La tarte aux abricots de mon enfance
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La tarte aux abricots de mon enfance
Ma tarte préférée a toujours été la tarte aux abricots…la meilleure tarte au monde selon moi, à condition de la réaliser comme la faisait ma mère. Les abricots, dont le parfum est extraordinaire, doivent bien sûr être très mûrs, presque trop. Mais ceci n’est qu’un élément essentiel parmi d’autres. Ma mère préparait sa pâte brisée (à l’époque on n’achetait pas la pâte toute faite) qui s’effritait sous les doigts tant elle mettait de beurre. Une fois la pâte cuite au four (elle disposait sur la pâte, les noyaux de ces mêmes abricots pour éviter que la pâte en cuisant ne se soulève), elle la recouvrait d’une fine couche d’amandes pilées et point essentiel, elle écrasait deux amandes de noyaux d’abricots qu’elle disposait sur cette couche d’amandes pilées avant d’appliquer les fruits mûrs et de la remettre au four, donnant ce goût incomparable à sa délicieuse tarte dont je me suis régalé des années durant ! Cette mémoire olfactive (et donc gustative), à l’image de la madeleine de Proust est un souvenir profondément ancré dans mon cerveau.
Ces fameuses amandes de noyaux d’abricots crus qui donnent ce goût si caractéristique que nous connaissons tous, parées pour certains de toutes les vertus du monde… et prises parfois comme traitement adjuvant anticancéreux (ne reposant sur rien de sérieux).
Hélas ! Ces amandes crues des noyaux d’abricots sont pourtant tout, sauf anodines. Rajoutées dans la confiture d’abricot maison, grignotées en guise de compléments alimentaires, louées dans l’alimentation « bio », elles contiennent une forte quantité d’amygdaline, molécule qui libère de l’acide cyanhydrique lors de la digestion (que l’on dénommait autrefois acide prussique). Dans l’Antiquité les noyaux de pêche et d’amandes étaient broyés pour obtenir du cyanure, poison violent, détecté par cette odeur si caractéristique d’amande amère et qui tue en moins d’une minute pour une concentration de 200mg versés dans un verre d’eau. Bien sûr la dose doit être « suffisante » pour causer un danger, mais bon an, mal an, on répertorie plusieurs cas d’intoxication au cyanure chez des sujets voulant « trop bien faire ».
Je ne peux m’empêcher de me rappeler ces premiers mots de Sacha Guitry dans « Mémoires d’un tricheur » lorsque puni, il est privé de repas…Du jour au lendemain un plat de champignons me laisse seul au monde !
Indiscutablement, le danger est partout et même à la maison…
Anny Duperey rapportera dans son livre, « Le voile noir » alors qu’elle était tout enfant, la mort effroyable dans la chambre voisine de ses parents, intoxiqués par ces fameux poêles, qui, au lendemain de la dernière guerre, chauffaient les maisons et dégageaient parfois du monoxyde de carbone (CO), redoutable gaz inodore qui tuait insidieusement leur propriétaire, d’autant que les pièces étaient soigneusement calfeutrées pour garder un semblant de chaleur.
Je reviens au tabac… non pour évoquer ce que (je l’espère) tout le monde sait maintenant à savoir sa dangerosité.
Comme évoqué précédemment, le condensat du tabac grillé (encore appelé goudron), comprend 4000 substances cancérigènes dont un certain nombre commence à être bien connu…(Cf. Et si ça marchait…).
Une substance, il y a plus de 15 ans, avait fait un temps beaucoup fait parler d’elle.
Il s’agit du polonium.
Ce métalloïde radioactif, dégagé par la cigarette, avait interpellé les consommateurs. Les feuilles de tabac riches en poils, retiennent en effet les particules de poussière de toutes sortes et notamment des engrais riches en phosphate utilisés pour cultiver le tabac, eux-mêmes extraits des mines d’apatites, cristaux aux si belles couleurs allant du turquoise au bleu de cobalt. Mais ces mines contiennent aussi du radium et du polonium. Or le polonium 210 est un émetteur de radiations alpha si dangereux qu’il n’a jamais été utilisé dans le domaine médical. L’inhalation de ce produit cause des cancers bronchiques et, pour un fumeur qui consomme trente cigarettes par jour, cela revient à subir trente radiographies pulmonaires par an… ce qui est beaucoup, beaucoup trop !
La mort dans des conditions mystérieuses du transfuge russe, Alexandre Litvinenko, empoisonné par des quantités infimes de polonium introduit dans un thé consommé dans un hôtel londonien dans les premiers jours de novembre 2006 et mort trois semaines plus tard montre à quel point ce produit est dangereux. Cet événement avait également profondément marqué les esprits… des fumeurs et des non-fumeurs, mais guère plus de temps cependant qu’il n’en faut aux volutes de fumée pour se dissiper dans l’air environnant !
Le danger décidément est partout et pas toujours où l’on s’y attend.
La célèbre danseuse Isadora Duncan sera étranglée en 1927 à Nice par son châle, alors qu’elle grimpait dans son Amilcar GS, celui-ci se prenant dans les rayons de la roue arrière… tuant la jeune femme instantanément.
Quoi que l’on fasse, la vie est une longue histoire dont on ne sort pas vivants. Et la mort fait partie de notre vie et elle nous entoure.
Inutile donc de vouloir prendre coûte que coûte toutes les précautions du monde pour ne rien empêcher…
À moins, à moins… que l’on veuille se dédouaner de procès éventuels à venir ?
La politique est une science difficile et l’on dit que gouverner c’est prévoir.
Pourtant, le risque zéro, ressassons-le comme les logiciens de Port-Royal, est un leurre.
Biblio: Article Le figaro Santé du 01/08/18 -Marine Van derKluft-
Manuel à l'usage des fumeurs invétérés -même auteur -
Photo : chefsimon.com