Glückwunsch! Deine Unterstützung wurde an den Autor gesendet
Chapitre 6

Chapitre 6

Veröffentlicht am 1, Feb., 2025 Aktualisiert am 1, Feb., 2025 Tale
time 7 min
0
Liebe ich
0
Solidarität
0
Wow
thumb Kommentar
lecture Lesezeit
0
Reaktion

Auf Panodyssey kannst du bis zu 10 Veröffentlichungen im Monat lesen ohne dich anmelden zu müssen. Viel Spaß mit 9 articles beim Entdecken.

Um unbegrenzten Zugang zu bekommen, logge dich ein oder erstelle kostenlos ein Konto über den Link unten. Einloggen

Chapitre 6

Les Druides Bienveillants

Sur la carte laissée par mamie, il y avait une douzaine de cercles rouges, comme une chasse au trésor dont j’ignorais encore la récompense. Par contre, ce que je savais avec certitude, c'est que je n’avais ni le temps ni l’énergie de tous les visiter. Fallait donc faire des choix.

Le village de mes ancêtres s’est imposé comme une évidence. Comment pouvais-je traverser l’Atlantique et ne pas voir d’où je venais ? Pour le reste, j’ai joué à la roulette irlandaise et coché trois autres endroits, persuadée d’avoir tracé un itinéraire parfaitement équilibré entre histoire, spiritualité et Instagrammabilité.

Évidemment, rien ne s’est passé comme prévu. Je m’explique.

Débarquée au port Galway, je passai d’un coup de vent à l'hôtel pour déposer ma valise, sautai dans une voiture de location et me dirigeai à Liscannor, première étape de mon pèlerinage. J'ai passé une semaine entière sur le paquebot, en mode "étudiante en accéléré" pour me plonger dans les traditions celtiques irlandaises. Bref, j'étais prête... ou du moins, c'est ce que je croyais.

La route vers Liscannor était une merveille. Imaginez : l'océan Atlantique, d'un bleu intense, s'étendant à perte de vue d'un côté, et les plaines doucement enneigées de l'autre. Un paysage sauvage à couper le souffle. L'Irlande, à cet instant, m'a totalement séduite. Tout était parfait hormis le fait que le volant n'était pas du même côté que dans ma vieille Ford. Un détail qui, se révélait assez "perturbant", je dois dire.

Arrivée à destination, le village semblait tout droit sorti d'une carte postale, mais un peu... désertique. Quelques pèlerins, pas une foule, mais une ambiance particulière, un peu comme "club privé". Et moi, là, je me sentais légèrement... décalée. J’avais beau avoir tout lu sur cette tradition, les questions se bousculaient dans ma tête: qui vénérer ? Sainte Brigitte ? Brigid, la déesse païenne ? Et comment on fait, au juste ? J'avais peur de faire un faux pas, genre un salut maladroit qui finirait en "sacrilège accidentel". J'observais les autres, tous en mode "inspiration divine", connectés à je ne sais quelle source. Moi, à part le froid qui me piquait le nez, nada. Le néant total.

J’ai regardé autour et ai aperçu un arbre dont les branches étaient décorées de rubans et de morceaux de tissu. Mais oui! Les “clootie well”, une tradition assez répandue notamment aux puits sacrés. J’ai sorti le mouchoir brodé que la vieille dame du paquebot m'avait donné avant de disparaître dans le brouillard et l’ai accroché à côté de tous les autres. L'offrande en mode "obligatoire" : je l'ai faite plus par politesse que par conviction, juste pour faire comme tout le monde. C'était un peu comme être la seule à ne pas comprendre une blague. J'essayais de sentir ce que tous ces pèlerins ressentaient, cette foi qui brillait dans leurs yeux. Mais rien. Mon âme était en mode "écran noir".

Dépitée, direction le pub. Un bon thé chaud, un peu de chaleur... Assise là, le regard dans le vide, mon thé à moitié froid, je me demandais : "Mais qu'est-ce qui cloche chez moi ?" Incroyable ! L'esprit de la déesse aux cheveux de flammes m'a hantée pendant toute la traversée, et ici, dans son sanctuaire, rien, aucun signe, aucune sensation ! Ce pèlerinage, que j'avais imaginé comme une sorte de thérapie spirituelle, me laissait sur ma faim. C'est à ce moment qu'un homme, à l'apparence singulière d’un leprechaun, s'est approché. Je les avais vus, lui et son groupe, au puits. J’avoue qu’ils avaient un peu l'air d'une secte de druides, mais paraissaient assez bienveillants.

— C'est votre première fois ? me demande-t-il avec un accent très prononcé.

— Pardon ? Mon cerveau était en mode pause. Cet homme semblait tout droit sorti d'un conte irlandais, j'aurais cru entendre de l'elfique.

— Je vous ai vue au puits. Vous sembliez un peu... perdue.

— Oui, avouons-le.

— Voulez-vous vous joindre à nous ? Comprendre les croyances et les rituels, seul, c'est une sacrée mission ! Mes amis et moi, nous organisons une célébration d'Imbolc demain, le 1er février.

— Imbolc ? Demain ? Mais... c'est mon anniversaire...

— Formidable ! Venez fêter ça avec nous ! Je vous donne l'adresse ?

Vous avez droit de me traiter de folle car le lendemain, j'étais de retour sur cette route magnifique, en direction d'une célébration d'Imbolc avec un groupe d'inconnus. Des inconnus que je regardais toujours (secrètement) comme une secte. Mais après tout, qui sait ? Peut-être que la foi, comme les bonnes affaires, ça se trouve parfois là où on s'y attend le moins.

La cérémonie avait lieu dans une grange, au beau milieu d'une immense vallée. Genre, la grange de tes rêves, avec des pâturages à perte de vue et des chevaux sauvages qui galopaient les crinières au vent. Le groupe avait aménagé l'endroit exprès. Des bougies étaient disposées en cercle, créant une lumière douce et chaleureuse, des herbes séchées étaient accrochées aux poutres et dégageaient un parfum envoûtant, et un petit autel avait été dressé avec des symboles que je ne comprenais pas encore. Apparemment, ils aimaient les sabbats en plein air, mais le 1er février... comment dire, c'était pas vraiment la saison idéale pour une balade en forêt. J'ai commencé par observer ce que les autres faisaient : leurs chants, leurs gestes, leurs mouvements... Leurs voix s'élevaient ensemble dans une mélodie étrange et belle, ils tournaient en cercle en tenant des brindilles à la main, tout était tellement... sincère. Puis, ils m'ont invitée à rejoindre leur cercle. J'ai tendu mes mains à mes voisins, à gauche, à droite, et j'ai fermé les yeux. Et c’est là que tout a commencé.

Un frisson m'a parcourue. Les chants, les paroles sont partis en arrière-plan, laissant place à des sons plus profonds. J'entendais les vagues de l'océan qui s'écrasaient contre les falaises, le bruit sourd des sabots des chevaux qui galopaient dans la prairie, le souffle du vent, mais pas un vent glacial. Non, un vent doux, comme au printemps, et la douce odeur des herbes qui brûlaient sur l'autel. Une chaleur a commencé à se répandre dans mon corps. Une partie de moi s'est mise en mouvement, comme un fleuve après le dégel. Le malaise initial s'est dissipé, remplacé par un calme que je n'arrive pas à expliquer. J’étais “connectée”. Mais pas à une divinité, à quelque chose de beaucoup plus grand. C'était comme un secret que l'univers m'avait chuchoté à l'oreille.

— Je l'ai enfin sentie ! ai-je raconté fascibée à une jeune femme assise à côté de moi. — Cette connexion dont tout le monde parle ! Je ne sais pas si elle me comprenait. Dans cette partie d'Irlande, le gaélique était une langue fréquemment parlée. Mais ça n'avait pas d'importance, j'avais juste besoin de partager tout ce que je ressentais. Mon "ami-leprechaun" est revenu vers moi.

— Alors, aucun regret?

— Oh non, pas du tout! C’est le meilleur anniversaire que j’ai jamais eu!

— D’ailleurs, à propos de ça. Il faut que tu saches que le 1er février est le jour où l'on célèbre le renouveau et la lumière qui revient. Les filles nées à Imbolc étaient considérées comme des guérisseuses, des guides spirituels.

Je l'écoutais avec la même expression que Harry quand Hagrid lui révélait qu'il était sorcier. J’apprenais, là, que j'avais des pouvoirs magiques sans même savoir que j'avais signé pour ça. J'ai eu cette pensée, un peu amusée : Si c'est un rêve, j'aimerais bien qu'on me le dise avant que je me mette à jouer aux sorcières .

Mais au fond, quelque chose dans l'air m'a dit que c'était réel. Ces gens, ce groupe, étaient en train de me montrer des portes que je n'avais même pas imaginées. Ils m'ont informée des choses sur les anciennes pratiques, sur les énergies subtiles. J'ai vu le monde avec des yeux nouveaux, ou peut-être avec les yeux de mes ancêtres.

J'ai laissé de côté la carte de mamie et ai décidé de suivre “mes druides” dans leurs aventures. En leur compagnie, j'ai visité d'autres lieux, chacun plus étrange, plus magique que le précédent. J’ai trouvé des endroits qui semblaient m’appeler, fait des rencontres improbables et des détours qui n’en étaient peut-être pas.

Et puis est venu le moment du retour. Le dernier lieu de mon road trip spirituel, celui que j'attendais et redoutais le plus: le village de mes ancêtres, sur la côte ouest. A une quinzaine de kilomètres du port de Doolin, ce village a été marqué par la Grande famine. Aujourd’hui, l'histoire semblait me regarder droit dans les yeux. J'ai pris le temps de m'imprégner de l'énergie de l'endroit. Il y avait une église en ruine, perchée près des falaises, avec un ancien cimetière. J'ai marché, en espérant tomber sur un nom de famille familier. Mais les vents, les pluies, le lichen avaient effacé les inscriptions sur les tombes. Je pensais à ma mamie. Qu'aurait-elle ressenti si son rêve s'était réalisé ? Alors, j'ai choisi une croix en pierre qui m'a "appelée", j'ai détaché le pendentif de triquetra de mamie, lui ai donné un dernier baiser et je l'ai accroché autour de cette croix. “Une partie de toi a finalement retrouvé cette terre que tu avais tant désirée” ai-je murmuré au bord des larmes.

Le soir, une tempête s'est levée, violente et déchaînée, l'océan se brisant contre les falaises. Je l’ai regardé. Immense. Infini. Terrifiant. Exactement comme mon avenir. J'imaginais mes ancêtres, mes arrières arrières arrières grands-parents, devant une tempête semblable, face à une décision impossible : se lancer dans l'inconnu, à travers cet océan déchaînée, avec un mince espoir d'une vie meilleure de l'autre côté, ou rester sur une terre si chère et familière mais synonyme de mort certaine. Eux, ils n'ont pas hésité. Cette tempête, c'était ma rencontre avec mon ombre. Mes peurs. Oui, j'avais peur de sauter dans le vide, c'est pour ça que j'évitais les coups de fil que j'avais juré de passer une fois en Irlande. J'avais peur de changer ma vie, de sortir des sentiers battus. Mais là, dans ce ciel aussi déchaîné que l'océan, j'ai vu un signe. Non, pas un oiseau. Les nuages ont formé une triquetra ! Et là, d'un seul coup, sa signification m'est revenue : le renouveau vient seulement après la mort. C'est à ce moment-là, avec le vent hurlant autour de moi, que j'ai décidé. J'ai sorti mon téléphone, hésité une seconde, puis j'ai fait le numéro de Barnes&Noble.

C'était un petit pas. Mais pour la première fois depuis longtemps, c'était un pas vers la vie. Parce qu'au fond, peu importe l'ampleur de la tempête, il y a toujours une terre ferme derrière. Et j’étais prête à la trouver.

générée par Microsoft Bing

Chapitre 7

lecture 4 Aufrufe
thumb Kommentar
0
Reaktion

Kommentar (0)

Du musst dich einloggen, um kommentieren zu können. Einloggen

Dir gefallen die Artikel von Panodyssey?
Unterstütze die freien Autoren!

Die Reise durch dieses Themengebiet verlängern Tale
Chapitre 7
Chapitre 7

Chapitre un. Le nouveauAprès mes aventures celtiques, la réalité new york...

Inna Grim
4 min
Chapitre 5
Chapitre 5

La Traversée.Jour 1Ils disent q...

Inna Grim
14 min
Chapitre 4
Chapitre 4

La décisionOn dit souvent que le travail, c’est comme une relation. Parfo...

Inna Grim
4 min
Chapitre 3
Chapitre 3

Les signes de l’univers et HenryLa découverte de l'histoire de la vie de...

Inna Grim
4 min
Chapitre 2
Chapitre 2

Héritage inestimableJe me suis toujours demandée ce que l’on fait avec le passé. Est-ce qu’on le l...

Inna Grim
4 min
Chapitre 1
Chapitre 1

L’hiver intérieurJe n’ai jamais cru à ces histoires de "nouveaux départs". Vous savez, cel...

Inna Grim
2 min

donate Du kannst deine Lieblingsautoren unterstützen

promo

Download the Panodyssey mobile app