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"Petite Venise" suivi de "La porte astrale", S39

"Petite Venise" suivi de "La porte astrale", S39

Publié le 20 oct. 2021 Mis à jour le 20 oct. 2021 Environnement
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"Petite Venise" suivi de "La porte astrale", S39

Petite Venise

J’ai relâché mon esprit un instant, pour secourir la paix qui abdiquait, pour adoucir l’effroi qui me secouait, depuis le fond de mes entrailles. Je me suis surprise à rêver que cette ville s’était soudainement transformée en petite Venise, après l’inondation. L’eau ne s’était pas retirée, mais nous l’avions domptée, contrainte à couler le plus calmement du monde, le long de nos bâtisses. Ce réseau de canaux avait remplacé nos routes. Et chacun s’amusait de cette métamorphose. Nous pouvions voyager à nouveau, tant tout était devenu différent !

Les enfants se rendaient à l’école en barque et faisaient la course en riant. Les marchés prenaient place sur des complexes de péniches, amarrées les unes aux autres, laissant voguer les rumeurs animées de la foule, les senteurs d’épices et mille couleurs chamarrées, à travers la cité fluviale. Les femmes baladaient leurs chants de félicité sur des gondoles et passaient tranquillement sous les guirlandes enrubannées qui flottaient dans les airs.

La végétation était devenue luxuriante. Quelques parcs émergeaient, depuis leurs hautes collines. Des serres botaniques avaient poussé entre les maisons. Ces petites jungles de jade, peuplées d’insectes, d’oiseaux rares et de papillons exotiques constituaient des bulles de sérénité, propices à la lecture et à l’évasion.

J’entrais dans l’un de ces refuges verdoyants, à la silhouette élancée, maintenue par une ossature en fer forgé. J’avais à peine ouvert la porte intérieure du sas, qu’un xylocope violet me passa sous le nez en faisant vibrer ses ailes luisantes et bleutées jusqu’au plafond de verre. Ce qui me transporta d’abord, ce sont les mélopées d’une infinité de volatiles qui se répondaient. Tout cela sonnait à mon oreille dans une parfaite harmonie. Il y avait aussi ces plantes, aux feuilles si larges et courbées, qu’on eut cru pouvoir s’y asseoir comme dans un fauteuil. D’innombrables créatures ailées hantaient ces lieux, dans leurs battements hypnotiques.

J’avais fini par m’assoupir. Des lumières, des voix. Les secours étaient arrivés.

 

La porte astrale

Depuis le sommet du monde, j’ai vu l’étoile du soir danser, traîner sa poussière d’or dans le sillage du grand vortex pour s’épanouir, puis s’évanouir - en son centre - dans un flash éblouissant. La petite mort astrale, que dissimule jalousement la mer de nuages cendrés, au-dessus de sa surface, est rarement observée. Elle a lieu au crépuscule du jour… On raconte qu’elle peut figer la perception du temps chez celui qui la contemple. Ainsi celui-là aura-t-il caressé l’éternité dans sa lumineuse complainte. Ce soir, je peux affirmer la véracité de ces rumeurs. Il me semble encore voir cette image figée, quelque part, ancrée dans ma mémoire et ailleurs, dans un endroit où elle se serait affranchie de moi, où elle aurait gagné en consistance, en matérialité, telle une muse immortelle. Cette vision a ouvert une porte en moi. Une porte que jamais plus je ne pourrai refermer et qui fonde le passage entre les mondes. J’entends l’appel, je viens de là-bas, j’appartiens à cet autre côté…

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