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Révolution au Mali : Et si ce n'était que le commencement ?

Révolution au Mali : Et si ce n'était que le commencement ?

Veröffentlicht am 22, Aug., 2020 Aktualisiert am 22, Aug., 2020 Politik
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Révolution au Mali : Et si ce n'était que le commencement ?

AVERTISSEMENT : Pour les gobeurs des infos de propagande dont notre démocratie à le secret, cet article risque de vous sembler totalement irréaliste.

Les lecteurs qui s'intéressent à l'Afrique se sont peut être  demandés un jour pourquoi les présidents Africains sont élus deux, 3 fois et même plus après avoir tripatouillé la constitution pour briguer plusieurs mandats consécutifs, alors qu'ils sont rejetés par une partie de la population?

Et pourquoi, lorsqu'un ancien président pour briguer un troisième mandat change la constitution, cela crée des troubles sociaux importants?

Certains pourraient s'imaginer qu'il suffit de ne pas voter pour lui pour qu'il ne passe pas. Ce n'est pas tout à fait comme ça que cela se passe sur le terrain.

Elections démocratiques made in Africa

En fait, en Afrique les élections démocratiques se passent de la façon suivante :
* Dans un premier temps, il faut éviter qu'un concurrent sérieux arrive à maturité politique. Soit on l'achetant, soit en lui proposant un poste de ministre,...au pire en éliminant physiquement mais cette pratique tend à disparaître, non pas par humanité mais généralement à cause des troubles sociaux que cela entraînent.

Pour votre info, l'opposant à Ibrahim Boubakar Keita (l'ancien président du Mali), Soumialla Cissé,  a été enlevé par on ne sait qui depuis 4 mois. Officiellement pas de nouvelle! Officieusement, il serait toujours vivant et en bonne santé.

* Ensuite, comme les partis de l'opposition n'ont pas d'argent, ils ont beaucoup de mal à faire campagne dans les provinces. J'ai connu une époque, au Burkina, où les candidats faisaient campagne en mobylette. Ce qui n'est pas très sérieux vis à vis du candidat sortant qui se promène avec un convoi de gros 4x4 en distribuant des casquettes, des tee shirts, des porte-clés, des stylos, des calendriers....

* Puis, il faut organiser des meetings dans les provinces durant lesquels, on fait plein de promesses et on distribue des billets de 1000 Fcfa (1,5 Euros) à la foule en liesse. Pour votre info, dans les villages de brousse, le gain journalier d'un individu ne doit pas dépasser 500 Fcfa.

* Et finalement, on va dans les villages pour acheter les autorités coutumières qui sont très influentes auprès des populations villageoises analphabètes. Ces même autorités demandent avec insistance à leurs administrés de voter pour le candidat sortant si généreux.

* L'ethnie du candidat doit aussi être pris en compte, cependant, à différents degrés suivant les pays. Par exemple en Côte d'Ivoire ou en Guinée, l'appartenance ethnique est plus dominante qu'au Mali.

Au moment des élections, le candidat qui a le plus volé et qui a le plus de ressources financières repasse avec 52 ou 53% des voix. Gagner avec 95% ne fait pas sérieux en démocratie. Si le quota de voix n'est pas atteint, on bricole un peu le scrutin.
Et puis, ensuite il y a la commission électorale indépendante qui peut donner un coup de pouce en cas de besoin, puisqu'en fait, tout indépendante qu'elle soit, elle mange dans la main du régime en place.

Comme des observateurs internationaux de la CEDEAO, de l'ONU et de l'UA sont là et qu'ils sont 'presque' honnêtes, surtout avec les perdiems faramineux qu'ils encaissent, l'opposition est systématiquement déboutée lorsqu'elle demande un recours en justice car les élections démocratiques se sont, en théorie, passées de façon totalement transparentes à la grande joie et sous l'oeil attendrie de l'Union Européenne qui se félicite que la mayonnaise de la démocratie prenne aussi bien. Démocratie qui convient aussi bien à l'Afrique que des bretelles à une sardine.

Le peuple qui déjà en avait marre du système corrompu depuis 5 ans en reprend pour 5 ans. Rien  n'a changé, les réseaux de corruption et de détournement sont toujours présents, même si le Président change de premier ministre ou même de gouvernement, il remet toujours en place ses amis, c'est le népotisme d'état. Pour faire plaisir, il peut refaire des élections de l'assemblée (c'est le Joker dans un jeu de cartes, sauf qu'il y en a plusieurs)...de toutes façons, comme ils ont fait au Mali, elles seront 'bricolées'. C'est d'ailleurs ce qui a mis le feu au poudre. Tant que le système est en place, rien ne changera. C'est une hydre. On coupe une tête et une autre repousse.

L'Afrique évolue.

Malheureusement pour les Présidents, en 30 ans depuis l'avènement de la démocratie en Afrique, la mentalité à beaucoup évoluée, en particuliers grâce aux jeunes qui ont fait des études et qui ont créé ainsi une petite classe moyenne qui s'en sort plutôt pas trop mal. Eux commencent à comprendre les manoeuvres liées à la 'démocratie' apaisée chère à Henri Konan Bédié, concepteur de l'Ivoirité et fossoyeur de la Côte d'Ivoire.

Dans l'armée, l'époque de l'adjudant chef de la coloniale devenu empereur a aussi évolué. Les putschistes sont maintenant des colonels qui ont fait des études poussées, certains en Europe ou aux USA, et que l'on ne manoeuvre pas si facilement.

Le cas du Mali.

Au Mali, lorsque début Juin, les manifestations ont commencé, sous couvert de la démocratie un dialogue a été instauré. Ce dialogue n'avait pour but que d'essayer de retourner les opposants les plus turbulents en leur proposant des postes de ministres bien rémunérés pour qu'ils se taisent. Manque de chance, l'Imam Dicko étant un homme intègre et très respecté a refusé ainsi que les autres leaders. Lors des émeutes à Bamako il y a eu 14 morts officiels, mais plus réellement. Des unités anti terroristes ont essayé de capturer ou de  tuer Dicko chez lui à Badalabougou (quartier de Bamako). La population s'est interposée. Ca tirait sérieusement. Il y a eu peut être une dizaine de morts rien que dans cet épisode. D'autant plus qu'un blindé serait tombé dans une fosse d'aisance et se serait trouvé immobilisé, les militaires auraient alors fait usage de leurs armes pour se dégager. Bien sûr, personne au gouvernement n'a donné l'ordre à ces unités de tirer...Ca a déplu. A noter que la CEDEAO et autres organisations internationales qui ont soif de démocratie n'ont pas réagi à cette tuerie ou alors très mollement.

Au Mali, les opposants ont essayé de faire de la désobéissance civile pour bloquer le pays, demander la démission d'IBK et se débarrasser du gouvernement. Mais ils se sont aperçus que cela allait mettre la population contre eux car la plupart des gens sortent le matin pour trouver leur pain quotidien. La seule possibilité pour se débarrasser de ce système qui ne voulait pas partir était de faire un coup d'état.

Là où les militaires ont fait très fort, c'est que non seulement ils n'y a pas eu de mort dans la population mais les activités des Maliens n'ont été arrêtées qu'un jour ou 2. Ce coup d'état était bien sûr préparé avec les autres corps d'armée et l'opposition et n'est en aucun cas le résultat d'une mutinerie qui a mal tourné.

Des modèles occidentaux inadaptés

Finalement, 'démocratie' rime, pour de plus en plus d'Africains, avec magouille, corruption, détournement, népotisme, mal gouvernance, gouvernements ploutocrates, bricolage de constitution, tueries impunies...avec, bien sûr, l'appui des grandes démocraties occidentales et des institutions qui la cautionnent.

Mais, lorsque l'on connaît et que l'on s'intéresse à la mentalité ouest africaine (Noire du Sahel) pleine de compromission, on comprend rapidement que s'ils acceptent des doctrines ou des religions venues d'ailleurs, ils les bricolent à leur façon sans rien dire. Il n'y a qu'à voir l'islam ou même le catholicisme mélangés à l'animisme dans ces sociétés...C'est assez marrant.

Ils ont fait pareil avec la démocratie :-)

Ils l'ont 'adapté'...avec l'aval des démocraties occidentales.

Mais le pire dans tout ça, c'est que durant des centaines d'années, par exemple à l'époque de l'empire Mandingue , et avant que la colonisation n'impose des doctrines inadaptées venues de l'occident, le modèle politique spécifique a fonctionné.

L'erreur totale fut de considérer que ces peuples étaient des sauvages sans aucune culture et sans aucune organisation socio-politique, alors que si l'on s'intéresse à leur histoire, on s'aperçoit qu'elle est aussi riche que la notre et que leur croyance animiste repose sur des faits mythologiques tel que l'on peut trouver dans la Bible ou le Coran. Je parle au passé simple, mais malheureusement je devrais parler au présent car lorsque je lis certains commentaires sur les réseaux sociaux, je m'aperçois que certains individus n'ont visiblement pas tous les outils intellectuels pour apprécier cette réalité.

Alors que l'occident admet  que l'Inde, la Chine, le proche orient,... aient des modèles de fonctionnements différents, pourquoi veut il à tout prix imposer des modèles qui ne conviennent absolument pas aux réalités africaines? Ca ne marche pas et ça ne pourra jamais marcher. Nos soit-disant démocraties qui sont en fait des démocratures liberticides, mondialistes, manipulatrices et droits de l'hommesque sont totalement en désaccord avec le mode de fonctionnement dont aspire le peuple Africain.

Que l'on laisse l'Afrique se développer à son rythme et trouver son modèle!

L'intérêt de tous.

Bien, sur, cela n'exclue pas de l'aider et de la soutenir dans ses efforts. C'est aussi l'intérêt de l'Europe, car un modèle adapté limitera la pauvreté et la misère et nous débarrassera du terrorisme et de l'émigration venus du Sud qui sont deux fléaux menaçant la civilisation Européenne.

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