Prologue
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Un monstre horrible, voilà qui j'étais. Absente de l'école pendant plusieurs jours, j'appréhendais. Seule sur mon banc, je tenais mon cartable entre les jambes. Je fermais les yeux pour sentir la bise me frôler les joues. En apparence vivante, mais morte à l'intérieur. J'avais mûri longuement mon mot d'excuse auprès des autres, un simple mensonge pour sceller un secret. Mes parents partageaient ce remords inavoué. Cela me rongeait de cette image salie par ma famille. En quelques minutes, un mal de ventre se transformait en cauchemar à me tordre les boyaux. Je ne comprenais pas ce qui se passait. Une crise d'appendicite ? Non, mais encore ? Je pliai et écartai mes jambes. Je criai, c'était douloureux. Je me rabattis, je m'assis sur le bord de mon lit. Aucune posture n'était confortable. Je serrai les dents, je repositionnai comme avant. J'appelai ma mère à rescousse. Un petit être de chair et de sang poussait vers la sortie. Sa tête jaillissait. Elle tombait des nues. Je ne simulai pas. Affolée, elle me demanda d'arrêter. Je suais sur le front, dans mes vêtements. Le cordon ombilical coupé, les pleurs du bébé, le regard sévère du paternel alerté par le bruit dans ma chambre. En furie, il me questionna sur l'identité du père. Je n'avais aucun signe avant-coureur de grossesse. Des nausées au moment de manger, je pensais à un dérangement gastrique. Ce ne fut qu'épisodique et convaincu d'être malade avec un plat de moules. Plates comme une galette dans mon corps d'adolescente, ma poitrine et mon ventre ne s'arrondissaient pas. Plus de force, faible, j'ignorai les pleurs, j'étais dans un autre monde. Ma mère le sortit. Incapable de répondre, dans la terreur, perdue et affolée de cet événement si inattendu. Lorsqu'il fut déposé dans un lit, il dormait. Au moment où j'avais pu me lever, je pris les ciseaux posés sur mon bureau, prête à lui planter par la peur engendrée par mon père qu'il me traite mal à cause de ce petit à qui ne demandait pas à vivre. Je réagis en somnambule sans conscience de mon futur geste. Il s'était invité dans mes entrailles désormais et j'avais voulu le chasser de mon esprit, il me poursuivait. Au-dessus de lui, les ciseaux en l'air, sur le point de commettre l'irréparable, je mimai l'effroyable acte. Horrifiée, ma mère m'arrêta à temps, je n'eus plus la liberté de l'approcher. Elle me rendait service, je lui aurais fait du mal. Encore mineure, je n'eus pas le droit à déclarer mon approbation sur mon enfant. Ils firent les démarches pour abandonner cet enfant pour leur réputation, leur honneur, pour le protéger. Nous ne devions pas en parler, c'était un sujet censuré. Accouché sous X, sans aucune indication pour retrouver ma trace. C'était terrible pour lui affliger, un tel rejet, il était innocent. Je taisais le nom de son géniteur.
Je paraissais si fragile, si chaste. En quelques jours, ma vie fut affectée. Personne ne verra mon incident de parcours. Le prix de mon silence était tortueux, car il me pesait. J'étais triste. J'allais retrouver mes camarades qui m'attendaient pour le cours de sport. Ils se jetteront sur moi pour m'interroger. Je mentirai avec conviction.