Les victimes dénoncent ! C'est bien. C'est libérateur.  Quand j'ai vu le témoignage de Judith Godrèche sur sa relation avec Benoit Jacquot, alors qu'elle n'avait que 14 ans et lui 40, j'ai été émue.

Peut-être que vous aussi ? 

Elle dit tout haut ce que beaucoup de femmes ont vécu : Avoir été le truc d'un autre !

D'avoir été l'objet d'une excitation libidineuse à un moment de notre vie où notre personnalité n'était pas encore construite. D'avoir été abusés sans que nous l'ayons vraiment refusé mais sans que nous l'ayons vraiment consenti non plus.

C'est libérateur de parler de cette humiliation, de cette dépossession de soi qui se réveillent sous la forme d'une indignation profonde, bien des années plus tard. Au moment où nos enfants arrivent à l'âge où une telle souillure serait possible. Au moment où l'on se formule que l'on ne saurait tolérer pour eux ce qui a été toléré pour nous-même.

C'est libérateur de parler mais ce n'est pas suffisant. Ce n'est pas suffisant, non plus, d'attendre une  quelconque réparation. Benoit Jacquot sera condamné, certainement. Ca serait utile à la société. Ca signalerait aux autres prédateurs que de se vautrer dans leurs basses obsessions n'est plus acceptable.

Mais honnêtement, croyez vous que cette condamnation sera utile à la victime pour se reconstruire ? Croyez vous que ce Benoit là, regrettera sincèrement, une fois les caméras tournées vers un autre scandale, d'avoir, en toute liberté et avec l'assentiment de toute une génération, joui des plaisirs égoïstes dont il a profité? Croyez vous qu'il sera capable de formuler un regret si profondément sincère qu'il torturerait sa conscience et dédommagerait sa victime ?

Nulle réparation ne viendra des bourreaux.

C'est à la victime de faire tout le job et c'est tant mieux !

Il serait desespérant d'attendre des autres que notre rémission puisse commencer. Nous avons le pouvoir de cesser d'être des victimes. Reste à savoir comment et j'ai ma petite idée sur la sujet. Je vous la dévoile en 7 étapes, un peu plus bas.

Pour ma part, après expériences et réflexions, j'ai d'abord cessé de me plaindre. J'ai cessé de resister au " plaisir mou de me raconter". Si se raconter est une étape nécessaire dans le processus de réparation, ce n'est pour autant pas une destination.

 "Les aveux de notre faiblesse ne reviennent pas vers nous en baume, mais en venin"

Louis Pauwel, l'amour

Alors voilà, soyons réalistes, il n' y a que deux possibilités qui s'offrent à nous et seulement deux :

1. Soit on est une victime et on le reste. Dans le cas où vraiment, on tiendrait à ériger tous nos traumas comme les piliers de notre identité...

2. Soit on passe à un autre niveau du jeu. Parce qu'on n'a qu'une vie et la passer à trembloter de haut de ses fragilités n'est pas un objectif satisfaisant.

Si la seconde option vous motive plus que la première, alors sachez que vous n'avez pas choisi la solution la plus facile. Réussir, c'est accepter de faire ce que la plupart des gens se refusent à faire : un effort conséquent sur soi-même !

Ma méthode en 7 étapes pour cessez d'être une victime :

• 1ère étape : Fais ton constat
  

Fais le constat de tout le mal qui t'a été fait. Sonde ta peine, mesure en toi les dégâts de l'humiliation, de la perte, de l'abandon, de la douleur. Peu importe qu'elle est ta souffrance, le processus est le même.

Fais un état de situation de ton propre état émotionnel. Sois factuel en admettant ce que ton égo t'empêche de voir, dans sa tentative désespérée de se maintenir. Jette ces béquilles que tu as fabriqué pour que l'on ne voit pas que tu marches de traviole au naturel. Accepte l'effondrement. Pleure si tu dois pleurer. Fais ta putain de dépression. Sublime là. Va au bout de ta souffrance, creuse la vague, touche le fond.

Accepte d'être dévasté !

• 2ème étape : Laisse ta colère exploser
  

Remplace ta dépression par une colère noire et sanguinaire !

N'écoute pas les spirituels, les gourous mous de l'occident, qui pullulent aujourd'hui sur les réseaux sociaux et qui dénigrent la colère comme ils dénigrent le café. Ils oublient les vertus de chaque chose. Ils te diront que le café n'a que des méfaits et que la colère est un mauvais sentiment qui se retourne nécessairement contre toi. Qu'il est un ennemi de la réflexion et de la sagesse. Ils veulent bien entendre ton sentiment d'oppression mais à la condition que tu l'exprimes gentiment, poliment, sans que ce ne soit trop inconfortable à entendre.

Foutaise !  Ta douleur n'a pas à avoir honte de son ampleur. Hurle là.

Si un thérapeute ne peut accueillir cette colère, alors c'est que l'évitement de la souffrance est le principal objectif de sa spiritualité. Il aurait pu choisir la sagesse ou le courage mais il préfère la préservation de sa zone de confort. Fut-elle étroite. Cela revèle une peur bleue de la vie et de ses forces vives. Il n'est donc pas le bon accompagnant pour toi.

La vie n'est pas un long fleuve tranquille et parfois la colère doit faire son show. Elle est la plus saine des réactions. Elle est ton aptitude à refuser l'inacceptable. Elle est à l'origine des révoltes et des révolutions. Elle est un subterfuge créé par ton cerveau pour t'aider à surmonter et transformer une situation. Cette émotion a ceci de vertueux qu'elle anesthésie ta peine pour la remplacer par une énergie puissament motrice : La rage !

Troque l'apathie de ta dépression par la rage de t'en sortir. La colère te sauvera la vie. C'est une énergie vitale de secours, un pilier que tu dois respecter.

Par le truchement de la colère, une autre réalité va s'ouvrir à toi, dans laquelle ton coeur pourra faire fi de ses blessures pour continuer à vivre autrement. Alors enrage, hurle, rêve de vengeance. Que ton sang bouillonne et que tes poings se serrent à en faire craquer tes doigts. Rumine, expie, imagine milles occasions où cette fois-ci, tu réagirais avec force pour te défendre. Imagine toi comme "Hulk" et écrase ton ennemi sous le poids de ton corps enragé.

• 3ème étape :  Comporte toi en adulte
  

Tu penses avoir subi une injustice trop grande ? 

Parle en aux familles desespérées sur des embarcations de fortune en pleine méditerranée.

Parle en aux enfants coincés sous les décombres d'une guerre qui ne les épargne pas.

Il n'y a pas d'injustice. Il y a des événements et voilà tout !

Le monde ne cherche pas à te diminuer. Il n'a pas d'intention. Il tourne et il tourne avec toi dessus. C'est tout.

• 4ème étape : Trouve ton profit
  

Prend ta part de responsabilité. Tout le monde n'est pas victime d'un prédateur. Il y a eu un terrain favorable pour que cela t'arrive. Il y avait quelque chose en toi qui a permis cette ingérence : Une faille, un manque de confiance, une fuite, une mémoire familiale... Interroge toi sur ce qui a rendu possible cette agression et soigne cette faille.

Bien sûr que tu as subi. C'est un fait. Mais saurais-tu avoir le courage d'en tirer un avantage non coupable ? Quel a été pour toi le bénéfice de cette expérience ? Saurais-tu nommer des nouvelles aptitudes que tu as pu développer grâce à ce trauma ? Qu'as tu découvert que tu n'aurais jamais pu découvrir autrement ?

Cherche de la matière utile à ramasser au milieu des gravats. Même si cette matière te semble minuscule face à l'immensité de ta peine. Elle est un tremplin vers de nouveaux horizons.

Pour être un peu plus concrète et t'aider à trouver ton bénéfice, je te confie le mien : Mon connard à moi, il m'a appris à m'instruire. C'est ça mon bénéfice !

Il m'a appris à me triturer les méninges sur des concepts, des abstractions. Il le faisait sans bonne intention. Juste pour montrer à quel point son cerveau était supérieur à la moyenne et au mien nécessairement. Mais grâce à cette rencontre, je suis plus intellectuelle que je n'aurais jamais su l'être. Je suis une curieuse, je lis, je cherche, je me renseigne, j'apprends de façon boulimique. Je cherche à résoudre des énigmes sans jamais abandonner. C'est grisant d'être toujours apprenant. J'aime cette particularité que j'ai emprunté à une autre individualité. Elle me décentre de moi. Elle m'épargne le nombrilisme propre à notre époque. Elle m'offre des connaissances disponibles à l'infini et qui m'ouvre à tous les champs des possibles.

"Cheh", oserais-je dire ! Ca ne lui rapporte rien ça, à mon connard. C'est moi qui ait tiré un bénéfice de cette relation !

Toi, quel est ton bénéfice ? Sois honnête, il y en a forcément un.

• 5ème étape : Croire aux licornes
  

Aie confiance !

Tout ce qui t'es arrivé est irréversible. Ne lutte pas contre l'irréversibilité des choses. Le seule chose à faire est de se blinder de la conviction que tu as vécu cela parce que l'Univers, le Karma, Dieu, les Licornes (ce que tu veux pourvu que cela ait un sens pour toi) ont jugé utile cette expérience de vie dans ta construction personnelle.

Si tu parviens à te convaincre que cette souffrance était une étape nécessaire pour te guider sur le bon chemin de vie, alors tu le seras effectivement.

C'est toute l'utilité de croire en quelque chose de plus grand que nous. Peu importe si la transcendance existe. Je suis pratiquo-pratique et j'accepte tout concept qui peut être utile à mon bien-être et mon évolution.

La neurologie dit que le cerveau ne fait pas la différence entre une pensée et la réalité. Alors offre toi la possibilité de croire que tout ce qui arrive est utile à ta croissance.  Ca s'incrira alors dans ta réalité.

• 6ème étape : Apprécie ce que tu es devenu
  

Aime toi. Aime toi au travers de cette expérience. Elle fait partie de ta vie. Elle t'a doté d'émotions qui modèlent l'individu que tu es aujourd'hui.

C'est ton parcours et apprends à ne vouloir le changer pour rien au monde si l'occasion t'en était donnée.

Tu as en main un jeu de cartes et tu es libre de l'utiliser pour tenter de gagner la partie. Il ne suffit pas d'avoir en main des figures pour gagner au Poker, tu le sais. Tu as tes chances alors joue avec enthousiasme !

Ne doutes pas un instant que tu mérites de gagner. Si tu en doute, pourquoi les autres devraient y croire ?

• 7ème étape : Le fameux pardon...
  

Comprends que ton prédateur, ton connard à toi, s'il a été violent, s'il a été malsain, s'il a été humiliant, c'est que lui-même, il a probablement été ravagé par une souffrance. Un jour, quelqu'un ou quelque chose l'a détruit de l'intérieur. Nul besoin de dominer ou d'humilier quand on est bien dans ses baskets.

Aie de la peine pour lui car lorsque tu as enfin pu te libérer de ses griffes, il n'avait pas conscience de sa souffrance. Il y a même des chances pour qu'il ne trouve jamais les leviers émotionnels pour en prendre conscience et s'en remettre un jour. Le prédateur se sent fort et puissant.  Crois-tu que l'on se remette en question quand on joui d'un tel sentiment de puissance ? Comment, du haut de sa force relative, pourrait-il prendre conscience de son besoin de guérison ?

Prie pour lui et pour les enfants qu'il aura peut-être un jour à élever.

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Après avoir franchi ces 7 étapes, tu seras enfin libre !

Tu ne seras plus souffrant, tu ne seras plus victime, tu ne seras plus en colère, tu ne seras plus bloqué dans le passé. Tu seras toi. Un toi que tu n'aurais même pas pu envisager avant !

Etre vivant c'est accepter la souffrance comme on accepte la joie. C'est accepter la colère comme on accepte l'harmonie. C'est accepter la mort comme on accepte la vie.

Le mot clé, c'est l'ACCEPTATION. C'est la quinte flush royale de l'existence.

A toi de jouer !

Des pistes pour être accompagné à chaque étape :

- En cas de traumas --->  Pratiquez l'EMDR

- En cas de schéma familial qui semblent se répéter de génération en génération ---> Pratiquez la Constellation familiale.

- En cas de peurs insurmontables ---> Pratiquez la Logosynthèse

- En cas de syndrome pré-menstruel ---> Mangez des glaces, du chocolat, du caramel au beurre salé ou du beurre de cacahuète et faites un gros fuck à votre balance. Une chose après l'autre.

- En cas de doute sur l'origine de votre fragilité, celle qui a permis à un prédateur de vous repérer  ---> Pratiquez la kinésiologie, l'hypnose, pour découvrir l'événement source.

- En cas de blocages et de douleurs que vous ne comprenez pas ---> Pratiquez le Jin Shin Jyutsu. Ca fait recirculer les énergies selon les propriétés de la médecine chinoise. Vous pouvez même le pratiquer sur vous et en observer les effets.

- En cas de gros chagrin ---> Appelez votre meilleur ami, celui avec lequel vous n'avez honte de rien. Si votre religion l'autorise, buvez plus que de raison, fumez si ca vous chante.  Parlez, rigolez...Faites vous du bien.