Félicitations ! Ton soutien à bien été envoyé à l’auteur
Les résultats du féminisme (Alice Guy, 1906)

Les résultats du féminisme (Alice Guy, 1906)

Publié le 23 juin 2020 Mis à jour le 23 juin 2020 Culture
time 2 min
1
J'adore
0
Solidaire
0
Waouh
thumb 0 commentaire
lecture 447 lectures
1
réaction

Sur Panodyssey, tu peux lire 30 publications par mois sans être connecté. Profite encore de 29 articles à découvrir ce mois-ci.

Pour ne pas être limité, connecte-toi ou créé un compte en cliquant ci-dessous, c’est gratuit ! Se connecter

Les résultats du féminisme (Alice Guy, 1906)

"Vous ferez des films, c'est d'accord, c'est une affaire de fille, mais en dehors de vos heures de travail et à condition que votre courrier n'en souffre pas". C'est en ces termes que Léon Gaumont qui dirigeait une société de fabrication et de vente d'appareils photographiques à la fin du XIX° a donné le feu vert à Alice Guy pour réaliser des films: en dehors de ses heures de travail (de secrétaire, bien entendu…) et parce que l'art cinématographique, Léon Gaumont ne le prenait pas au sérieux, c'était "une affaire de fille".

C'est pourquoi en dépit du fait qu'il contient le mot "féminisme" dans son titre et qu'il a été réalisé par une femme, Alice Guy, ce court-métrage exprime en réalité l'angoisse des tenants du patriarcat de voir les rôles s'inverser. Car il leur est tout simplement inconcevable d'imaginer une société fondée sur l'égalité des sexes. La conception patriarcale de la société est fondée sur un rapport de forces dans lequel l'homme opprime la femme. Remettre en cause cet ordre des choses, c'est selon eux donner aux femmes les moyens de les écraser. Ainsi on voit (de façon d'autant plus caricaturale qu'on est au début du XX° siècle) des femmes faire la tournée des bars, fumer le cigare et séduire des hommes pendant que ceux-ci repassent, font de la couture ou promènent les enfants. Mais à la fin, il suffit que ceux-ci sifflent la fin de la récré et tout rentre dans "l'ordre", preuve que tout ceci n'était qu'une mascarade. Une mascarade même pas crédible puisque les femmes conservent leurs habits Belle Epoque très contraignants (corset, chignon), Alice Guy n'ayant pas osé demander aux acteurs de mettre des jupes. Pourtant cela rendrait plus crédible la scène où une femme fait respirer des sels à l'homme qu'elle est en train de déshabiller. C'est très révélateur de la réalité des rapports de force dans le cinéma, même durant cette époque pionnière. La fin a été ainsi imposée par Léon Gaumont à Alice Guy qu'il laissait libre mais pas trop. Et lorsque au début des années 20 elle est revenue en France, son aura n'avait pas survécu à la première guerre mondiale. Entretemps le cinéma était devenu une "affaire d'hommes".

lecture 447 lectures
thumb 0 commentaire
1
réaction

Commentaire (0)

Tu peux soutenir les auteurs indépendants qui te tiennent à coeur en leur faisant un don

Prolonger le voyage dans l'univers Culture
Non à l'expression
Non à l'expression

Je n'ai pas les mots ou ils n'arrivent pas à sortir de la bouche. Peut-être est-il difficile de l'exprimer ou o...

Morgane Danet
1 min

donate Tu peux soutenir les auteurs qui te tiennent à coeur