photo : Fête foraine, Montmarault

Je procède à une cautérisation.

Je cautérise ainsi parce que c’est ce que j’ai appris à faire toute petite, toute seule dans ma chambre, mon univers.

C'est étonnant mais pas tant ! Putain, je devrais le savoir !

À chaque fois que s'immisce le rêve d'une réparation avec elle, elle montre son vrai visage.

Ma mère est une mauvaise personne. J'ai tellement envie d'hurler Salope ! Et je l'ai prononcé en raccrochant. Mais cette insulte est trop usitée et abusée par les misogynes.

Ma mère est un être toxique, pas parce qu'elle est femme - ou peut-être en partie à cause de son parcours de femme -, mais parce qu'elle est vicieuse et ne se remettra jamais en question.

Ma mère joue avec moi comme un chat pendant des heures avec une souris. Son jeu dure depuis ma vie. Je suis son jouet préféré parce qu'affectivement à sa merci.

Je la hais. Je la hais parce que je ne peux plus l'aimer. Parce qu'elle ira jusqu'au bout de ses remarques méchantes et mesquines, qui précèdent ses chantages affectifs quand je me rebiffe. Jamais elle ne changera. Et c'est à moi de la tenir à distance et de me protéger ! Alors que ma loyauté cherche encore des solutions de faire avec.

Elle raccroche annonçant la couleur : " Je ne te rappellerai maintenant que pour t'annoncer les mauvaises nouvelles, alors."

Déjà, faisais-tu autre chose ?

Sous-ententu Quand ton père sera mort : chaque jour qui passe étant déjà un miracle.

On n'a jamais la famille dont on rêve. Personne ne peut s'ériger en perfection. Et ça ne sert à rien de se lamenter.

Mais je suis tellement en colère contre moi-même de ne savoir toujours pas composer avec !

Mon père a toujours joué le martyre, subissant sa cyclothymie. Me prenant à partie. Il fallait que je ressoude le couple, que je le soutienne. Aujourd'hui qu'il est avili, il a la gâtisme rebelle. il faudrait que je le plaigne ? Cet homme qui m'a sorti devant ses épreuves de maladie, alors que je cherchais à l’aider : «  Faut bien souffrir » !

Mais qui m'a protégée, soutenue de ces gens et de leurs psychés dérangées !? J’étais seule et j’avais tout le temps peur de mal faire. De ne pas être digne d’amour.

Un jour, - tard, tellement tard parce que le monde était noir et qu’il ne fallait pas que j’y aille, qu’il fallait m’en protéger ! -, j'ai commencé à pouvoir sortir de ce nids de serpents, rencontrer des personnes qui ne me cherchaient pas de mal ou comment je pourrais leur être utile.

Et j'ai commencé à respirer, à détendre mes pensées, mes muscles toujours sur leurs gardes. J’ai appris à sourire et rire.

Un jour, j'ai commencé à recevoir de l'amour. Et cet amour partagé et constant, je ne le dois qu'à mes ami.e.s.

Elles et ils sont mes premières et dernières amours.

Elles et ils m’ont sauvée.

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Un repas avec mes enfants et la colère retombe alors je remanie ces mots ajoutés pour toi.

Je ne sais pas si tu avais lu le texte sous la dernière publication alors je l'ai remis.

Quelle ironie, non ? Tant de douceur de ta part alors que je viens d'être à nouveau poignardée.

Ta douceur me poignarde avec. Ta douceur que tout le monde va aimer et encenser. Et moi spectatrice à me demander comment exister non loin. Comme si je ne voyais pas tout de ce qu'elle suscite.

Mais je viens de prendre la décision de ne plus chercher justice pour, moi, trouver la paix. Te croire ou pas sur ta volonté de t'amender est un débat sans fin, même si je décèle comment tu leur parles. Que chacun.e prenne la responsabilité de ses actes.

Te croire ou pas sur ce que tu dis être pour moi ... Tu sais écrire cela tellement mieux que personne. Pourquoi moi plus qu'une autre ? Parce qu'un matin, je t'ai envoyé une poitrine de Barbie plutôt que la mienne ? ...

J'essaie de retenir que tu as voulu me faire confiance. Puisque dans ce sac de noeuds, tu m'as tendu quelque chose de ta vérité pour que quelqu'une sache. J'aurais envie et besoin d'en parler avec toi. Pour comprendre. T'engueuler. Te pardonner ... J'en sais rien.

Mais je suis incapable d'aller vers toi. Entre pudeur et peurs.