Il fallait survivre, Chronique du roman éponyme de Lucie Dequatremare
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Il fallait survivre, Chronique du roman éponyme de Lucie Dequatremare
Il fallait survivre.
A voir la couverture tout en noir et cette jeune femme nue, la peau constellée de terre, je croyais aborder un roman noir mais quelle ne fut pas ma surprise de découvrir un ouvrage complexe, déployant tour à tour, chacune de ses facettes ! Expérience magique...
Dans un premier temps, me voilà partie pour un roman dans le roman : une jeune femme, Nehata, tombe sur une lettre accompagnant un texte écrit de la main de sa mère. Mise en abyme du roman, nous allons devenir avec le personnage principal lecteur de cette autobiographie. La présentation même de l'œuvre, les quelques fautes d'orthographe laissées intentionnellement accréditent cette thèse que nous sommes entrain de revivre l'histoire d'Ysaline, la mère de Nehata, publiée à la hâte, sans relecture. Un texte écrit d'un jet, empli de l'émotion de son auteur, un diamant brut, comme une sorte d'entreprise cathartique, ce qui explique que le premier trait de crayon ne soit pas retouché.
Au delà des apparences, bien plus qu'un roman feel good qui raconterait comment une jeune femme fantasque et rêveuse est devenue actrice, il s'avère que cette oeuvre propose en réalité une réflexion et que le conte de fées avec la marraine (la grand-mère), les fées (les amies notamment Madeline), la sorcière (l'ex-femme du grand acteur) nous ouvre un chemin où le roman d'aventure-qui voit ensevelis nos héros au cœur de la forêt amazonienne, confrontés à des éléments, des êtres qui n'ont pas la même façon de vivre et semblent des indigènes-se transforme peu à peu peu en récit initiatique où le lecteur peut s'interroger sur son propre mode de vie.
A lire de toute urgence.