Glückwunsch! Deine Unterstützung wurde an den Autor gesendet
Septembre

Septembre

Veröffentlicht am 1, Sept., 2021 Aktualisiert am 1, Nov., 2021 Kultur
time 3 min
1
Liebe ich
0
Solidarität
0
Wow
thumb 0 Kommentar
lecture 74 Lesezeits
1
Reaktion

Auf Panodyssey kannst du bis zu 30 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 29 articles beim Entdecken.

Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten. Einloggen

Septembre

La grand-mère

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d'amour :
Trop vite, hélas ! un ciel d'orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

En vous voyant, je me rappelle
Et mes plaisirs et mes succès ;
Comme vous, j'étais jeune et belle,
Et, comme vous, je le savais.
Soudain ma blonde chevelure
Me montra quelques cheveux blancs...
J'ai vu, comme dans la nature,
L'hiver succéder au printemps.

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d'amour ;
Trop vite, hélas ! un ciel d'orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

Naïve et sans expérience,
D'amour je crus les doux serments,
Et j'aimais avec confiance...
On croit au bonheur à quinze ans !
Une fleur, par Julien cueillie,
Était le gage de sa foi ;
Mais, avant qu'elle fût flétrie,
L'ingrat ne pensait plus à moi !

Dansez, fillettes du Village,
Chantez vos doux refrains d'amour ;
Trop vite, hélas ! un ciel d'orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

À vingt ans, un ami fidèle
Adoucit mon premier chagrin ;
J'étais triste, mais j'étais belle,
Il m'offrit son cœur et sa main.
Trop tôt pour nous vint la vieillesse ;
Nous nous aimions, nous étions vieux...
La mort rompit notre tendresse...
Mon ami fut le plus heureux !

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d'amour ;
Trop vite, hélas ! un ciel d'orage
Vient obscurcir le plus beau jour.

Pour moi, n'arrêtez pas la danse ;
Le ciel est pur, je suis au port,
Aux bruyants plaisirs de l'enfance
La grand-mère sourit encor.
Que cette larme que j'efface
N'attriste pas vos jeunes cœurs :
Le soleil brille sur la glace,
L'hiver conserve quelques fleurs.

Dansez, fillettes du village,
Chantez vos doux refrains d'amour,
Et, sous un ciel exempt d'orage,
Embellissez mon dernier jour !

 

Sophie d'Arbouville née Sophie de Bazancourt  (1810-1850) poète et nouvelliste fut plus connue dans les milieux littéraires sous le nom de son époux le Général d'Arbouville.

"Elle était plutôt mal de figure, elle avait des traits forts et des yeux ressortis qui, de prime abord, disposaient peu en sa faveur, mais dès qu'elle ouvrait la bouche on oubliait sa laideur relative." (léon Sécher)

"Elle avait de l'imagination, elle avait la foi et le génie. sa souffrance réelle c'était sa laideur ; elle la recouvrait d'un voile éblouissant d'esprit, de bienveillance et d'agrément." (Sainte-Beuve)

Laide mais adulée, jamais elle ne cèdera aux assauts amoureux de Sainte-Beuve qui en avait fait sa muse et qui écrira d'une plume de rancoeur :

En me voyant gémir, votre froide paupière
M'a refermé d'abord ce beau ciel que j'aimais,
Comme aux portes d'Enfer, de vos lèvres de pierre,
Vous m'avez opposé pour premier mot : Jamais !

Un poème sur le temps qui passe bien trop vite, pour une femme disparue en pleine fleur de l'âge d'une longue maladie, et qui n'eût pas d'enfant... Plus qu'un clin d'oeil à la vie qu'elle n'a désespérement pas eue, sa laideur physique en aura révélé et exacerbé cette beauté intérieure qu'elle aura su exalter par l'écrit mué d'une âme désespérée.

"Ni blonde, ni belle, ni grand-mère et ni vieille", sa représentation sera ainsi truffée plus de rêves inassouvis que de contre-vérités, mais ne furent-ils pas pour elle sa secrète raison d'exister ?

                                             

Le premier de chaque mois, un poème d'un auteur méconnu ou oublié se rappelle à votre bon souvenir !

Crédit photo de couverture : "Grand-Mère", un pastel de Bernard Ducosson

lecture 74 Aufrufe
thumb 0 Kommentar
1
Reaktion

Kommentar (0)

Du kannst deine Lieblingsautoren mit einer Spende unterstützen

Die Reise durch dieses Themengebiet verlängern Kultur
COME IN ! 
COME IN ! 

  Light each day enters, and political stage is coming to be clearer : no Deep State, a fantasy

Cecile Voisset
3 min

donate Du kannst deine Lieblingsautoren unterstützen