illusions et nos zones d'ombre, que nous acceptons de suivre ou face auxquelles nous résistons. Ce sont nos protections et mécanismes de défense que la vie vient en permanence remettre en cause ! Et que ce n'est pas facile de se laisser toucher, là où précisément nous avons érigé des barricades pour éviter d'avoir à nous y reconfronter. Mais c'est à ce niveau que se situe la responsabilité de notre existence, notre part de liberté et notre pouvoir d'action. Soit nous acceptons de relever ce défi au risque d'être ébranlés dans nos repères, soit nous le fuyons et nous projetons sur le monde et sur les autres la responsabilité de ce que nous vivons.
L'autre en cela fonctionne comme un miroir. Il peut nous renvoyer à ce que nous n'arrivons pas à voir, ancrés dans nos évidences et automatismes. Et ô combien c'est troublant et confrontant de rencontrer celui ou celle qui nous révèle en profondeur à nous-même ! Cela peut être aussi salvateur que destructeur. Il faut alors beaucoup de douceur, beaucoup de confiance et énormément d'amour pour se laisser toucher dans ces endroits les plus sensibles qui nous définissent le mieux. Ce n'est pas toujours possible, pas toujours le bon moment. On ne trouve pas toujours la bonne façon d'aimer et de se laisser aimer dans ses fragilités. Mais il n'y a au final que deux âmes qui tentent de se rencontrer et de s'élever dans la conscientisation de ce qu'elles sont, avec leur propre histoire marquée de blessures et de protections.
Nous avons tous un enfant intérieur en nous. Il est cette force de vie et cette source de joie sur laquelle l'adulte que nous sommes s'est construit. Mais c'est également un enfant meurtri, qui a enfoui ses angoisses et ses blessures derrière des défenses que nous renforçons tout au cours de notre vie, et qui consolident le masque que nous portons pour mieux paraître au monde. Et ce sont pourtant ces murailles qui nous empêchent de nous éprouver pleinement, dans l'entièreté de ce que nous sommes, lumineux, sensible et vulnérable à la fois.
Il s'agit alors, pour l'adulte que nous sommes devenus, d'aller précisément regarder ces zones d'ombre, de pouvoir les accueillir et les accepter comme partie intégrante de nous-mêmes, devenir les parents de notre propre enfant, et pouvoir nous offrir réconfort et réassurance pour dépasser nos peurs les plus tenaces. Tout cela passe par un dialogue intime avec nous mêmes, fait d'amour inconditionnel et de non jugement.
Peut être cependant que poser des mots ne suffit pas à soigner ces blessures incarnées. Il ne suffit pas toujours de nommer pour transcender. Il convient alors d'aller les explorer plus profondément en nous, à des niveaux corporels, émotionnels, intuitifs, énergétiques ou spirituels que la parole n'atteint pas. Il y a plusieurs niveaux de conscience, et l'appréhension par le mental n'est qu'une infime et superficielle part de notre conscience au monde et à nous mêmes, et bien souvent notre piège. Le monde s'éprouve et se vit bien plus qu'il ne se pense. Les mots en ce sens ne sont que des ponts, des tentatives d'élaborer et d'intégrer ce que nous percevons.
Pour ma part, puisque les circonstances de la vie m'amènent à me reconfronter par la solitude à mes questionnements existentiels et spirituels, quels que soient les compréhensions et les enseignements que j'ai déjà pu tirer jusque là, c'est qu'il y a bien quelque chose qui cherche à nouveau à se manifester, et que je dois aller explorer encore plus en profondeur pour espérer parvenir un jour à le dépasser ! Alors, démission posée, je prends 2 mois pour moi, relever ce défi que je pressens et suivre cet appel de la vie, tenter de faire un peu plus lumière sur ces zones d'ombre qui m'affectent si épisodiquement et qui me renvoient toujours face à moi-même.
Mes explorations antérieures m'ont régulièrement amené à rencontrer des médecines traditionnelles et des savoirs ancestraux qui englobent ces différents niveaux de conscience physique, psychique, émotionnelle, énergétique ou spirituelle, bien au delà du regard matérialiste qui prédomine à notre vision du monde actuelle. C'est pour moi source d'une immense ouverture qui élargit grandement le regard que l'on porte sur le monde et sur soi. Le travail avec les plantes est précisément ce travail d'exploration intérieure auquel la vie me convie. J'espère en suivant ce mouvement y trouver de quoi repondre à mes questions, panser mes blessures, et trouver ce nouvel élan porteur pour ouvrir sereinement le nouveau chapitre de ma vie.
Départ donc pour l'Equateur lundi prochain ! Je ne sais pas dans quelles mesures je tiendrai ou non ce blog à jour. Mais si ça vous intéresse, n'hésitez pas à vous abonner pour être tenus au courant des futurs articles publiés ! Je vous embrasse, où que vous soyiez.
"Celui qui regarde à l'extérieur rêve, celui qui regarde à l'intérieur s'éveille"
"Tant que nous ne rendrons pas l'inconscient conscient, il dirigera votre vie et vous l’appellerez destin"
Carl. Gustav. Jung
Stéphane Hoegel vor einem Jahr
Une réflexion que je me fais en lisant ton second paragraphe : la déconstruction est un terme qui m'interroge, et m'incite à la prudence. Car bien trop souvent j'ai l'impression que c'est juste un synonyme de destruction. Or, ce à quoi personnellement j'essaie de tendre, c'est à une construction permanente (dans le sens "sans fin", "jamais achevée") de moi-même.
Je me méfie de l'idée un peu radicale de tout détruire (déconstruire) pour repartir de zéro. Car ce faisant on s'expose avant tout au risque de errer dans un champs de ruines...
Tout comme rien n'est jamais tout blanc ou tout noir, je me refuse de partir du postulat que toutes nos bases, ce sur quoi on s'est construit jusqu'ici, sont mauvaises, malsaines, et/ou à "déconstruire".
Aucun jugement de ma part, juste une pensée que ton texte m'a amené à me faire à moi-même et que je me permets de te soumettre en commentaire.
Bon courage en tout cas pour la suite, pour ton cheminement à venir, profite pleinement de tes découvertes futures et j'espère pouvoir lire ici certaines d'entre elles !
Charlie vor einem Jahr
Merci Stéphane pour ton commentaire ! Oui la nuance est importante...derrière ce qui se deconstruit, ces phases de delitement ou de rupture de ce qu'on avait cherché à construire, ne se cache pas une destruction, une remise à zéro en effet. Plutôt un mouvement, un changement de direction, fort de ce qu'on a pu apprendre de cette page qui se tourne..en tout cas c'est tout le sens de l article !! Porte toi bien également