Ballade à Toulouse
Ballade à Toulouse
Ballade à Toulouse
Union consanguine,
De trop proches cousins,
Génétique assassine
Qui te laissera nain.
Danseuses de cancan
Aux planches du Moulin,
Et tes larmes coulant
Aux seins lourds des putains.
Vibratos de jarretelles
En émouvante plainte,
Véroles de bordels,
Et d’effluves d'absinthe.
Meurtrière fée verte,
De Cognac baptisée.
Esquisse de ta perte,
Compagne trop aimée.
Bohème lancinante
De Vincent ton ami,
Ses couleurs obsédantes
En bouffées de folie.
La Goulue, Jane Avril,
Valadon, Valentin,
Ton trait sec et agile
Vivement les a peints.
Affiches placardées,
Décors circassiens.
Tu sus magnifier
Ton abri parisien.
Pullulant, Place Blanche,
Montant des beaux quartiers,
Les rupins du dimanche
Venaient s’encanailler.
Bruant, la goualante,
Insultait ces bourgeois ;
De la butte, les pentes
Font écho à sa voix.
C’était ton univers,
Ce Montmartre d’en bas.
Ses pavés et ses pierres
Étaient durs sous ton pas.
Trop jeune, tu mourus,
Ton œuvre inachevée,
Mais au moins tu vécus
Pour ne rien regretter.
Croquant en demoiselles
Tant de filles de joie,
Toi, tu en fis ton miel,
Toi, Lautrec l'Albigeois.
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