Pour avoir saisi "une touche d'éphémère"
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Pour avoir saisi "une touche d'éphémère"
Qu’y a-t-il de plus vivant : un bateau voguant ou un bateau à l’arrêt ?
Les deux !
Réponse agaçante lorsqu’elle permet de se dérober mais dans ce cas, tellement vraie.
Bien qu’ils semblent ancrés dans le port, on les sent prêts à partir comme motivés par le clapotis de l’eau que le pinceau a savamment flouté. Ce besoin d’évasion se fait sentir aussi dans la composition du tableau : la rive et ses quelques maisons n’occupent qu’une part du fond tandis que l’eau envahit les deux tiers de l’espace.
Jusqu’au ciel qui s’efface ...
La tour d’entrée légèrement mise en avant, devient le symbole du regard sur cet horizon dont elle devient porte d’accès.
Dans une quasi-absence d’ombres le premier bateau fait d’abord surgir sa coque de face soulignant la puissance qui fend les flots et suggérant la liberté dans ses attaches à peine esquissées puis avec juste derrière par la ligne de profil du second, c’est la vitesse qui cette fois est évoquée.
Les mâts se multiplient parce qu’ils n’attendent que le déploiement de leurs voiles.
L’artiste les veut insaisissables dans leur immobilité, comme la mer.
Tant de clarté ne se veut pas inachevée mais la promesse de moments exaltants que seuls ces bateaux vivront.
Ils n’ont besoin d’aucun capitaine, d’aucun équipage pour exister.
Ils sont le voyage.
Ô Combien aurais-je aimé être Morisot pour avoir peint " Bateaux " !
TITRE ENTIER :
Bateaux - Entrée de la Médina dans l’Île de Wight
Photo de couverture : The Fogg Art Museum, Cambridge, Grenville L. Winthrop Bequest, Berthe Morisot, livre de K. Adler et T. Garb paru chez Phaidon Press Limited - Oxford
Film : Chantal Perrin Verdier - Musique : Miroirs N° 3, Une barque sur l'océan, Ravel
Chantal Perrin Verdier hace 11 meses
Il est regrettable de ne pas l'avoir mise au service des femmes peintres. Votre citation cependant lui offre une seconde chance.
Merci pour la pensée.
Marisa Verna Università Cattolica hace 11 meses
mystérieux qui gît dans la contemplation d'un navire en mouvement, tient, dans le premier cas, à la régularité et à la symétrie qui sont un des besoins primordiaux de l'esprit humain, au même degré que la complication et l'harmonie, — et, dans le second cas, à la multiplication et à la génération de toutes les courbes et figures imaginaires opérées dans l'espace par les éléments réels de l'objet. L'idée poétique qui se dégage de cette opération du mouvement dans
les lignes est l'hypothèse d'un être vaste, immense, compliqué, mais eurythmique, d'un animal plein ”
Journaux intimes
Charles Baudelaire
https://books.apple.com/it/book/journaux-intimes/id508333470