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02/01/2022 : Mordançage

02/01/2022 : Mordançage

Publié le 3 janv. 2022 Mis à jour le 3 janv. 2022 Culture
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02/01/2022 : Mordançage

L'histoire qui suit n'est que pure fiction

Mordançage

 

Je n’aime pas ce jour, la fête des Morts. Ma grand-mère, côté maternel, avait rendu l’âme ce même jour. Quelle triste coïncidence ! La vie se rit de nous parfois.

Je me rappelle le jour où nous devions tous recevoir notre héritage. Car oui, Mafalda, ma chère grand-mère au prénom assez, comment dire … particulier, avez décidé que tout le monde aurait sa part. Bien sûr, les plus proches eurent la maison, d’autres d’une voiture ou de coquettes sommes d’argent. Pour ceux qui la côtoyaient à peine, c’était plus dans le style de sa collection de timbres, de la vaisselle qui était quelque peu effritée par le temps et d’autres babioles sans grande valeur.

Vint mon tour. J’allais savoir si je comptais ou non pour elle. Je partais confiant. J’avais toujours été présent et attentionné envers ma grand-mère. Et, au-delà de ça, on s’entendait bien ensemble. L’annonce de sa mort ne fut pas un choc pour moi, elle n’était pas en grande forme aux derniers jours de sa vie, mais cela m’attrista malgré tout. Moi qui ne gère pas mes sentiments, les larmes coulèrent d’elle-même. Le sans cœur que je montrais savait finalement pleurer.

Le verdict fut étonnant. Une pauvre pièce, assez difforme, usée par le temps. Un trou en son centre. On n’arrivait même pas à lire la date ni sa valeur. J’étais dégoûté. Elle m’avait laissé un vieux truc tout pourri, trouvé au fond d’une poche. Voilà ce que je représentais pour elle ?

Mon humeur orageuse se calma cependant rapidement. Car, ce n’est pas l’argent ou de belles voitures qui m’aurait rappelé qui elle était. Ce ne sont pas des bijoux ou autres objets chers qui m’auraient donné envie de ne jamais l’oublier.

Un homme d’âge mûr passa à côté de moi et, me prenant de haut, m’avait dit :

« Un sou. Un pauvre sou usé. Quelle ironie ! Peut-être avec un mordançage, tu obtiendras une pièce de valeur, haha, mais je me permets d’en douter »

Ne voulant pas passer pour le benêt de service, j’acquiesçai et nota de chercher ce que ce mot voulait dire.

Après deux ou trois recherches sur le web, j’étais tombé sur des définitions hasardeuses et fort peu appropriées.

L’une d’elles parlait d’une étoffe que l’on imprégnait d’un mordant. J’avais vite compris que ce n’était pas mon cas.

Une autre disait que cela consistait à mettre un colorant sur une surface. Je n’étais pas sûre que cet homme très imbu de sa personne voulait dire cela.

Enfin, la dernière était plus probable : décapage d’une surface métallique avec un acide. Voilà qui était une bonne idée. Après divers renseignements et conseils auprès de spécialistes, je pus rendre son éclat d’origine à ce bout de métal. Et, la surprise fut énorme. C’était une pièce de 10 centimes de Franc, datant de 1941, l’année de naissance de ma grand-mère. Elle valait pas moins de 3 000 euros.

Vous savez quoi, à ce jour, je l’ai encore avec moi. Elle me donne l’impression qu’elle vit encore parmi nous.

 

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