Et si vous pourriez voir le futur, mais que personne ne vous croyait
Auf Panodyssey kannst du bis zu 30 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 27 articles beim Entdecken.
Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten.
Einloggen
Et si vous pourriez voir le futur, mais que personne ne vous croyait
Critique du livre « Le miroir de Cassandre » de Bernard Werber
Date de publication: 1er octobre 2009
Maison d'édition : Albin Michel
Dès le début du roman, nous sommes happés par cette jeune adolescente qui nous force à la suivre dans ses aventures, munie d’une montre qui lui indique ses probabilités de mourir dans les 5 prochaines secondes. Elle court d’un événement à l’autre pour passer d’un alarmant 86% en regardant son poignet à un plus rassurant 13%, qui est le minimum par défaut. Elle se rend jusqu’à un dépotoir où, à sa grande surprise, elle découvre des résidents. Au fil de sa quête, elle se découvre un frère mathématicien qui est un génie et des parents morts.
Mais au fait... Qui est Cassandre?
Car telle est sa quête, savoir qu’il elle est. Nous ne le savons pas et elle non plus, car Cassandre n’a pas de mémoire de son passé. C’est comme si son enfance s’était évaporée dans des racoins insoupçonnés de son cerveau et elle nous fait bien comprendre son mal-être et cette quête profond d’elle-même. Car l’histoire est racontée de deux manières. Il y a tout d’abord un narrateur omniscient qui nous raconte les événements à la 3e personne, mais qui nous partage aussi les ressentis des personnages. Ensuite, en italique, Cassandre nous fait directement part de ses pensées à la première personne. Elle nous paraît tout d’abord comme une jeune fille ingénue qui se laisse emporter par les événements.
Un roman facile à lire
La quête du personnage nous touchant personnellement, nous sommes autant curieux qu’elle l’est de savoir qui elle est, l’intrigue nous tient en haleine et la lecture du roman est facile. Le livre n’est pas divisé par chapitre, mais plutôt par section inégales numérotées. Autant certaines ne contiennent que quelques pensées de Cassandre, autant d’autre ne sont que les propos du narrateur omniscient. Les deux narrateurs se mélange tout aussi bien dans une même section. Ce type de séparation, plutôt que de longs chapitres, rend la lecture fluide et entraînante.
Le choix de narrateurs alternés, le style d’écriture de l’auteur usant d’un langage soigné, mais accessible, nous permet facilement d’entrer dans le monde de l’histoire et de s’y plonger totalement.
Des clochards, l'environnement et le futur
Ces trois éléments sont aisément liés dans cette histoire. Les deux narrateurs apportent un aspect intéressant en comparant leurs visions respectives des clochards. La façon dont le narrateur omniscient les décrits versus la perception de Cassandre différant par moment, amenant ainsi une réflexion intéressante. Est-ce qu’être pauvre et sans domicile fixe à vivre dans un dépotoir veut nécessairement dire être idiot? Peut-être pas. Enfin, c’est une question à se poser et vers laquelle nous guide le livre.
Cassandra aurait peut-être le don de voir le futur. Elle voit l’avenir comme une dystopie où les humains vivent sur une planète transformée en un vaste dépotoir géant. Le monde est envahi par les déchets et la pollution, les ressources naturelles sont épuisées et les écosystèmes détruits. Cette vision sombre est, dans le roman, le résultat évident de la surconsommation, de la pollution généralisée, de la gestion inadéquate des déchets, de la destruction des écosystèmes et des changements climatiques. Les conséquences des activités humaines excessives actuelles se traduisent par un futur aux conditions environnementales hostiles, mettant en danger la survie et la qualité de vie des habitants de cette planète transformée en dépotoir.
Est-ce réellement un don de voyance ou bien n’est-ce que de la simple logique? Peut-on vraiment imaginer le futur de l’humanité autrement?
Les branches de l'arbre des possibles
Comme à son habitude, dans l’univers des livres de Bernard Werber, tout est lié. Dans une autre critique de livre, je vous ai parlé d’un autre de ses livres L’arbre des possibles, qui constitue un recueil de nouvelles présentant des mondes alternatifs d’un futur quelconque et pour lequel un site a été créé afin de recueillir les idées de futurs des internautes. Dans Le miroir de Cassandre, les personnages utilisent et crée cet arbre. Une idée fort intéressante est présentée : l'imagination du futur crée des voies vers sa réalisation.
Si personne n'imagine un avenir différent, alors il restera tel que. Cependant, il suffit d’une seule personne pour imaginer un futur plus beau pour les probabilités commencent à se modifier.
Cette perspective résonne aussi avec des théories de développement personnel et de productivité. Lorsque nous nous fixons des objectifs, il ne suffit pas de les énoncer, mais de les intégrer pleinement dans notre vision du monde. Si nous ne croyons pas en la réalisation de nos aspirations, si nous ne pouvons-nous visualiser sur la voie du succès, alors ces objectifs demeurent des rêves lointains.
Ainsi, le miroir de Cassandre nous renvoie à cette réalité essentielle : nos perceptions du futur façonnent notre manière d'agir aujourd'hui. En embrassant une vision positive et engageante de ce qui peut être, nous élargissons les horizons des possibilités. C'est là où réside le pouvoir de l'imagination, dans sa capacité à transformer les aspirations individuelles en actions collectives, façonnant ainsi le cours des événements à venir.
Dans ce monde complexe et interconnecté, chacun de nous détient le potentiel de devenir le catalyseur du changement, un architecte de notre destin commun. Il suffit d'une seule voix, d'une seule vision, pour insuffler vie à de nouveaux horizons.