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4 mois plus tard
Alors que j’ai investi les lieux de mon premier appartement depuis quelque temps, je sens qu’il me manque encore quelque chose… mais quoi?
Précédemment dans “Journal d’un déménagement”
C’est quoi “se sentir chez soi”?
“Se sentir chez soi”, c’est quelque chose que je ne ressens toujours pas.
Pardon, je t’ai divulgâché mon récit. Je trouve très chouette ce verbe d’ailleurs, divulgâcher, fidèle traduction de “spoiler”, même s’il est un poil moins fluide sur la langue. Je me fiche un peu des anglicismes mais ce mot-là me fait marrer alors j’essaie de l’utiliser davantage.
Pardon, je m’égare.
Ma vie à Rouen commence le 23 Juin 2021 et nous sommes le 23 Octobre 2021. Tu t’en doutes, entre temps, il s’est passé plein de choses! Des belles choses, des moins belles…
Le premier mois fut particulièrement difficile, voire le premier mois et demi. Tu vois, moi, être seul, ça ne me pose pas (plus) de problème. À dire vrai, j’attendais que ça. J’avais envie d’avoir mon environnement, ma grande bulle et d’une certaine manière, je l’ai enfin. Mais ça, c’était un désir plutôt qu’un besoin (et bim, lien vers la construction des personnages dans un roman). Je voulais prendre mon indépendance mais je ne sais pas encore ce dont j’ai besoin pour être bien, même si j’ai une idée. J’étais perdu dans ce nouvel environnement et j’avais peur de reproduire ce que je faisais déjà en région parisienne: me refermer sur moi-même, rester dans mon coin et mes habitudes, manger comme un étudiant, ne vivre qu’à moitié.
Vint Août et ses rencontres et petit à petit, j’ai réappris à vivre et à prendre soin de moi. Et prendre soin de moi, ça commence par la bouffe! Il s’avère qu’en Août, j’ai notamment découvert mon café préféré ever, Le Prélude et j’y suis quasiment tous les matins à l’ouverture pour y prendre mon v60 et souvent le petit déjeuner. C’est devenu mon rituel personnel, mon bout de maison en dehors de chez moi et j’y suis accueilli comme un membre de la famille.
Septembre puis Octobre s’enchaînèrent avec une ambiance commune, celle du travail et du parfum de mes premières vacances depuis mon début dans mon job un an et demi plus tôt et nous arrivons à maintenant.
Maintenant, je ne me sens toujours pas à la maison. Mais c’est quoi, se sentir chez soi, après tout?
- Est-ce s’occuper soi-même de son cocon (ménage, rangement, repas…)?
- Est-ce y accueillir du monde (aventure d’une nuit, petits et grands amis, famille…)?
- Est-ce développer sa routine et ses habitudes (commerces locaux, rythme de vie)?
- Est-ce savourer l’odeur de notre maison lorsque l’on rentre du travail ainsi que la chaleur de nos draps?
- Est-ce…
J’en ai aucune idée.
J’ai déjà coché tout ça et je me sens pas encore chez moi. Une case que je cherche encore à cocher, pourtant, c’est celle d’avoir un appartement qui me ressemble. J’ai travaillé avec l’amie d’une amie décoratrice d’intérieur qui a lancé son activité et qui était ravie de m’aider dans cette affaire et si je n’ai pas encore commencé l’aménagement, j’ai déjà les plans.
Moi je pense que j’ai surtout besoin de voir mes livres. Je veux les voir déborder de mes étagères, s’entasser, prendre la poussière, se ternir de lumière. J’ai besoin de les sentir proches de moi et d’avoir un endroit où les ouvrir et les lires. Pour le moment, ils sont toujours dans des cartons et ainsi enfermés, j’ai l’impression que c’est ma créativité et ma quiétude qui sont étouffées par du papier brun et ondulé.
Alors, peut-être serait-ce lorsque j’aurai réellement habillé mon appartement que je me sentirai chez moi?
Il n’y a qu’une seule manière de le savoir…