Chapitre 1 - De souvenirs en souvenirs
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Chapitre 1 - De souvenirs en souvenirs
🐕 Récit d'une adoption animalière 🐾
J'ai moins d'une dizaine d'années lorsque nous adoptons un chien avec mes parents. Une boule de poils achetée dans une animalerie lambda par ma mère. A l'époque, ça se faisait beaucoup. C'est un peu la sortie du dimanche dans les jardineries qui exposent les chiens et les chats. Il n'y avait pas autant d'informations qu'à l'heure actuelle, donc tout ça parait totalement normal.
Je vous préviens, hors de question que l'on prenne un chien !
Ce sont les mots de mon père sur le parking. Des mots qui se perdent aussitôt le seuil des portes automatiques franchit.
Les jappements se mélangent au brouhaha de la foule qui se masse autour des bacs. A l'intérieur, des chiots qui sautillent, heureux d'avoir un peu de compagnie ou parfois terrorisées dans le fond de ces derniers. Mes yeux d'enfant furètent de droite et de gauche, mes petites mains caressent ces chiens de toutes tailles. Je suis émerveillée bien évidemment, comme la plupart des enfants. Ma mère m'interpelle, me pointe du doigt cette petite boule noire plus calme que toutes les autres, mais qui vient tout de même se coller doucement à nos mimines. Alors on nous invite à la prendre dans nos bras dans une jolie technique de vente. Elle lèche ma maman puis moi. Mon père se sauve en sentant le vent tourner, mais pas de chance pour lui, ma mère a le chéquier et le dégaine plus vite que son ombre ! On ressort quelques minutes plus tard avec notre caniche noir : Heidi.
N'est-ce pas génial ? Un chiot qui va pouvoir grandir avec moi. Un chiot qui va devenir au fil du temps, un sacré compagnon de jeu sans pour autant qu'une fusion particulière ne s'opère.
Petit aparté : je ne vous apprends rien (ou peut-être que si), un chiot/chien ne considèrera pas un enfant comme son maître ou sa maîtresse. Il peut développer de très beaux liens mais, en toute logique, se tournera vers un adulte. C'est d'autant plus visible avec les chiens de petites tailles. Il est, je pense, très important de rappeler encore ici qu'un animal, quel qu'il soit, ne peut être offrir en cadeau à un enfant si les adultes de la maison n'ont aucune envie de s'en occuper derrière. Vous êtes responsable de cet animal et vous devez veiller à son bien-être qu'importe les promesses faites par votre enfant. Mais si, vous savez, quand ils vous regardent, les mirettes larmoyantes en vous promettant qu'ils le sortiront, ramasseront ses crottes et tout le tintouin. Vous savez que ça ne durera pas dans le temps ou très rarement, alors soyez capable de prendre la relève. C'est vous l'adoptant et non votre enfant.
Revenons-en à nos moutons !
Heidi n'est pas une chienne caprice comme on pourrait l'appeler. Heidi est une chienne adoptée par ma maman qui a besoin à ce moment précis, émotionnellement, de se rattacher à quelque chose suite à sa grossesse arrêtée. Heidi agit alors comme un pansement. Elle est là, si petite et si fragile ; pleine d'amour à offrir. D'ailleurs, dès le premier soir, elle s'est mise à pleurer. Et devinez quoi ? Elle a terminé dans le lit. Juste pour cette fois à dit ma mère quand mon père l'a regardé avec des yeux ronds.
Fun fact : Elle passera les quinze prochaines années à avoir sa place au bout du lit.
J'ai tellement de souvenirs avec elle. De ses morsures (et oui !) à nos jeux endiablés. Nos promenades derrière l'immeuble du quartier et de ses sorties du toiletteur où elle ressemble à un chien de magazine. Heidi me console lorsque je suis triste, se prête volontiers à essuyer mes larmes en se laissant câliner. Elle participe sans broncher à tous mes jeux farfelus lorsque je m'ennuie en tant que bonne petite fille unique. Heidi, c'est un peu ma meilleure amie. Je peux lui conter tous mes secrets sans qu'elle ne puisse jamais les dévoiler. Bien sûr, elle a une préférence pour mes parents, particulièrement mon père qui se retrouve à devoir la promener la plupart du temps. Et comme il s'en occupe beaucoup, elle développe beaucoup plus d'affinités avec lui.
Son petit gabarit fait d'elle une chienne passe-partout. On peut l'emmener partout où l'on va puisqu'elle ne prend pas de place. On passe de belles années ensemble jusqu'à ce que je quitte le nid familial. Heidi est plus âgée, a déjà beaucoup plus de petits problèmes de santé même si elle garde la forme pour son âge. Un énième déménagement lui fait perdre sa petite étincelle de vie. Est-ce le fait qu'elle ne voit plus personne, même derrière la fenêtre du salon ? Ou est-ce seulement l'âge ? Peut-être un mélange des deux. On ne le saura jamais vraiment. Elle nous quitte après tant d'années à nos côtés pour ne laisser qu'un grand vide dans la maison de mes parents. Ils ne veulent surtout pas en reprendre un car ce sont des bêtes à chagrin quand ils disparaissent...
Un vide, oui, mais un vide meublé de nos plus beaux souvenirs parce que je me souviens...
Je me souviens des heures à lui envoyer la balle, à lui jeter dans des endroits étriqués pour ajouter un peu de difficulté et la voir me ramener fièrement la précieuse. Je me souviens de son amour pour les bananes, même en se cachant, le simple petit crac de la queue la faisait rappliquer même si elle était à l'autre bout de la maison ! De sa capacité à savoir manger des artichauts ! Juste la chair au bout des feuilles, pas plus ! Je me souviens de son adoration pour les pieds, surtout entre les doigts évidemment pour des heures de léchage à vous décaper. De sa petite tête de chienne précieuse, super fière lorsqu'elle sortait du toiletteur et qu'il fallait absolument aller voir mon grand-père pour qu'il lui dise qu'elle était belle. Je me souviens de sa façon de rechigner et de bouder pâtée et croquettes pour pouvoir manger exactement comme nous. De ce jambon qu'on devait lui acheter pour lui préparer sa petite gamelle, des légumes qu'elle gobait tellement elle les adorait...
C'est tellement et si peu à la fois. Toutes ces heures à la caresser, à la garder contre moi, à la regarder mener sa petite vie de chien. Tout ce temps qui paraît filé trop vite une fois que tout se termine. Je crois que ce qui m'a sauvé du gros chagrin, c'est que je n'habitais plus avec elle quand c'est arrivé. Bien entendu j'ai pleuré quand j'ai appris qu'elle n'était plus des nôtres, mais c'était plus facile de ne pas constater son absence dans tous les recoins de la maison puisque je n'y étais pas.
Tu n'étais pas ma chienne à moi, mais je t'ai aimé avec toute la passion que peut contenir un cœur d'enfant. Tu m'as appris qu'un chien n'était pas juste un chien et encore moins un jouet. C'est plus que ça. C'est un membre de la famille à part entière.