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Chapitre 9 : le royaume de Séraphin (roman)

Chapitre 9 : le royaume de Séraphin (roman)

Publié le 17 mai 2021 Mis à jour le 22 mars 2022 Culture
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Chapitre 9 : le royaume de Séraphin (roman)

Murielle vient d’arriver parmi nous. Elle est au bloc opératoire car elle est bien défigurée par l’agression. Les équipes chirurgicales sont en train de lui redonner l’apparence qu’elle avait ce matin. Grâce à la poussière d’étoiles appliquée sur son visage, elles réparent ses chairs et son squelette ; exactement, comme pour Boris quelques mois plus tôt. Il est d’ailleurs à ses côtés et assiste, épaté, à sa métamorphose.

  • Comme elle est belle ! se dit-il.

Il est sous le charme de cette jeune maman. Il espère qu’elle n’est pas trop traumatisée par ce qui lui est arrivé. En salle de cinéma, Isabelle lui a fait voir l’agression qu’elle a subie. Il a été choqué par l’extrême violence de cette scène qui n’a duré que quelques secondes. Boris en a été bouleversé. Il a bien envie d’aider cette maman meurtrie à se reconstruire. Elle va devoir apprendre à vivre sans sa petite fille à ses côtés et Boris est bien placé pour savoir ce que cela fait de perdre un bébé.

La voilà justement qui se réveille. Boris lui prend la main. Il sait qu’elle va avoir un choc en comprenant que sa vie sur Terre a pris fin. Lorsqu’elle aperçoit Boris, elle a un mouvement de recul. Qui est cet homme qui la touche ? Où est-elle ? Et que fait elle ici ? Mille questions se bousculent dans sa tête. Sa mémoire lui revient quelque peu. Elle se rappelle que Cyril est venu la voir et qu’il voulait emmener Cindy avec lui. Elle se souvient qu’ensuite elle n’a cessé de lui répéter « c’est ma fille » et que ça a eu l’air de l’agacer, mais elle, elle, était déterminée à l’empêcher de la prendre avec lui. Sa maman lui avait bien dit de ne céder sous aucun prétexte car il était schizophrène.

  • On ne sait pas de quoi il est capable ! lui avait-elle dit un jour.

Murielle se rappelle bien qu’elle lui a tenu tête, mais ensuite, c’est plus flou. Elle le voit se saisir du grand couteau de cuisine et…

  • Oh mon Dieu, ne peut-elle s’empêcher de crier ! il m’a tuée. C’est bien ça ?

Boris acquiesce et baisse les yeux.

  • Et ma fille ? Où est Cindy ?

Il l’a emmenée avec lui. Je n’en sais pas davantage mais je te propose si tu le souhaites d’aller voir Isabelle. C’est une dame du royaume de Séraphin où tu te trouves désormais. Elle a le pouvoir de te montrer des scènes de la vie sur Terre. Elle pourra t’en dire davantage.

  • Oui, allons-y ! J’ai vraiment besoin de savoir où elle est, ce qu’elle fait et me rassurer sur son état. Il a pu lui faire du mal. Il faut que je sache.

Boris l’aide à se relever. Elle vacille légèrement, les effets des tranquillisants administrés avant la chirurgie n’ayant pas encore totalement disparu.

  • Oh mon bébé ! J’espère qu’elle va bien !

Boris la sent stressée. Elle se raidit et comprime involontairement ses doigts alors qu’elle lui tient la main. Il ne le lui fait pas remarquer, comprenant son angoisse. A mesure qu’ils approchent de la salle de cinéma, elle serre de plus en plus fort.

Avant de frapper à la porte, elle prend une profonde inspiration comme pour se donner du courage. Elle a besoin de savoir mais elle redoute ce qu’elle pourrait découvrir.

  • Bonjour Murielle, prend place dans ce fauteuil. Je sais pourquoi tu es là. Ne t’inquiète pas : ça va bien se passer. Boris, tu veux bien nous laisser ?
  • J’aimerais bien qu’il reste si c’est possible.

 

Puis elle ajoute à l’encontre de Boris :

  • Enfin… si tu es d’accord, bien sûr.

Elle ne sait pas pourquoi mais il lui inspire confiance. Elle a besoin de lui à ses côtés. Elle ne sait pas se l’expliquer mais sa présence la réconforte. Elle n’a pas envie de le laisser partir sans savoir si elle pourra le retrouver juste après sa séance.

  • Oui, pas de soucis.

Il s’installe sur un fauteuil à côté d’elle puis il lui prend la main. Elle tremble un peu et sa main est toute moite.

  • Tu es prête ?

Elle acquiesce. Les images commencent à arriver sur l’écran. Boris observe les réactions de sa nouvelle amie. Cindy est à Annemasse. Elle est assise sur les jambes de Saint-Nicolas avec ses deux cousines et elle saisit les chocolats qu’il lui tend. Elle n’a pas l’air traumatisée. Sa tante Sarah immortalise l’instant avec son téléphone portable.

Murielle est soulagée de voir que sa fille va bien. Elle préférerait qu’elle soit chez ses parents, mais au moins, elle va bien et c’est tout ce qui importe pour le moment. Elle aimerait bien savoir aussi où se trouve Cyril.

  • Est-ce que je pourrais voir Cyril ?
  • Oui, bien sûr, lui répond Isabelle.

Il est à la gendarmerie en plein interrogatoire. Il a le regard vide, l’air absent. Murielle ne l’a jamais vu ainsi.

  • A présent, je voudrais voir mes parents. Sont-ils au courant de ce qui m’est arrivé ? Quelqu’un les a-t-il prévenus ?
  • Je ne pense pas que ce soit une bonne idée, commence Isabelle.
  • Je sais qu’Alain les a appelés, l’interrompt Boris car il était inquiet de voir le sang sur les chaussures de ton agresseur, confie Boris.
  • Oh mon Dieu ! Cela signifie donc que ce sont eux qui m’ont découverte ! Quelle horreur ! Oh mon Dieu…oh mon Dieu...oh mon DIEU !!

Murielle en a la nausée. Elle pose sa main devant sa bouche, horrifiée ! Elle ne sait pas dans quel état physique elle se trouvait mais elle imagine bien la scène et la réaction de ses parents.

  • Tu as raison Isabelle. Je préfère ne pas voir ces images.

Elle se met à pleurer. C’est plus qu’elle n’en peut supporter. Imaginer ses parents qui la découvrent baignant dans son sang est une image tout bonnement insoutenable. Boris la prend dans ses bras et l’étreint tendrement alors qu’elle laisse s’échapper des sanglots. Puis, elle réalise qu’elle ne pourra plus jamais câliner Cindy. Ses sanglots se transforment en pluie de larmes. Elle ne peut les contenir. Elle est effondrée et gémit bruyamment. Boris la serre toujours contre son torse. Il lui caresse les cheveux, alors que, sur ses propres joues, ruisselle silencieusement l’émotion accumulée depuis que Murielle est arrivée. Leur étreinte s’éternise pendant plusieurs heures. Ils ne se sont même pas aperçus qu’Isabelle avait quitté la pièce. C’est comme si le temps s’était figé autour d’eux. Le soleil est couché depuis longtemps quand ils reprennent leurs esprits. Peu importe, ils n’ont pas envie de se quitter ni de dormir. Ils passent la nuit à discuter. Boris lui parle de son fils, Lucas et lui promet qu’elle pourra faire sa connaissance dès le lendemain. Il lui assure également qu’elle sera heureuse ici et qu’elle aura plein d’enfants à chérir. Une véritable amitié semble s’installer entre eux. Les jours suivants ne font que confirmer cette évidence.

Pendant la journée, Boris entraîne les jeunes pompiers tandis que Murielle est devenue confidente. En soirée, ils aiment se retrouver auprès des bambins pour leur lire des histoires. C’est devenu un rituel dont ils ne peuvent plus se passer. Lucas s’installe toujours sur les jambes de Boris bien qu’il ne sache pas que c’est son Papa. Il ne sait pas expliquer pourquoi, mais il se sent bien en sa compagnie. C’est souvent Murielle qui fait la lecture. Aujourd’hui, une dizaine de bébés sont autour d’eux.

  • Voici Victor, le castor ! commence-t-elle.

Elle leur fait voir à tous la couverture du livre avant de poursuivre.

  • Il est très fort, ce castor.

A chaque phrase, Murielle montre bien les illustrations à tous les petits amassés autour d’elle pour qu’ils puissent s’imprégner de l’histoire.

  • Il a un cœur en or, Victor.

Elle leur laisse le temps de prendre connaissance de cette nouvelle image puis reprend :

  • L’ami de Victor est un labrador.

Elle poursuit ainsi la lecture jusqu’à ce que Justine l’interrompe. C’est une jeune fille d’une quinzaine d’années qui lit beaucoup et écrit des poèmes.

  • Et moi, je parie que Victor vous dévore, dit-elle en écarquillant les yeux et en ouvrant grand la bouche.

Puis, elle fait mine de vouloir les attraper et les manger. Comme une envolée de moineaux, tous les enfants sont désormais debout. Ils courent et rient dans toute la pièce tandis que Justine les poursuit, amusée elle aussi. Quelle franche rigolade ! Les petits sont surexcités maintenant. Une seconde histoire sera bien nécessaire pour le retour au calme. Ensuite, ils pourront sortir pour distribuer les rêves chez les humains. Une soirée comme tant d’autres dans ce royaume de tendresse.

...la suite au chapitre 10...

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