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4 Leçons Du Coronavirus Pour Préparer La Crise Environnementale (Part. 3/4)

4 Leçons Du Coronavirus Pour Préparer La Crise Environnementale (Part. 3/4)

Veröffentlicht am 30, Apr., 2020 Aktualisiert am 29, Sept., 2020 Umwelt
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4 Leçons Du Coronavirus Pour Préparer La Crise Environnementale (Part. 3/4)

4 Leçons Du Coronavirus Pour Préparer La Crise Environnementale (Part. 3/4)

Non, la nature ne reprend pas encore ses droits, mais on peut l’y aider

Cette publication fait suite à un autre article. Vous pouvez retrouver les leçons précédentes en cliquant ici.

.   .   .

3. On accepte d’agir que lorsqu’il est trop tard

Les chiffres ne trompent pas : on sait qu’il est bien plus raisonnable et économique de prévenir que guérir. Et pourtant, la prévention a encore mauvaise presse.
 
Ce n’est pas un secret, si nous avions fait plus d’efforts en mesures préventives dès le début de l’épidémie, la situation aurait probablement été bien différente aujourd’hui. La pandémie aurait pu être, sinon évitée, au moins drastiquement réduite.
 
Il suffit de voir la différence d’un seul jour de confinement dans l’évolution du nombre de cas.
 
Drastique.

Ce graphique permet d’illustrer la différence du nombre de cas selon que l’on ait pris les mesures de confinement au jour 20 (courbe verte) ou un jour plus tard au jour 21 (courbe rouge). Résultat : 40% à terme. (Source : Analyse de Thomas Pueyo dans son article au retentissement mondial “Why You Must Act Now”)
 
Ce raisonnement reste valable pour l’environnement, où la différence de quelques années d’émissions pourrait nous faire gagner un temps précieux et des efforts faramineux par la suite. Nous venons d’avoir un exemple parfait de ce que ça pourrait nous coûter de retarder un peu trop les mesures fortes.
 
Début mars, les bourses du monde entier ont connu l’une des pires chutes de leur histoire. Le Fond Monétaire International (FMI) a qualifié l’évènement de « pire crise depuis la Grande dépression ». De son côté, l’ONU en a fait la « pire crise mondiale depuis 1945 ».
 
Le 12 Mars 2020 le CAC 40 vit la plus lourde chute depuis sa création, -12,28% en une séance. L’indice avait perdu “seulement” 9% en 2008 après la faillite de la banque américaine Lehman Brothers, 8% en 2016 après le vote du Brexit et un peu plus de 7% en 2001 lors des attentats du 11 septembre. C’est la première fois qu’il perd plus de 10% en une seule journée. (Illustration : Daniel Sorbaji via Getty images.)
 
Fin Mars, Donald Trump a annoncé le plus grand plan de soutien de l’histoire des Etats-Unis. 2000 milliards de dollars. Pour se faire une idée, ce montant représente 10% du PIB américain en 2019. Soit toute la richesse que le pays produit en 5 semaines dédié à une seule politique.
 
Quelques semaines plus tard, les 27 pays membres de l’Union Européenne se sont entendus sur un premier plan de sauvetage de 540 milliards d’euros. Soit 4% du PIB de la zone, ou deux semaines de la richesse produite par les 27 pays en 2019 (hors Royaume Uni).
 
En lisant ces chiffres inconcevables pour le commun des mortels, une pensée me vient à l’esprit : cela fait beaucoup. Beaucoup pour un si petit virus porté par un animal exotique à l’autre bout du monde.
 
Le Pangolin est l’animal le plus braconné au monde. Il y a quelques semaines, des chercheurs chinois ont trouvé une correspondance de 99% entre le coronavirus du pangolin et le Covid-19. Laissant ainsi penser que ce “petit mammifère consommé dans le sud de la Chine, pourrait être impliqué comme hôte intermédiaire entre la chauve-souris et l’homme” selon l’Institut Pasteur.
 
Et nous avons raison de le penser.

Alors qu’est ce qui nous empêche de nous y mettre ?

Il existe en fait des biais psychologiques très simples et très puissants qui freinent notre volonté de réagir.
 
Ce qui freine notre réactivité, c’est qu’on préfère avoir tort avec la foule que raison seul. Par exemple, quand le troupeau se sent à l’abri et qu’il ne voit pas de danger, l’individu qui se met à crier au loup devient un oiseau de malheur qu’on évite. Puisque le prudent est moqué, personne n’ayant envie d’être tourné en ridicule, peu le suivront.

Ce qui freine notre réactivité, c’est qu’on préfère avoir tort avec la foule que raison seul.

Un autre problème avec la prévention, c’est que par définition, si elle marche, on ne le voit pas. Son but même est « d’éviter un danger » selon le Larousse. Alors s’il ne s’est rien passé cette fois-ci, pourquoi faire un effort la prochaine fois ?
 
  • Comment savoir si un attentat aurait vraiment eu lieu si les services secrets n’en avaient pas déjoué les plans ?
  • Faut-il vraiment instaurer un confinement en France si la Chine a si peu de cas ? (En oubliant que c’est grâce au confinement justement que le nombre de cas est resté relativement bas en Chine et qu’on n’en a pas eu peur)
  • Pourquoi arrêter de prendre l’avion, consommer de la viande ou trier ses déchets si de toute façon la situation empire depuis qu’on le fait ? (En oubliant qu’elle empirera encore plus si on ne le fait pas)
Enfin, et les étudiants le savent mieux que quiconque en période de révision qui se finissent souvent à la dernière minute, nous avons une tendance naturelle à agir dans l’urgence et sous la contrainte. Ou plutôt, à ne pas agir tant que la menace est lointaine et la contrainte invisible. Or, comme nous l’avons vu avec le Covid-19, ce n’est pas parce qu’on ne la voit pas que la menace n’existe pas.
 
Pour renverser la vapeur, il faudrait donc créer ce sentiment d’urgence et de contrainte. Comment ? Se renseigner pour arriver à démêler le vrai du faux, prendre conscience de l’étendue du problème potentiel et le partager autour de soi semblent être les premiers pas sans lesquels rien n’est possible.
 
Chacun peut ainsi trouver la façon de “prévenir” qui lui correspond le mieux. Pour ma part, c’était d’écrire cet article.
 

Ne vous moquez pas du mouton prudent. Soyez le mouton prudent. Ce n’est pas parce qu’on ne sait pas (encore) lire les signes qu’ils ne sont pas là, juste devant nous.

.   .   .

Vous pourrez retrouver la suite en cliquant ici.

Maintenant, à vous de jouer !

 
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