

À trois tout le monde sourit
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À trois tout le monde sourit
1 SPLASH
Invertissement
Leviathan lové contre son rein,
L’Ève attend son K.O.
Son aviateur -comme elle l’appelle-
Tord le vice autour de son cou fort freluquet
Le sien, chibre de charybde, l'enlace ici et là.
Sans jamais la lasser. Ni bras lui tordre.
L’éveil sens dessus-dessous en branle, nous sommes tous Ève en méandre.
Preux et rêche prêche que le mien
Qui, félon, fait len-
-tement mentir mon nom.
Nuit
Vaporeusement, la nuit prend place.
Eparses, quelques rougeurs avaient annoncées sa venue.
Déjà elle trouble ma vision et force l’exaltation sensuelle.
Bientôt je ne verrai plus qu’elle
Et, malgré le scandale de son diktat,
Je m’abandonnerai à elle dans une soumission délectable.
Evanescente et sculpturale,
Elle me rejettera nu et vulnérable,
Sur les lames d’un jour d’acier.
Prostituée mais toujours souveraine
Elle me rythme, m’élime et me vide.
Epiphanie
J’ai de Pierre le cœur
Éructé en joyau sur ma tiare
Cartonnée aux reflets graisseux.
Fève lapidaire par enchantement retrouvée sous mes dents,
Dans ma gueule où souffre une ancienne couronne.
Monstre de Saint Helens, mon Pâris m’enlève ;
Magmatique il sourde, fait irruption avec panache ;
Crashés en vol nous fusionnons nos puissances calorifiques -je revis.
2 VANITAS
L’attente
Latente intimité avec soi
Là tentent les rêveries
D’un solitaire, enchassées
Au rythme délirant
D’un cavalier. Petite apocalypse
Des vides épopées de nos vies,
La tendre absurdité de ces accalmies
Comme un boomerang se la prendre
Mais d’un sourire édenté en apprécier
La force de recul.
Le jour férié
Il était un second dimanche adolescent
Où l’après-midi se fondait en avant-demain,
Où l’exceptionnel laissait hébété, abattu et con
Sommés que nous étions de chômer.
Médusés sur notre radeau,
Corps-chagrins aux yeux pâteux et aux bouches humides
Las de mastiquer, marris de s’astiquer.
Trop heureux encore que ce soir ils nous aient programmé un film.
Anniversaire / Stockholm
La mine doit se réjouir
Alors que sa déconfiture
Lui est crachée à la figure
Comment re jouir, faire mine de
Quand l’amertume tapisse le palais
Que vous hante la fugue, le crash ?
Rite
Égo-tic
Du mascara dans un rade.
Mon beau miroir
Phasme dans un bunker
Avec lenteur mon cœur se falsifiant
Je reste sourd au pas du temps lourd
dingue de laisser une existence s’obstruer,
Pore impassible au souffle coupé,
Accommodé aux comédons, démanché.
Seule vraie sale pute que je connaisse
Je m’enquille bobards me sers excuses
Cuve, m’enserre, me creuse.
BTW, ouf d’avoir eu le temps de le dire.
On en finit pas de finir
Paquet de chair
Je donne pas cher de ta peau
Sous ton chapeau tu te donnes des airs
Ta face se craquelle tes tissus se détendent
La seule issue sera de s’étendre
T’as beau lire des livres
Tu refoules du bec
Poule à la tête tranchée tu continues de courir depuis que t’es né
Vivre c’est pourrir.
C’est pas beau mais ça fait pas un pli.
3 METROPOLITAN
Pour faciliter la descente
Courant d’air, le métro bondit dans la station
Manquant d’air, je mets trop de temps
Indifférent il m’abandonne sur le quai
Une prochaine rame me ramassera immanquablement
Ma résignation ne me laissera aucune chance de survie
Il faudrait être un surhomme alors que je m’encolle de résine
Lâche larve qui pourrit dans sa chrysalide.
Digéré pendant quarante minutes
Je me vois recraché de l’autre côté.
Tiens, l’arrogance du condamné social a laissé place à celle des promos d’écoles de commerce.
Des rêves de reconversion donnent aux yeux des plus faibles un éclat pitoyable.
Biens trop humains.
Mellow Yellow
Lovée au creux du motif –choisi par les internautes ;-)- criard des sièges du métro
Elle se larve au milieu des cris, retranchée d’un monde qui n’en est pas un.
Sa musique est son seul moyen de le faire sien :
Elle transfigure avec grandiloquence la petitesse d’impassibles figures genrées,
Croyant sonder de muets cœurs de mie encroutés d’égotisme;
Métaphysique gamifiée par d’improbables égéries à l’orbe jaune.
L’objet sacrificiel fait vibrer les masses.
Auto-chtonien
Prends garde à tes écailles serpent cosmique !
Plug ta gueule à l’évacuation de notre société consommée et régurgite tes espoirs comiques.
Pour qui se prend ce serpent qui souille le dessus de nos têtes ?
T’as fini de plastronner, ton éternité toute-puissante s’est donc enfin soldée par un échec
Et mate le tube qui tient le haut du pavé. De sa cécité crasse il ingère son monde et le recrache sous vide.
Il t’a transfiguré, propulsé minijupe enamourée de culs affables avides de skys.
Bonjour !
Les regards veules aveuglés et hagards d’autres
S’abreuvent de candydes crushs pour anesthésier l’humiliante intimité métropolitaine.
Seul repère de ces éternités matinales
Le rythme soufflé des wagons engrossés sans fin
Jour ouvré après jour ouvré
La peau devient chagrin de nos horizons intérieurs
Tournés au vin aigre et abrutissant
Ah, une querelle à la sonore violence vient exciter, faire grogner et enfin jouir
Les féroces néants embrumés à la semence faisandée.
A leurs lèvres des restes de confiture.
Les nouvelles heures bleues
Chien
Tu t’engouffres dans ce tube digestif
Indigne gestion quotidienne,
Que tu t’infliges avec diligence
Jéroboam que tu te carres
Tu brames mais ne te carapates
Tu t’en vois expulsé
Fait loup.
4 CORPORATE
Tu fais quoi ce week-end ?
Prendre ses jambes à son col
Et fuir une vie corporatée qui
Jour ouvré après jour ouvré
Nous lobotomise à un ouvrage qui nous désœuvre.
Chaque vie est un petit miracle :)
Devenu étron d’absurdité.
Nos esprits encollègués, dévoyés et compromis sont des clébards de RTT;
Nos rêves soumis à l’inflation.
Toujours plus agile maintenant j’arrive même à vomir en suçant !
Merci qui ?
Allé, on prend tous son petit masque et en file indienne !
En silence hein.
Quand il arrive vous laissez descendre et ensuite vous montez.
Vous avez le droit de jouer sur vos téléphones pendant le trajet mais ne manquez pas votre arrêt sinon vous allez être en retard.
Arrivés sur place on sourit. N’oubliez pas qu’on va vous passer au crible alors surtout on commente la météo et on questionne sur les activités du week-end hein.
Si vous arrivez à vous enthousiasmer assez quand vous entendez le mot « projet » vous devriez sans trop tarder prendre la place de ceux qui font des notes de frais !
Allé, que les meilleurs gagnent !
Vercors
Les poils se sont faits cheveux et vont croissant de la nuque à la fontanelle;
Mais il se sont aussi faits barbe et essaient de souligner une mâchoire affaiblie par les smoothies.
Les puissantes mains raccourcies par des ongles rongés en pensant au meeting de lundi.
Les larges épaules et torse se développent dans une chemise cintrée dont la blancheur ne permet pas d’occulter l’efficacité du système de sudation.
Sur un poignet velu repose un chronographe, offrande d’une congénère sexuellement disponible.
L'élasthanne du pantalon Jules jugule l’étalon.
Un autre miracle de la nature docilement annihilé.
Sensorialité corporate
Le ronron sourd des berlines à l’assaut des pavés de l’Étoile
Les lumières éternelles des sommets de La Défense
Les chatoyantes couleurs des capsules caféinées des salles de réu -choisis bien, elles disent beaucoup de ta personnalité
Les parfums enjôleurs diffusés dans les Uber
La douceur affirmée des Perriand de l’accueil;
Le goût doucereux du cadre de la vie d’un cadre sans vie
Cadavre qui en rit
Et dont les cheveux, pendant ces éternités-là, continuent de pousser.
5 USERS
Il nous le fout
Dans le brouhaha assourdissant de l’hyper activité humaine
Le bedonnant bourdon s’active toujours mais ne s’entend plus vrombir.
Sa fourrure désormais poisse, comme encollée du foutre de toute l’humanité;
Équipé d’un proboscis ensuqué de particules il sirote, suffoque et nous susurre d’arrêter.
Son trou sans cesse harcelé par un bibendum bonhomme, claquemuré, il pleure,
Triste pelure de fleur.
Coucou c’est nous
Livide et stone
L’humanité grisée de ses petits carrés tactiles
Se repaisse d’anthropocénité obscène
Éberluée de nous trouver si quoi (?)
Le vif Livingstone s’étonne de cette pierre tombale toute ronde
Toute en rondes toute en ronds dans l’eau
Imbuvable dorénavant.
Notre hybris d’or et navrant infatue,
Même crevé, nos horribles peaux,
Oripeaux de nos rêves sans trêves
Niqabs cradingues de nos organes endocrinés.
Faille
Je parcours la lande venteuse sillonnée de moteurs thermiques
La grotte carrelée s’offre à ma vue
Je m’y engouffre et retrouve les faunes souterraines :
La diurne affairée et la nocturne marquant le pas.
J’emprunte une galerie creusée par d’autres que moi
Et débouche d’un terrier ouvragé.
La lande a cédé la place à une dense forêt mise à bas.
Au loin un mandarin oriental fleurit sur un coteau argileux.
La beauté de l’inaccessible, de désir est devenue envie.
Sacre
La précipitation pour l’opulence
L’urgence dans la turgescence,
Des pois lourds et boursouflés
D’amples hampes,
Des montées de sève comme des poussées de fièvre
Des éclosions comme des éjaculations,
Tout se fend s’ouvre éclate
Point pousse et s’épanouit.
6 CARNAVAL
Ce chaînon qui me manque
Il est d’une certaine trempe d’un certain bois
De ceux qui boivent de ceux qui ne tremblent pas
Ses bottes le maintiennent droit
Les potes : sa balance et ses poids ;
Fils de Tellure et gamin de Gaïa
Son corps vertébral éventre le sol
A chaque pas une saillie.
Pourtant ses pupilles hésitent ; réfugiées sous l’arcade
Elles ne semblent qu’habiter cette forteresse de Carnaval.
Tragique homme de Florès. Pourvu que le néant détale.
Pitié
Les têtes perdues califourchent des crinières pouilleuses
Couronnant des esprits viciés
La joie démesurée fait froid dans le dos
Cavaliers aériens, cars navals, carrés d’agneaux, carrément navrés, coucou
Rouge et vert, rage et honte, je grimace et grelotte
Grotesque figure. Mais qui se figurait quoi d’ailleurs ?
Les grossières pastèques macrocéphaliques ne sont que vents et échos
Distordus de souffrances lancinantes et isolées dans leurs camisoles lolées
Les bras au ciel les yeux révulsés le vieux déguisé en petite fille fait le grand écart
Il se dérate, éreinté et hystérique, sur le béton surchauffé
Serins dans les crânes seringues dans les bras de ces dingues graves
-la foule grimaculante.
Le temps fond en absolu les mâchoires se bloquent grandes ouvertes
La chappe grisailleuse de l’horizon laisse s’échapper un trait d’or
La grume à l’œil je cours projeter mon corps sur ce radeau
Médusé par la main sixtine tendue aux yeux de toutes ces têtes bêches
Aveugles et veules se voulant aigles et crevant d’envie de se brûler.
De la cosmogonie
Le Carnaval d’une petite ville dégage une douceur étourdie de soins palliatifs.
Celui de sa ville natale nous projette aux derniers instants de notre vie.
Impressions sensorielles outrancières et sensations d’oppressement
Apparition de visages oubliés rendus grotesque par les années
Familles rassemblées dans un entrain factice, n’arrivant pas à oublier que malgré tout demain y’a école.
Ta gueule fardée mais ta mine pour autant déconfite.
La visite annuelle à ses parents revêt alors les atours d’un rituel mystique
Préparation symbolique au cheminement vers sa propre mort.
Remède infaillible au sentiment d’hybris qu’instillent presque à notre insue nos vie de mégalo-poles.
Chez toi les jours défilent. Ici le défilé met tes pendules à l’heure de la grande horloge astronomique. Et ouais.
7 ET CRIE
ComPromis
La banalité
J’en
Crève au
Long cours
La bannir perpétuellement pour toujours
Exige de tous nos êtres
La toute-présence.
Nous sommes oies coites.
A quoi sommes nous réduits et agrandis ?
Écrire. Le big boss. La confrontation dans un couloir.
Entre chien et loup
Ça m’isole.
Tu retires le soutien
Tu refermes l’espace
Tu réfrènes l’envol
Camisole.
Ton rire s’est étouffé
Tes cris se sont taris
Alors tu écris avant de devenir taré.
Les sourcils redessinés
Peuplent une rame qui déraille
Demain je me tire
Ainsi résonne la promesse cuitée des promiscuités.
Mais ta plume n’est qu’une queue
Et l’onanisme n’a jamais rien généré.

