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Le Combat des Tarouiines 4/6

Le Combat des Tarouiines 4/6

Publié le 3 juin 2021 Mis à jour le 11 mars 2024 Fantaisie
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Le Combat des Tarouiines 4/6

Le Roi les regardait en souriant.
Bien qu’il ne s’approcha pas d’eux ni ne les serra dans ses bras il paraissait heureux de les revoir ; d’un geste il fendit le brouillard pour laisser place à un horizon d’un tendre parme au cœur duquel une ville suspendue dans les airs partageait ses tours de sérac entre différents espaces verts tandis que des véhicules flottants la traversaient de part en part.

- Je vous présente l’Alhajan, annonça avec orgueil Zébasral juste derrière eux.

Dessin retouché sur ordinateuer par C. Perrin Verdier

De hautes croisées laissaient entrevoir des silhouettes, plus loin le long d’allées ou de passerelles certaines s’extirpaient de leur vaisseau une fois atterri. D’autres encore se réunissaient dans des arènes ou autour de terrasses sur lesquelles des rafraîchissements semblaient les attendre.
Activité qui ressemblait beaucoup plus à la vie qu’à la mort.
Bellanssime se plaça à côté d’eux et en l’espace d’une seconde ils se trouvèrent projetés au-dessus de la cité.

- Ici vous n’avez qu’à penser pour aller où vous voulez.
Zébasral se pencha sur Horgott et pétrifia l’enfant en ajoutant :
- Méfie-toi donc de tes propres pensées !

Jusqu’à présent Horgott et Zagoul n’avaient pas eu le temps de réagir à l’apparition de leur père mais maintenant qu'ils prenaient progressivement conscience de sa présence ils hésitaient à s’en réjouir quand il instaurait tant de distance entre eux.
Ce fut encore Horgott qui établit le contact.
- C’était quoi ces énigmes bizarres ?
- Les réponses importent moins que la réactivité des joueurs.
- C’était toi les trois créatures alors ? Demanda aussitôt Zagoul

Bellanssime acquiesça.

- Voulais-tu donc nous effrayer ? - La question résonna comme un reproche.
- Je voulais vous tester.
- Nous ! Tes fils ?
Le Roi ne répondit pas et ce silence déplut à l’aîné.

Leurs quatre corps en vol au-dessus de la ville dépassèrent une espèce de cathédrale pour passer aux abords d’un stade.
- Ô regarde Zagoul, ils jouent au Combat des Tarouiines ! l’interpella Horgott tenté de rejoindre les deux équipes.
- Plus tard ! se contenta de promettre leur père.

Délicatement ils se posèrent juste après sur une aire de pelouses et d’arbres  soutenant un monument bleu et or qui affichait tourelles, dômes et quelques escaliers en colimaçon.
- Le Palais des Nuages, leur souffla Bellanssime
- L’équivalent du Palais des Dunes?
- Oui Zagoul car chaque monde est l’envers de celui qui le précède ou le suit.
- Encore une énigme ?
- Non. C’est un fait dont nous devons discuter ainsi que des évènements à venir.
- Je vous laisse, lança Zébasral avant de disparaître dans une lumière que diffusa l’arme magique attachée dans son dos.

Bellanssime guida ses deux enfants dans le palais qui avait surgi près d’eux. Aussitôt installé sur son trône le roi désigna deux sièges apparus derrière Horgott et Zagoul.
- Je vous ai appelés ici afin de vous entretenir du destin du Palais des Dunes. Celui-ci est menacé : cela me gêne de devoir vous l’apprendre et de vous décevoir mais sans doute Bargoult est en ce moment même en train de détruire tout le travail que j’ai accompli après m’avoir fait bannir ici. C’est un traître qui a cherché à vous éliminer en vous perdant dans la tempête et j’ai été obligé de vous amener ici pour vous protéger. Vous demeurerez avec moi tant que le danger menacera. Seuls Les Quinze peuvent régler ce litige et vous redonner le pouvoir dû à votre rang une fois que vous serez rentrés.
- Car nous pourrons rentrer ? interrogea Horgott
- Bien sûr … En temps et heure …
- Et toi ? insista le plus jeune
- J’ai dépassé mon temps de transition. J’appartiens désormais à l’Alhajan. Mais vous qui ne resterez pas aussi longtemps que moi, vous pourrez le quitter. Les Quinze s’en assureront. Donnez-leur votre confiance comme je l’ai fait.
- Pourquoi n’ont-ils pu te sauver toi de ce monde ?
Bellanssime regarda Zagoul.
- Parce qu’ils m’y ont envoyé. Bargoult avait un moyen de pression sur eux : votre vie contre la mienne. Ils ont parié sur le futur et ont préféré me sacrifier, ce sur quoi je suis en accord avec eux.
- Et maman ? s’inquiéta Zagoul
- Vous aurez le temps de la sauver, je vous le jure. Reposez-vous maintenant. Vous allez être conduits à vos chambres. Comme vous devez également être affamés, une collation vous y sera servie.

Le décor se dissipa pour laisser place à deux pièces dont les murs graduellement séparèrent les deux frères.
Horgott entendit son prénom sans avoir le temps de répondre à Zagoul et la peur l’isola au milieu des parures et des meubles qui désormais le cernaient.

                                                           *          *          *

La poussière se répandait par tous les interstices tandis que les premiers cris tirèrent Bargoult de son sommeil. Il se leva pour prendre son épée et se mit immédiatement à la recherche de la reine. Quelques citoyens apeurés couraient dans les couloirs vers les issues de secours mais celles-ci deviendraient vite impraticables si Les Quinze n’empêchaient pas l’effondrement des plafonds.
Il parvint à repérer Ghaliel dont l’air hagard ne le rassura pas.
- Où est la reine ?

La suivante le regardant sans le reconnaître, il la secoua avec assez de fermeté pour qu’elle recouvre ses esprits.

- Ghaliel ! La reine … Pétrar … Pourquoi n’est-elle pas avec vous ?
- Je ne sais pas … Ô par Le Gol Areshb, je l’ai perdue !
- Ghaliel concentrez-vous, la dernière fois que vous étiez avec la reine où était-ce ?
Bargoult réprima l’envie de malmener la jeune fille.
- Nous dormions … murmura-t-elle enfin - Je l’ai entendue gémir dans son sommeil et j’ai vérifié si elle n’allait pas mal. Ensuite je l’ai bordée et je me suis recouchée. Quand les secousses ont commencé, j’étais seule dans l’abri royal. Le lit de ma reine était vide. Je me suis précipitée dans les corridors sans l’apercevoir nulle part.
Elle se mit à pleurer.

- Il faut la retrouver Ghaliel. Venez avec moi, je pense que les tunnels à l’est peuvent nous reconduire sur les différents réseaux de la ville, de là nous aviserons.

Un nouveau fracas les fit tanguer puis avant de devoir calmer une nouvelle panique de sa compagne, Bargoult la prit par le bras pour avancer dans la direction qu’il préconisait.

                                                           *          *          *

Zagoul se réveilla encore une fois en plein cauchemar : il voyait sa mère blessée à la tête qui marchait difficilement dans de sombres galeries, des plafonds desquels poussières et détritus tombaient plus ou moins sur elle.
Il se sentait nauséeux et pour retrouver un semblant de calme marcha en travers de la pièce.
Une fenêtre l’attira particulièrement et la vue sur la ville endormie l’apaisa quelque peu. Il savait Horgott dans la chambre à côté car avant que les murs ne s’érigent il avait aperçu la porte de communication par laquelle il pourrait l’atteindre. Il revêtit ses habits talfarquiens voulant saisir son épée dont il réalisa alors la disparition.
Il emprunta la porte qu’il pensait être celle de son frère mais quand il l’ouvrit, il découvrit une bibliothèque.
Il avait donc soit mal estimé les lieux soit ceux-ci se montraient intentionnellement trompeurs, ce qui entraînait la question suivante : en faveur de qui ?
Allait-il philosopher longtemps ? se gourmanda-t-il sur-le-champ puis il reprit sa route en enfilant vestibule sur vestibule à la recherche de son cadet.

 

Depuis combien de temps Pétrar errait-elle ainsi dans ces dédales sans fin ? La sueur et le sang séchaient sur elle comme pour souligner sa faiblesse. Elle s’appuya à un mur, certaine maintenant de ne plus retrouver son chemin, à croire qu’une force mystérieuse le lui faisait volontairement perdre. C’est alors qu’elle entendit l’appel, celui d’un enfant dont l’écho évoquait le tendre timbre de son plus jeune fils.
Elle se dirigea donc vers le son qui parut lui faire pénétrer plus loin encore les entrailles de la terre et ce ne fut pas tant la lumière déclinante dans cette partie des catacombes que les pleurs d’Horgott qui la plongèrent dans l’obscurité.

Dessin au pastel par C. Perrin Verdier

Horgott pleurait.
Il avait essayé de lutter mais les plaintes qui avaient succédé aux sanglots que la nuit amplifiait avaient eu raison de son assurance.
Il s’était soudain levé trop oppressé pour rester couché entre les couvertures. Identifier d’où venaient les gémissement lui avait semblé au départ une bonne idée pour le distraire de l’angoisse grandissante ; pourtant maintenant aveuglé par le néant qui l’entourait, il ne pouvait plus se diriger. La nuée avait à nouveau dissipé les alentours et il n’avait même plus été certain d’arpenter les recoins du palais.
Seul, sans repères, il s’était assis par terre et n’avait pu retenir son chagrin qui s’était libéré lorsque appelant Zagoul il n’ avait rien obtenu en retour.
Mais alors qu’il n’espérait plus, une lueur tremblota sur sa droite et les larmes encore sur ses joues, il se leva avec précaution craignant sans doute par un geste brusque de voir s’effacer une issue possible. Que pouvait-il faire d’autre sinon suivre la lumière tandis que personne ne l’aidait en cet instant ?

 

 

Photo de couverture et illustrations dans le texte : Chantal Perrin Verdier

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