Malcor
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Malcor
AVERTISSEMENT
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Le texte que vous vous apprêtez à lire est une œuvre de pure fiction, s'inspirant du genre fantasy. Il aborde des thèmes sensibles, dont la dépression, ainsi que des entités telles que Dieu et le Diable.
Cependant, ces figures sont entièrement issues de mon imagination, et leur représentation ne reflète aucune croyance religieuse réelle.
Je tiens également à préciser que ce texte n'est pas forcément destiné à devenir une histoire complète ; cela reste encore à décider.
Je vous invite à lire avec ouverture et respect, car ce partage me touche profondément.
Merci pour votre attention et bonne lecture.
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L'Ombre.
Une chose qu'on ne voyait pas.
Une chose que nous ne pouvions pas voir.
Ni entendre.
L'Ombre était une entité.
Un nuage.
Ou une maladie.
Elle était tout ce que la perception désirait ce qu'elle soit.
L'Ombre n'avait ni forme, ni apparence. Elle était ce qu'un humain voyait selon ses croyances, ses idées quelles qu'elles soient.
Cette douce fumée noire qui s'installait comme une amie, lentement, sûrement. Elle ne faisait aucune distinction sur les âmes vivantes.
Elle repérait ses proies grâce à leur destin, leurs faiblesses et leurs fléaux.
Fléaux qu'elle envoyait elle-même ou qu'Ashmédai dispersait chaque fois qu'une crise le prenait.
Les ténèbres, froids comme la glace, glissaient d'abord sur la peau, dans un murmure dramatique. Ils s'enroulaient ensuite autour de leur hôte comme un serpent, dans une étreinte faussement chaleureuse.
Ensuite, un baiser froid.
Elle entrait comme un venin.
Inodore, incolore.
Invisible.
Sauf pour les plus vulnérables.
Sa première cible : Notre point vital.
La carte mère. Notre mémoire.
Les couleurs se fondirent, disparaissant petit à petit. L'arc en ciel était balayé par un voile grisâtre, sombre de mélancolie. Ils disparaissaient pour ne laisser place qu'à un brouillard terne, vide de sens.
Ce que les autres voyaient, l'hôte le voyait différemment.
Incompris, repoussé sur le bord de la falaise. Il se perdait dans l'inconnu et dans la tourmente.
Sa perspective se déformait, s'assombrit pour dévoiler la manifestation de chimères. Le brouillard distribuait ses émotions comme un cadeau empoisonné, promettant la paix qu'elle n'offrait jamais.
Les premiers jours, elle se tapissait dans l'ombre. L'Ombre observait comme un prédateur, prenant diverses apparences, nourries par les blessures de sa victime.
Elle l'analyse, repère ses failles. Et s'en sert pour lui offrir la promesse d'un monde illusoire.
L'esprit se fissurait, le fragment de Gaïa s'essouflait. Le corps devint alors une enclume, la gravité changeait, plus lourde, plus étouffante. Comme si elle tapait du pied.
Plongé dans un océan sans surface, ni fond.
Sans relief. Sans bruit.
Personne ne pouvait l'entendre, ni même "eux".
Mais hors de la prison qu'était devenue son âme, le refuge de cet invité indésirable qui la dévorait. La pauvre âme souriait au monde extérieur.
Un sourire fallacieux.
Un revêtement pour ne pas s'affranchir des chaînes du moule. Pour ne pas entraîner d'autres âmes dans cette prison glacée et obscure, où l'on s'y noyait sans véritablement se noyer, où l'on coule sans véritablement couler. Où la torture est maitresse des lieux, physique, interne et psychologique. Elle joue, s'amuse et se délècte des pauvres ignorants qui tombèrent dans ses bras aveuglément.
Lorsque la Camarde, attirée par leur désir, les frôla, la Main froide les ramena, chassant son héritière avec une haine froide. Elle retourna ensuite jouer avec ses âmes déchirée, avec une cruauté qui n'égalait même pas Méphisto.
Entre les poids de la vie, le corps d'un support qui ployait dangereusement sous le châtiment de chaque épreuves, imposées par Logos. Cette entité qui assurait aimer les siens et ceux différents de lui, ne daignait pourtant lever le petit doigts lorsque Camus se montrait menaçant envers les plus vulnérables de ses enfants.
Beaucoup croyaient à tort que l'Ombre était une affabulation. Une chose que les sentikorra seuls pouvaient sentir. On les pensait à tort être des disciples de Thanatos.
Alors les âmes mourantes se tapirent dans le déni et dans l'ombre, un bouclier dérisoire contre la réalité de Vivière. Cette dernière convaincue que ses pouvoirs étaient bénédictions san révéler le véritable châtiment qui attendait chaque être cupide, qui refusèrent la Camarde.
Persuadés que l'immortalité est légende et non mythe, comme les âmes pures qui atteignirent l'état éthéré après la mort, pour ne pas dire divin ou démoniaque.
Personne ne t'aidera. Jamais.
Une fois bien installés, l'Ombre invita ses frères et sœurs : Le désespoir, la solitude, l'anéantissement et la désolation. Ensemble, ils s'unirent pour ne former qu'une seule et même entité, coincés dans une coquille bien trop petite pour cohabiter.
Tu es seul et tu le seras pour toujours.
Les mots devinrent sourds, le monde devint chaos. Ceux que l'on pensait être nos amis, devinrent nos ennemis. Le moindre geste alimentèrent leur force commune.
Le circuit émotionnel, aussi complexe était-il, s'effondra.
Les humains devinrent des ombres mouvantes au sourire narquois. Des monstres aux dents aussi grandes que le mal qui dévorait l'âme mourante.
Certains associaient les ténèbres à une entité maléfique ou un démon, mais un démon cherchait il réellement à tuer ? Ou agissait il par pur instinct de sa nature, soumis à son maître ?
Les arabesques se dessinèrent sur la peau, dans une valse dramatique et progressive. Elles projetèrent leurs nuances, gravant la chair avec douceur et douleur. Associé souvent à la rose et à la passion, le rouge devint une couleur qui se mariait avec le mal. L'Ombre envahit le ciel, errant à travers les nuages, prenant la forme de ses ennemis pour mieux les détruire de l'intérieur.
Entre les larmes et les arabesques, elle sortait comme une fumée. Et s'enroulait autour de la gorge comme un serpent.
Chaque crise la fit sourire. L'Ombre félicitait son hôte.
Tout ira bien. C'est bientôt fini.
Oui, bientôt.
Convaincu par ses mots, la pauvre âme se nicha dans ses bras.
Pour certains êtres, l'art du corps était remède. Pour d'autres, c'était le poison. Mais l'acharnement qui menait le corps à l'épuisement, rejoignait aussi ses confrères fléaux.
Ses disciples répandirent son brouillard, comme des petits pains. La fumée détruisait lentement l'esprit, le cerveau. Puis, elle s'attaquait au cœur, le point central des humains.
Tu vas trop vite, pompe avec plus de douceur.
Il ralentit malgré lui, résistant tant bien que mal à cette invitée indésirable. Cette eau noire qui s'infiltre dans le circuit. Il criait désespérément à l'aide. Mais plus il pompait, plus il buvait la tasse et la recrachait ensuite des tunnels.
Crack
Une fissure.
Crack
Deux fissures.
CraCK
Trois fissures.
CRACK
Des éclats de verre volèrent dans tous les sens. La lumière pulsa sur un rythme plus lent. L'obscurité conquit peu à peu les lieux, allongeant sa présence à chaque intervalle. Le froid s'installa comme un voile, prenant ses marques avec douceur.
Le gris laissa place à la nuit.
Et dans cette guerre perdue, l'Ombre ria aux éclats.
Sur un mur déjà rempli de tableaux, elle accrocha le dernier au milieu des autres. Le mur brilla d'une faible lueur bleutée. Elle recula admirant sa nouvelle œuvre.
Plus loin, assis sur un bureau aussi noir que la nuit. Il prenait des notes, malgré lui, dans un soupir aussi lourd que ses responsabilités, aussi lourd que la perception des âmes vivantes avaient de lui.
Il posa la plume dans geste lent et élégant. Ses doigts, aussi longs et squelettiques que les âmes tourmentées de son royaume, retracèrent les reliefs de ses cornes, dans un geste las.
- Quand t'arrêteras tu ?
La forme indistincte se retourna, ses dents longues et acérée d'un blanc pur au milieu du noir se dévoilèrent en une fente.
- Quand je serai repu.
Il leva les yeux au ciel, soupirant à nouveau. Ses yeux tombèrent sur une liste, traînant sur l'ébène, dans une cascade qui mena jusqu'à ses pieds.
Si les meurtriers, les agresseurs se croyaient forts, ils ignoraient qu'il existait une entité bien plus redoutable qu'eux et les deux entités qui gèrent le monde des vivants.
- Mon frère... Qu'ai-je donc fait ?
Ces mots, ils les prononça plus pour lui-même que pour elle. Ses pupilles lagon se perdirent sur son parchemin noir d'encre. Le papier vieillit trainait sur la moitié de la table, avant de tomber en cascade aux pieds de l'entité ténébreuse.
Cette dernière s'approcha dans une démarche féline. Ses ongles grattèrent le bureau d'onyx, son sourire grandissant dans une lenteur désinvolte.
- Tu te le demandes vraiment ?
Un rire gras et sombre brisa le silence de la pièce tandis que la silhouette se faufila derrière le monstre. Son souffle fit frémir sa peau rosée, iridescente, parfois dorée sous la lumière, parfois bordeaux dans l'ombre. Parfois rubis sous les yeux des folkorra... êtres sensibles au monde qu'aucun censé voir.
- Tu as voulu t'opposer à lui, n'est-ce pas ?
Elle bougeait sournoisement autour de lui, penchant la tête dans un geste provocateur. Son visage, dépourvu d'attrait en dehors de ses canines, le fixait avec arrogance et malice.
- Tu as voulu... te venger ? Lui prendre ses enfants, n'est-ce pas ?
Sa voix faisait trembler les flammes, vacillant entre le bleu de glace et le rouge infernal. Comme un tremblement de terre, grondant avec retenue, prisonnier de ses chaînes.
- Jamais, je n'aurais pensé que tu irais aussi loin.
- Oh...
Elle mima une moue triste, ses dents disparaissant dans les ténèbres. Un rire effroyable quitta son corps de fumée. L'Ombre s'envola, tournoyant dans les airs. Elle se figea devant un miroir, ses dents apparurent de nouveau.
La surface trembla doucement. Son reflet disparut pour montrer quelques humains. Tous marchaient d'un pas pressés, tentant d'échapper à la pluie. Certains se bousculèrent, cherchant à se frayer un chemin dans la foule.
Le miroir montra ensuite d'autres humains regroupés autour d'une table. Enfants comme adultes et des adolescents, savourant un repas. Le bonheur semblait planer autour d'eux.
L'entité fit une grimace de dégoût.
- Mais... Ne dit-on pas que le diable est cruel ?
Elle se retourne, levant un sourcil, la tête penchée. Elle croise les bras dans une posture désinvolte.
- Ne veux-tu donc plus de ce rôle, mon cher ?
Le diable se leva dans un soupir agacé, son regard parcourut les murs remplis de tableaux. Des cris mêlés, des pleurs et lamentations emplissaient la pièce. Il ne distinguait même plus leur couleur naturelle. Le plafond commençait à se cacher sous les oeuvres, les prisons des âmes.
- Je t'ai demandé de les corrompre. Pas de les tuer.
- Oh pitié... Tu sais bien que l'empathie ne rime pas avec la maladie.
Elle s'approcha du roi des enfers. Ses doigts carressèrent ses épaules, griffant légèrement le tissus qui les couvraient.
- Et puis... N'est-ce pas amusant de voir ces jolies âmes supplier la réincarnation ? Sans savoir qu'ils oublieraient tout automatiquement ?
Le brouillard se posa sur son épaule, son menton se nichant au creux de son cou.
- N'est-ce pas amusant de voir comment certains accueillent la mort pathétiquement ? En pensant stupidement que c'est "lui" qui l'envoie auprès d'eux ?
Un rire sinistre lui échappa alors que la malédiction se mit à danser dans les airs, dans une valse aussi élégante que dramatique. Satan, Iblis ou encore Ashmédai, des noms donnés par les quatre coins de ce monde, majoritairement observé par lui : Yahvé, Ar-Rahman, Ishvara et d'autres dans lesquels les êtres humains se perdaient. Tous deux avaient tellement de noms, qu'eux-mêmes ne se savaient plus.
L'être suprême du mal se retourna vivement, le regard sombre. Sa voix gronda si fort qu'un tonnerre déchira son ciel, poussant les âmes à se murer dans un silence de terreur.
- Tu as impliqué des enfants !
- Oh ? Depuis quand te soucies-tu de ces êtres inférieurs Ash' ?
Il crispa les poings, la mâchoire serrée. Il se retourna, le regard plongé dans le miroir où un enfant pleurait, assis dans une mare de sang. Deux grands corps l'entouraient. Les ténèbres se rapprochaient, observant à leur tour le spectacle.
- Regarde, n'est-ce pas merveilleux ? Ce petit connaît un sort plus beau que la mort : la souffrance. Ne veux-tu pas faire de lui une arme de plus ?
- Arrête.
Les ténèbres reculent, étonnés. Satan se retourne, une fois de plus, ses yeux brillants d'un doré menaçant.
- Arrête de t'en prendre à eux.
- Tu sais que la pitié et l'empathie sont immondes à voir chez toi ?
La fumée noire se retourna dans geste qui semblait montrer qu'elle levait les yeux au ciel.
- Ils sont plus facile à avoir et plus... Maléables. Surtout quand ils commencent à murir.
Elle s'installa avec désinvolture dans le fauteuil de son créateur, observant ses longs doigts dans un sourire insolents.
- Tu sais Ash'...
Elle lève la tête braquant son regard sur lui.
- Je ne m'arrêterai que lorsqu'ils comprendront que je suis réelle.
Iblis fronce les sourcils, tendu comme une corde à linge.
- Contrairement à tes abrutis de poltergeist, moi je parviens toujours à mes fins.
Son sourire fend les ténèbres une fois de plus. Un nouvel éclair déchira le ciel. Il crispa sa mâchoire de plus bel, ses veines ressortaient sous la force de sa colère.
- Même si cela doit prendre plusieurs jours, voire plusieurs mois. L'issue est toujours la même, après tout.
Elle lui échappait et pas qu'un peu.
Sa puissance, sa haine à l'égard des trois mondes dépassait les portails et l'univers lui-même. Son regard parcourut une fois de plus les tableaux, couvrant les murs et le plafond. Ils étaient trop nombreux. La cacophonie permanente de ces âmes, arrachées de leur foyer alimentait sa force brute.
Si lui et les autres n'attaquaient que physiquement et de façon externe. Elle, attaquait sur tous les fronts et défiait même les lois établis entre les deux mondes.
Le roi des ténèbres et des enfers leva soudainement une main, la pointant directement sur le brouillard assis à sa place. Mais ce dernier fut si rapide qu'il en fut presque ébranlé.
- Ne t'avise même pas de m'effacer Méphisto. Ou alors je me ferai un plaisir d'ouvrir les frontières. Et tu sais aussi bien que moi que ni Yahvé, ni Saël seraient ravi de les voir s'effondrer.
Il se tétanisa, non pas de peur mais de choc. Devant lui, l'échec qu'il croyait avoir créé, était en fait un chef d'oeuvre macabre.
- Si je t'efface, tu ne pourras pas le faire.
L'Ombre ria une fois de plus dans un cri perçant. Elle dansa avec frénésie, les âmes se tordaient de douleur dans les tableaux. Puis soudain, elle s'approcha à nouveau du miroir.
Des hommes en tenues de militaires, armés de la tête aux pieds, s'en prenant à d'autres personnes dépourvues de toutes défenses. Des corps gisaient au col, des femmes couraient avant de tomber mollement tandis que les enfants pleuraient.
- Ils sont plus malins que je ne le pensais. Regarde.
Satan se retourna malgré lui, ses yeux dorés virent au bleu sombre puis au noir, s'agrandissant dans une lenteur dangereuse.
Un enfant qui offrait son âme à la mort, suspendus dans les airs, entre quatre mur blancs, froid comme la glace.
Il baissa la tête dans un sursaut.
Le parchemin se trouvait à ses pieds, de l'autre côté de la pièce, là où ils se tenaient tous les deux. Et il semblait grandir à chaque seconde, comme si la mort se jouait de lui. Les noms s'écrivaient tout seuls sur le papier jaunis, presque instantanément. Comme une imprimante lancée en boucle.
Il releva la tête dans une lenteur effrayante. Son corps suivit le mouvement alors qu'il se retourna pour observer à nouveau le miroir, qui ne montrait plus la guerre, mais un enfant.
Un pauvre petit être, seul, face à une lignée d'hommes masqués. Tous pointèrent un canon sur lui. Il pleurait, criait aux milieu d'une marée de sang et de corps sans vie.
Mais bientôt, il devint silencieux.
Dire que la colère l'envahissait était un euphémisme. Mais quelque chose d'autre l'accompagnait.
La peur.
Pour une fois, en treize milliards d'années le diable avait peur.
Non pas de ses pouvoirs.
Ni de ses enfants.
Et encore moins de ses sujets.
Non.
Il avait peur de ce qu'il a crée, par accident.
- Qu'est-ce que tu as fait... Malcor ?
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