Rendez-vous spolié
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Rendez-vous spolié
Elle avait des seins magnifiques
À la terrasse du café sous l’auvent qui ombrait ses yeux il n’aurait dû ne voir qu’eux, ne frémir que par sa voix ou rester captivé par son discours mais il ne pouvait que penser :
Ces seins auraient pu lui faire croire en Dieu.
Heureusement Fanny ne se doutait de rien toute à son explication du chemin le plus rapide pour parvenir à temps au Grand Palais où se tenait le Salon des arts ménagers.
- Qu’est-ce que vous en dites ?
Devant son sourire relativement idiot elle compléta aussitôt :
- Vous n’avez rien écouté !
- Si mais à ma façon tellement je suis certain de vous voir aller au plus efficace, l’assaisonna-t-il avec juste ce qu’il fallait de tendre retenue.
Qui pour le lui reprocher ?
- à part Fanny - lorsqu’elle portait cette robe boutonnée du grand col aux genoux et qui moulait sa silhouette de sirène ; le chapeau à peine en arrière révélaient ses boucles sur le front pour les laisser dépasser sur la nuque.
D’une élégance sexy !
Ses jambes modelées à ne pas douter par Botticelli le laissaient pantois.
Depuis des lustres il rêvait de défaire un à un ces boutons pour écarter lentement le tissu laissant bientôt apparaître une combinaison avec un peu de chance, courte et carrément sous une bonne étoile si elle n’avait même pas été enfilée.
Comme il ne visait pas la coupe du mec le plus patient, il rusa.
Fanny n’avait jamais cédé aussi facilement.
Qu’est-ce qui lui avait pris ?
Voilà la seule pensée qui la torturait alors que son partenaire se rhabillait.
Son exigence avait fait fuir bien des entourloupeurs. Il fallait cependant avouer qu’Eugène savait y faire avec son air de gamin charmeur dont les mots vous enveloppaient d’une dangereuse sécurité.
Elle se maudissait encore quand il lui envoya négligemment un baiser de la porte de la chambre d’hôtel qu’il franchit sans avoir promis un au revoir.
Photo de couverture et illustration : Chantal Perrin Verdier