Chapitre 5 : Quand le temps s’emporte !
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Chapitre 5 : Quand le temps s’emporte !
Quand nos certitudes sont ébranlées, nos convictions mise à mal, que nous reste-t-il alors ?
Quand on pense faire bien, sans penser aux conséquences, et que cela se retourne contre nous, quel choix s’offres à nous ? A la croisée des chemins, quelle direction dois-je choisir ?
Si j’avais su que ma décision me mènerait sur cette voie, aurais-je malgré tout fait le même choix ? Il est fort probable que oui !
Journal d’Alnor
3ème jour en mars de l’année 7859AM (After the Moon Fall).
L’atmosphère de la pièce était particulière, les yeux posés sur la cheminé, je regardai le feu crépiter dans l’âtre, j’humai l’air à plein poumons. J’adore l’odeur du bois qui grésille docilement.
J’ouvrais mon livret pour y coucher mes dernières pensées, le temps se jouait de moi et je devais me hâter. Mais il était déjà trop tard, un bruit sourd faisait vibrer toute la maison, ma vision s’obscurcissait. Je me sentais tomber, je réfléchissais à toute vitesse :
Quand s’emporte le temps,
La marée se déchaine, emportée par le vent,
Prise dans la tourmente, je ne comprenais guère,
Choisir ma destinée, comme on me l’avait dit naguère,
Je ne savais point comment faire pour ne pas m’égarer,
N’ayant aucun moyen de me repérer,
Je faisais le vide dans ma tête, pour ne pas désespérer,
Il m’était vital dans ma chute,
D’atteindre mon but,
Je la voyais enfin, à peine perceptible,
La date qu’il me fallait et qui pour tous était inaccessible,
La trame du temps pénétra mes pensées et désinhiba mes sens, un monde de possibilités vécu et à venir s’ouvrît à moi, je me focalisai sur la date que je visai et après un tumultueux voyage, j’atterris enfin… celui-ci ne fût cependant pas des plus agréable. Mes fesses heurtèrent violement le sol et ma tête tapa un bureau duquel divers objets tombèrent.
Sur mes genoux se posa délicatement un journal où je pus y lire ce qui en faisait les gros titres : Serena Loune, individue dangereux, recherchée pour de multiples infractions temporelles.
***
Mes yeux balayaient mon salon, de celui-ci, relativement grand et bien éclairé, peu de choses en transparaissaient outre les nombreux jouets pour enfant qui envahissaient la pièce.
Fixée sur mon écran d’ordinateur, l’inquiétude se lisait sur mon visage. La lueur dans mes yeux semblait terriblement inquiétante, passant de la rage à la tristesse en un tour de main.
Je fermais mon ordi et regardais les jouets au sol. Tandis que je me levai précipitamment, je fus prise de vertige et failli tomber, j’arriva finalement jusqu'à un cadre photo posé sur une petite table à côté de la télévision, mon regard se perdit dans celui-ci.
Je sortie la photo du cadre, c’est alors que ma tête recommença à tourner, des cries envahirent la pièce, je ne savais pas d’où ils venaient, mais je me mis à trembler et lâcha la photo qui entama sa longue chute vers le sol.
Le temps semblait ralentir, la photo tombait toujours mais très lentement, puis quand elle sembla frôler le sol, elle remonta à une vitesse improbable, le temps lui-même revenait en arrière, mais jusqu’où allait-il remonter ainsi ?
Ma vision devint floue puis seul l’infinité du blanc persista sur mes rétines. J’entendis le souffle du vent et le senti me caresser la joue. Quelqu’un, une fille apparemment inquiète au ton de sa voix, me parlait.
- Serena tu vas bien ? Serena ? Eh oh, tu m’entends ?
La lumière blanche qui m’irradiait sembla disparaître, je me rendis compte que j’étais dans la rue, la photo toujours en main. Je regardais la fille à côté de moi, complètement déboussolée.
- Tu vas bien Serena ?
- .oui… Je crois… dis-je sans grande conviction.
- Ben alors qu’est-ce qu’il t’arrive ? Ça fait des heures que tu sembles absorbée par cette photo. J’ai eu peur, j’ai cru que tu avais eu une commotion cérébrale ou un truc du genre…
Je me forçai à rire mes celui-ci sonna terriblement faux.
- Ah…ah… Une commotion cérébrale ? Tu en connais beaucoup des personnes qui ont une commotion en regardant une photo toi ?
Je n’arrivais pas à me souvenir qui était cette fille, je savais pourtant pertinemment que je la connaissais.
Tandis que je plongeai dans mes pensées, les vertiges reprirent, les bruits sourds, l’aveuglante lumière… puis en un clignement d’œil, j’étais de retour dans mon salon, la photo en main.
Déboussolée, j’allai m’assoir sur mon canapé essayant de comprendre ce que je venais de vivre, encore… Je regardai la photo que j’avais en main avec un pincement au cœur, je la retournai et lu l’inscription en la caressant du bout des doigts :
Serena et Alnor, 2 BMF.
Je posai la photo sur la table et pris mon livret, il fallait que j’y inscrive la nouvelle bizarrerie temporelle que je venais de vivre. Une fois fait, je fermai le livret que je posai à côté de la photo, je regardai l’ensemble et ne pût m’empêcher de sourire.
“Tu vois, j’écris dans ton journal, comme tu le souhaitais Alnor !”...
Alnor se réveilla en sursaut et en sueur, “encore se rêve ?!”, pensa t’il. Cela faisait plusieurs nuits qu’il faisait des rêves étranges, plus il arrivait à comprendre comment fonctionnait sa magie, plus les rêves gagnaient en intensités et en précisions. Au réveil, il avait toujours de désagréable impressions, ne sachant plus distinguer la réalité, du rêve. Celui qu’il venait de faire était cependant d’un niveau bien plus important, parfaitement conscient que cela ne pouvait-être que chimérique, il avait pourtant le déplaisant sentiment que le voile entre les rêves et les souvenirs était de plus en plus ténu. Ça n’avait pourtant aucun sens, il n’écrivait pas les détails de sa vie dans un journal, il ne connaissait pas de femme qui se prénommait Serena, et surtout les bâtisses et les objets qu’il percevait lui étaient totalement inconnues. Il y avait des cadres pourvut de dessins extrêmement réalistes, et encore plus surprenant, des cadres pliants affichant eux aussi des dessins mais étrangement animés, “comment cela fonctionne-t-il, est-ce une forme de magie ?”
Plusieurs nuits passèrent mais les rêves ne diminuèrent pas, bien au contraire. Les questions qu’Alnor se posa étaient elles aussi de plus en plus nombreuses. On se souvient rarement de nos rêves et les souvenirs qu’on en garde au réveille disparaissent au fil du temps, or là c’était l’inverse, il pourrait y coucher sur papier leurs contenus tant ceux-ci persistaient dans sa mémoire. Alnor pensa soudain au journal qui se trouva dans ses rêves, il essaya de trouver une logique aux choses qu’il voyait, aux sensations qu’il ressentait mais la logique n’y avait point sa place, d’ailleurs même la date dans le journal où il écrivait n’était pas logique, “7859AM ? Alors que nous sommes actuellement en 7570AM ?” Il doutait sincèrement pouvoir vivre plus de 300 ans, quand bien même l'espérance de vie était d’environ 150 ans, peu de personnes pouvaient prétendre vivre au-delà de 200 ans et aucun triple centenaire n’existait !