Les femmes face au climat, aussi vulnérables qu'héroïques
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Les femmes face au climat, aussi vulnérables qu'héroïques
Moins de ressources, plus de violence et d’angoisse : partout sur la planète, face aux enjux climatiques, les femmes sont en première ligne.
Dans de nombreuses cultures, être une femme c’est déjà une galère. Les discriminations et les imaginaires sexistes pèsent sur elles : les femmes exercent les activités les plus précaires, gèrent leur foyer, et subissent des violences plus ou moins insidieuses.
Mais il y a une autre réalité, peu connue, et qui pourtant est un enjeu énorme pour l’égalité femmes/hommes dans le monde : la vulnérabilité face au climat.
Nous sommes tous.tes victimes du dérèglement climatique, mais les discriminations envers les femmes, une fois n’est pas coutume, aggravent leur vulnérabilité.
Vous avez du mal à voir le lien ? Laissez-nous vous expliquer.
Nettoyer, balayer, récolter
La vulnérabilité des femmes dans le monde n’est plus à prouver. Elles sont plus sujettes aux inégalités, aux discriminations et aux violences.
Parallèlement, des études (et la télé) montrent que les pays dits « en développement » sont les premières victimes du climat. Leurs modèles majoritairement agricoles les confrontent à l’appauvrissement des sols et aux catastrophes naturelles.
Alors quand on naît femme, pauvre et dans un pays en voie de développement (ce qui arrive plus souvent qu’on ne le croit), malheureusement, le cumul se fait sentir.
Traditionnellement, ce sont majoritairement les femmes qui s’occupent des tâches agricoles, qui sont responsables de leur foyer et qui s’acquittent en plus des tâches quotidiennes.
Quand les sols s’appauvrissent, il faut aller chercher l’eau et transporter les maigres récoltes sur de longs trajets. En Afrique et en Asie, plus de 70% des personnes vivant sous le seuil de pauvreté sont des femmes.
Et parce que ce n’était pas assez, l’éducation et la formation y sont encore un privilège masculin. Résultat : celles qui doivent s’adapter le plus aux changements sont aussi celles qui accèdent le moins aux connaissances qui pourraient faciliter leur quotidien.
« Quand on est femme, on ne fait pas ces choses-là »
Face aux catastrophes climatiques, être une femme est un désavantage certain. Les ONG sont formelles : on a beaucoup plus de chances de mourir à la suite d’une catastrophe naturelle.
Lire, s’informer dans les médias, conduire, nager, ou tout simplement quitter son foyer : dans de nombreuses cultures, ces savoir-faire et ces droits sont traditionnellement réservés aux hommes.
Des études ont également dévoilé la vulnérabilité des femmes en cas de conflits et de déplacements de population, notamment les violences sexuelles. Avec la crise climatique, ces situations tendent à se multiplier.
Mais la vulnérabilité climatique, ce n’est pas qu’un problème bien lointain.
Chez nous aussi, les femmes sont les principales affectées par les dérèglements climatiques.
Être une femme engagée, tu sais c’est pas si facile
(Surprise !), ce sont encore les femmes qui réalisent 70% des tâches liées au foyer. Alors quand il faut chercher des produits bios, sans plastiques et passer des heures sur internet pour faire son propre liquide vaisselle, ce sont aussi elles qui s’y collent.
Ces fameux « écogestes », ils prennent donc du temps, mais ils prennent aussi la tête.
Avec les exigences écologiques et la culpabilité de « détruire la planète et l’avenir de nos enfants », la charge mentale s’alourdit.
La maison, les enfants et maintenant la planète : autant vous dire que ça commence à faire !
@Anna Shvets
Notre imaginaire collectif associe les femmes et l’écologie. Selon des études marketing, des hommes considèreraient que consommer responsable ou faire des écogestes, ce n’est pas « viril ». On n’est pas sorti.e.s de l’auberge !
Par exemple, Nesting, le programme français de DIY conçu par la WECF à destination des soignants, attire surtout un public féminin. L’ONG a d’ailleurs une équipe 100% féminine, « non pas par choix, mais parce que peu d’hommes postulent ».
Heureusement, des associations et les organisations mondiales tentent de rendre à Beauvoir ce qui appartient à Beauvoir.
La Fondation Raja, « avant tout une histoire de femmes »
Depuis 2006, Danièle Kapel-Marcovici la présidente de l’entreprise « Raja », affirme ses ambitions d’impact social avec sa Fondation. 4 chantiers sont définis pour porter haut les innovations durables portées par les femmes : insertion professionnelle, éducation, droits des femmes et rôle pour l’environnement.
Car être en première ligne, c’est être victime mais aussi connaître le front : les femmes sont donc souvent les premières innovatrices du climat.
La Fondation soutient ainsi la banque de graines indienne « Navdanya » lancée par la Prix Nobel Vandana Shiva en 2006. Face à la dépendance agricole aux distributeurs mondiaux, cette entrepreneuse a organisé une filière locale de semences et a permis la formation de près de 200 agricultrices à l’agroécologie.
Autonomie et émancipation, c’est le crédo de la Fondation. Elle accompagne des femmes « relais » qui transmettront à leur tour leurs connaissances sur le terrain.
Avec des plaidoyers et des actions de sensibilisation, ainsi qu’un prix (le Women’s Awards) la Fondation Raja porte auprès des institutions ce savoir-faire essentiel.
Conclusion
Les femmes face au climat, c’est une inégalité de plus.
D’ailleurs, des théories comme celles dites « éco-féministes » identifient des dynamiques communes entre la domination des hommes sur les femmes et des humains sur la nature.
De notre côté, on a remarqué, en tant que bénévoles et professionnels dans le milieu de l’ESS, qu’il y avait une écrasante majorité de femmes dans les associations et dans les porteurs.ses de projets sociaux.
Il y a encore de gros progrès à faire pour impliquer les femmes dans les prises de décisions. Au-delà de la question éthique et politique, on ne peut plus se permettre de négliger celles qui ont expérimenté les solutions dans leur quotidien.
Alors, engageons-nous !
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Source :
- https://ideas4development.org/climat-objectifs-emancipation-des-femmes/
- https://www.fondation-raja-marcovici.com/wp-content/uploads/2015/12/etude-femme-environnement-bd.pdf
- https://www.ecologie.gouv.fr/sites/default/files/20161107_Rapport%20Femmes%20et%20Climat_FR.pdf
- http://www.genre-developpement.org/wp-content/uploads/2021/01/Plateforme-GED-Synthe%CC%80se-activite%CC%81s-17-18-1.pdf
- La levée de fonds, un problème pour les femmes entrepreneures (lefigaro.fr)
- http://womengenderclimate.org/wp-content/uploads/2016/12/FR-WGCSolutionsPublFINALWEB.pdf
- https://www.consoglobe.com/femmes-victimes-changement-climatique-cg
Le Corail - Raconter pour engager
Agence créative, Média Lab' & Communauté de créatif.ves au service des projets à impact
Le Corail Média Lab’ vor 3 Jahren
Bonjour Stéphane,
Merci beaucoup pour votre contribution à cet article.
Si vous avez des précisions concernant le chiffre en question ou d'autres éléments à ajouter à cette thématique, nous serions ravis de vous lire. Les plateformes collaboratives sont là pour ça ! :)
D'ici là nous allons modifier l'article pour que ce chiffre n'apparaisse plus.
Nous espérons que le sujet traité aura su éveiller votre curiosité :D
À bientôt !
Stéphane Hoegel vor 3 Jahren
"les femmes ont 14 fois plus de chances de mourir à la suite d’une catastrophe naturelle" ce chiffre m'a paru si énorme, et à vrai dire tellement aberrant, que j'ai voulu comprendre comment c'est possible. En quelques clics j'ai trouvé : ce chiffre est sans fondement et relayé sans cesse depuis 2013 juste parce que vérifier une info prend visiblement trop de temps à certains "journalistes". Paresse ? Idéologie ? En tout cas manque de professionnalisme ! (et de crédibilité ?)