Canicule
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Canicule
Au petit matin,
Le soleil encore bas,
Languissante sur le drap
Froissé de la nuit,
Elle s’étire, dans une grâce féline. Sa peau luit
Dans sa blancheur de porcelaine fragile, des perles
Aux creux, en trésor à piller. Elle git en éternelle
Beauté, sculptée pour le plaisir.
Les persiennes filtrantes,
La métamorphosent en bête sauvage,
Son corps zébré, en grognement sous la brise tiède chatouillante.
Mais elle reste encore sage,
Les paupières alourdies en demi-sommeil trompeur,
L’oreille tendue au pas du voyeur.
L’innocente découverte,
La cuisse offerte
À la chambre dans sa pénombre
Mystérieuse,
La peau soyeuse
Au satin de reine
Et soudain, peinent
Ses doigts incendiés
Aux délices troublants.
Otage d’un pillage sans gêne,
L’esprit aux songes d’une présence,
Elle gémit, éperdue et s’élance
Dans une course folle jusqu’aux veines
Profondes, le souffle court,
Haletant, éphémère et brisé,
La quête lancée à l’amour
Solitaire et l’espoir d’une trahison, l’attaque dressée
Dans l’ombre, à la baguette menée
La couche en siège conquis,
La lutte achevée, dans l’effort rougi,
L’épée achève au râle fauve.
Les paupières se soulèvent, un instant,
L’agonie jusqu’aux bouches silencieuses,
Derniers sursauts aux prières pieuses,
Le glas en peur pécheresse coulant.
Le soleil déchire la pièce
Dévoilant les vestiges de la bataille…
L.G.