Le palmier de la fécondité
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Le palmier de la fécondité
Suite :
Lorsque j’avais ouvert le bouchon pour lire ce qui était à l’intérieur. Les premières phrases étaient comme destinées à moi :
« Oh ! Toi enfant du nuage
Soldat étranger du désert
Chasseur de lions et de rêves
Oh ! On t’a choisi
Accomplis ta légende
On t’a soufflé courage et honneur
Tes hommes seront éteints
Sur cette terre
Faite d’une saison amère
Défaits le vent
Honore tes ancêtres
Trouve leurs voix dans ton cœur
Bats toi jusqu’à la fin
Le sud restera ton étoile
La lune attendra celui qui n’a pas peur »
En lisant ces vers, j’étais comme envouté par leur esprit, je ne sais pas ce que c’était, mais j’avais comme des chuchotements qui bourdonnaient dans mes oreilles, des murmures venus d’ailleurs…Et d’un seul coup j’étais comme figé devant une série de scènes qui défilaient devant moi, me dévoilant tout ce qui va se passer ici, dans cet endroit : je voyais des morts, j’entendais leurs cris , de terribles cris, et je voyait beaucoup de sang qui coulait. Je sentais le froid de la mort qui s’grippait sur moi, et je n’arrivais pas à bouger de ma place.
Mais ce qui était étonnant, tous ces visages que je voyais appartenaient à mes compagnons. Quel horreur ! … J’étais témoin de leurs derniers souffles à travers cette bouteille magique avant même de les voir tous égorgés ou coupés en deux pour de vrai, par des hommes habillés tout en noir, leurs visages étaient masqués, et dans leurs regards barbares on ne voyait que de vide et de la noirceur effrayante dont je me souviens jusqu’à maintenant.
Leurs sabres étaient sans pitié, ils étaient habiles et se déplaçaient aussi rapide qu’un éclair.
Soudain, une main se posa sur mon épaule, me secoua fortement, elle me libéra de ce moment d’emprise.
J’avais le visage livide comme un cadavre, et j’ai vite alerté mes compagnons qu’il faut quitter ces lieux maudits sans pouvoir, ni avoir envie de leur expliquer ce que j’avais vu lors de cette brève prémonition.
Mais, hélas, à peine nous avions bougé, moi et mes braves compagnons, c’était déjà trop tard pour lutter contre ces barbares qui nous encerclaient partout, ils étaient nombreux comme des meutes de loups, nous étions pris au
piège comme des rats, on n’avait pas le temps ni de riposter, ni de s’organiser.
J’avais tué quelques uns, mais j’étais blessé profondément à mon bras que je ne pouvais même pas hisser mon arme, et je ne sais même pas comment j’ai pu échapper à cette mascarade. Je saignais beaucoup et j’avais perdu tout espoir, alors que dans l’embrouille et au milieu d’une poussière de ténèbres comme ces cris que j’entendais, ma chamelle
s’était éloignée me transportant presque sans vie, jusqu’à ce que j’atterrissais dans vos terres, pour etre sauvé grâce votre hospitalité.
Tiziri, écoutait soigneusement le récit de ce mystérieux étranger, qui était donc le seul survivant lors de cette bataille acharnée contre les guerriers du sable.
La princesse savait parler couramment plusieurs dialectes,elle connaissait plusieurs cultures et traditions, pourtant elle faisait partie d'une tribu, éloignée de toute autre civilisation, mais il y a certaines personnes douées d'intelligence, ont une soif d'éducation semblable à la soif de pluie qu'éprouve un champ de culture.
Par ailleurs, l'avantage pour cette jeune femme dotée d’un caractère de tout savoir, se doit justement à son éducation transmise par sa nourrisse ; une esclave nommée Nedjma, dont on ignorait ses mystérieuses origines.
Certains l’appelaient la juive, ou la voyante et d’autres pensaient même qu’elle possédait des pouvoirs magiques.
Tout le monde savait que le chef de la tribu avait de la considération pour cette esclave, grâce à une fameuse interprétation de rêve qu’elle l’avait faite autrefois et qui s’était réalisée après, ce qui lui avait permis d’avoir un privilège de statut accordé par le grand chef de la tribu lui-même.
Ce rêve concernait justement, dans une partie, la naissance de sa fille Tiziri et la mort de son épouse.
C’était une nuit où il rêvait qu’il était au bord du fleuve Djennat, il vit sept belles vaches bien grosses qui sortaient du fleuve, Elles se mettaient à manger l’herbe de cet endroit. Pour qu’ensuite, sept autres vaches sortent du fleuve, celles-ci étaient laides et très maigres et elles venaient auprès des belles vaches.
Sauf, que les sept vaches laides et maigres dévorèrent les sept belles vaches grasses, puis il entendit de loin le
cri d’un enfant. Lorsqu’il s’endormit pour la seconde fois, il vit sept beaux épis verts bien remplis qui poussaient. Ensuite, sept épis durs, secs, brûlés par le vent du désert,poussèrent à leur tour sur la même tige avalèrent les sept beaux épis, et il entendit encore le même cri de l’enfant venu de loin.
À ce moment-là, le roi se réveilla, convoqua son conseil notable afin de lui donner une explication pour sa vision, mais nul n’avait réussi à interpréter ce rêve étrange.
A ce moment, le roi montra sa colère et insista pour qu’on lui trouve quelqu’un de plus clairvoyant.
C’est alors, qu’un proche serviteur prit la parole et conseilla le chef de consulter Nedjma, connue pour sa voyance, seule capable à éclaircir ces rêves.
Ainsi, on devança la voyante depuis la foule et on lui donna la parole, celle-ci prit un moment de silence avant de parler :
- Oh, Noble roi, je ne sais pas si mon interprétation va-t-elle vous satisfaire ou vous décevoir, mais il est toujours plus sage de savoir qu’un moment de patience dans un moment de colère empêche mille moments de regret.
Le roi, répondit :
- Qui sera le meilleur à le faire ? Si c’est n’est pas vous, notre voyante.
Aussitôt, le roi donna son accord d’un geste de la main.
Nejma marqua un temps d’arrêt pendant un moment, puis continua :
- Oh ! Noble roi, vous avez sollicité mon interprétation de vos songes, et les songes sont le langage de Dieu.
Vous avez fait deux rêves de suite, mais les deux rêves ne parlent que d’un seul.
Mon interprétation est celle-ci :
- Sachez mon roi, que bientôt la tribu risquera le désastre de sept années consécutives de sécheresse. Mais sept années qui viendront avant cela, seront des années très riches en récolte dans toute la région. Ensuite, il y aura sept années de famine, et on ne se souviendra plus des riches récoltes d’autrefois, car la famine rendra le pays très pauvre et fera assez de morts et trop de chagrin.
Le grand chef de la tribu, écouta la voyante curieusement, réfléchissant à ses propos, puis rétorqua :
« Et que signifie le cri de l’enfant dans mon rêve, venu de loin? Dites- moi…»
A ce moment, Nedjma, montra un sourire léger et répondit au roi :
- L’enfant est un bon signe, mon roi ; c’est le signe de la vie et de l’espoir.
Ensuite, elle enchaîna :
- Honorable roi , votre sang est pur et noble, et viendra dans quelques années un enfant qui honorera votre descendance, cet enfant fera le bonheur et l’exception parmi les autres enfants, mais sa naissance est aussi exceptionnelle et portera en lui deux choses différentes comme le jour et la nuit, comme la vie et la mort…
Je ne peux, mon roi dire plus que cela, le futur et le destin seuls répondront sûrement à toutes les questions du présent.
Le chef de la tribu, écouta attentivement sa servante, ne la quittant pas des yeux puis lui demanda de lui suggérer des solutions pour que la tribu soit à l’abri de tout malheur imprévu à venir.
Nedjma, voyait cela comme signe d’honneur, elle réfléchît un moment puis clarifia :
- Vous sèmerez pendant sept années consécutives. Tout ce que vous aurez moissonné, laissez-le en épi, sauf le peu que vous consommerez, car viendront ensuite sept années de disette qui consommeront tout ce que vous aurez amassé pour elles sauf le peu que vous aurez réservé.
Plus vous réserverez vos blés et nourritures, plus vous préservez plus de vies de la tribu et de sa progéniture. Utilisez plus de sagesse dans ce que vous allez consommez, et vous n’aurez plus à vous soucier de l’avenir jusqu’au moment où viendra après cela une année où les gens auront de la pluie et iront au pressoir.
Ce jour là, sera éternel dans la mémoire de chacun de vous et apaisera toute âme présente qui survivra aux épreuves de la sécheresse à venir.
Et c’est ainsi que le destin avait fait que les paroles de Nedjma finissaient par se confirmer, les années de sécheresses arrivèrent, ensuite lorsque l’ange de la mort avait pris la mère de Tiziri, lors de son accouchement, on confia le sort du bébé à Nedjma. Depuis, c’était à elle de s’en occuper, elle lui avait appris à lire et à connaître pas mal de choses de la vie, elle lui avait aussi inculqué à entretenir sa féminité avec soin, digne d’une petite princesse et à s'habiller différemment des autres jeunes filles de la tribu.
Et malgré la perte de la mère de Tiziri, on avait célébré une grande cérémonie, en l’honneur de son enfant et on avait égorgé plusieurs chameaux et distribuait assez de viandes pour tout le monde ce jour là.
Les gens de la tribu voyaient Tiziri comme une enfant prodige, car elle portait en elle le souvenir resté gravé dans la mémoire des anciens ; celui d’une sécheresse exceptionnelle qui avait frappé la région durant sept années consécutives.
Ce fut donc une sécheresse historique, et c’est ainsi qu’on appliqua la règle de consommer moins, pour préserver plus lors des sept années de bonnes récoltes, puis arrivèrent les années de disette et des prières s’étaient consacrées chaque jour par l’ensemble des sages de la tribu appelant à sauver leurs terres et leurs bêtes qui souffraient gravement du manque d’eau, mais rien n’avait changé jusqu’au jour de la naissance de Tiziri, lorsque les premières gouttes
commencèrent à tomber doucement puis il commençait à pleuvoir à verse et les sages voyaient cela comme un
miracle. Désormais, ils admettaient tous que Tiziri était le signe de bénédiction.
En quelques jours, le fleuve avait retrouvé sa splendeur, les terres étaient devenues toutes vertes et les bêtes qui avaient survécu, étaient sauvées d’une mort certaine.
Les anciens avaient gardé en mémoire le souvenir de cette intense et ravageuse sécheresse qui avait enfin disparu au jour même de la naissance de Tiziri, ce jour là était gracieux et béni par une forte tombée d’une pluie plus que généreuse.
Dès lors, Tiziri, fut donc désignée comme l’enfant prodige, car s’était à leurs yeux comme une journée
exceptionnelle faisant le bonheur et la sauvegarde de la tribu toute entière.