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Post-scriptum (2019) Jane Birkin

Post-scriptum (2019) Jane Birkin

Publié le 22 mai 2020 Mis à jour le 22 mai 2020 Culture
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Post-scriptum (2019) Jane Birkin

Amours défuntes

Un an après avoir publié Munkey diaries, qui racontait les premières années de la vie de Jane Birkin, jusqu'à sa rupture avec Serge Gainsbourg, elle fait paraître Post-scriptum, les extraits de son journal intime de 1982 à 2013. Au début des années 1980, la chanteuse sort d'une relation de quasiment quinze ans avec L'homme à la tête de chou, qu'elle a quitté pour Jacques Doillon. Elle a tourné avec lui La fille prodigue, et sera au casting de plusieurs autres de ses films par la suite. Mais leur relation, qui durera plus de dix ans, ne sera pas non plus simple, avec la jalousie de Jane qui s'avèrera justifiée. Les années 1990 seront pour elle sous le signe de l'humanitaire, et de sa rencontre avec l'écrivain Olivier Rolin. Puis viennent des périodes plus difficiles, entre la bataille que Birkin mène contre la leucémie et la mort de sa fille Kate, qui conclut ses écrits.

À Rome avec Jacques Doillon qui y tournait une publicité, Jane Birkin fuit les paparazzi. Elle vit désormais rue de la Tour et attend un enfant, qui s'appellera Lou, que ce soit une fille ou un garçon. Quand elle l'annonce à Serge Gainsbourg, il le prend plutôt bien mais elle s'inquiète pour lui. Elle suit régulièrement Doillon pour ses tournages, ils vivent ainsi avec leurs enfants respectifs. Ils sont confrontés à des adolescentes qui se rebellent contre l'autorité parentale et vivent plus ou moins bien les nouvelles situations maritales de leurs parents. Autour d'eux se retrouve souvent la photographe Gabrielle Crawford, meilleure amie de Birkin, et ses enfants. Les bons moments sont tout de même encore là, et Jane a de grandes ambitions pour ses filles, qu'elle aime tendrement. Elle s'inquiète aussi pour son père, malade, qu'elle voit peu à peu décliner.

C'est impressionnant de voir combien dénotent les tons de Munkey diaries et de Post-scriptum. Le premier volume du journal intime de Jane Birkin était joyeux, envolé, presque lyrique. La chanteuse vivait pourtant des moments difficiles, sa solitude durant l'enfance l'emprise qu'elle subit de la part de John Barry, l'instabilité émotionnelle de Serge Gainsbourg. Mais les notes qu'elles prenait durant cette période étaient empreintes de douceur et de lumière. Si dans le second volume la douceur est toujours aussi présente, ses écrits sont plus sombres, plus mélancoliques. Elle voit le monde autour d'elle changer, elle est entourée par la mort, par la guerre, par la maladie. Elle se voit, et on la voit en parallèle vieillir, et c'est passionnant et assez peu banal d'avoir l'occasion de constater l'évolution quasiment au jour le jour d'une personnalité qui prend du recul, qui murit.

L'amour est toujours au cœur des préoccupations de Jane Birkin dans Post-scriptum. On y retrouve l'amour de ses proches, de ses trois filles avec qui elle vit des moments de tendresse émouvants, de celui de ses amants, qui au fur et à mesure des ruptures et de sa prise de conscience de ses propres désirs s'étiole un peu. Les textes magnifiques que Serge Gainsbourg lui écrivit lors de leur rupture décrivent ainsi parfaitement la fin d'un amour et la tristesse qui l'entoure. Mais le livre est aussi entouré par la mort, qui semble douloureusement affecter son autrice. L'un après l'autre, les personnes qu'elle a aimé disparaissent, et le fait qu'elle n'ait plus écrit un seul mot après la mort de Kate Barry est non seulement compréhensible mais aussi révélateur. Elle parle d'ailleurs de ces événements, ainsi que des affreux moments qu'elle a dû passer à l'hôpital avec une grande pudeur.

En filigrane, on retrouve dans Post-scriptum des très jolis mots que Jane Birkin adresse à ses amis, en tête desquels figure sa fidèle Gabrielle. L'actrice aime fondamentalement les êtres humains, et son engagement autour des Guerres de Yougoslavie, ou auprès d'Aung San Suu Kyi en témoigne. Elle ne fait pas de l'humanitaire pour se montrer, sa sincérité est d'ailleurs parfois maladroite, et elle l'admet à demi-mot au sujet de la birmane. Mais c'est ce qui rend aussi ce quasi autoportrait touchant, on peut voir les failles et les bons côtés d'une personnalité attachante. On y décèle surtout une belle âme, qui se soucie du bien-être de celles et ceux qui l'entoure. On ne peut qu'admirer l'honnêteté du geste, celui d'une artiste qui ne se cache pas, qui est parfois lucide, parfois dure envers elle-même, mais qui lutte, qui mord la vie à pleines dents, et qui aime.

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