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Pourquoi la blockchain ne doit pas intéresser que la finance

Pourquoi la blockchain ne doit pas intéresser que la finance

Publié le 4 déc. 2019 Mis à jour le 30 sept. 2020 Technologie
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Pourquoi la blockchain ne doit pas intéresser que la finance

La plupart des mises en avant de la blockchain se concentrent en général sur des cas d'usage centrés sur la "fintech"

- il n'y rien de mal en soit, a priori, à chercher des solutions technologiques pour optimiser des activités financières. D’autant que l'émergence de la blockchain dans nos économies survient bien d'une crise du monde bancaire :  son premier champ d'application portait sur la prévention de la fraude, en favorisant le déploiement d'un réseau inviolable et transparent.

Toutefois, à force de vulgarisation sensationaliste et autres démarches anxiogènes, on en arrive à une dichotomie dommageable du discours : soit c'est rien que des monnaies occultes pour acheter des armes sur le dark net, soit c'est un nouveau vecteur pour la folie exacerbée des inconscients qui, en plus, les fous ! utilisent des IA pour encore plus spéculer sur le dos des braves gens de la vraie économie. On exagère à peine. Du coup, on se retrouve avec un tas d'arbres artificiels, qui bien souvent ne tiennent debout qu’à l’image des décors des premiers films de Buster Keaton, soit : pour mieux s'effondrer. Des scams qui nous cachent la réalité complexe d'une forêt dense d'opportunités réelles et concrètes.

Plusieurs voix se sont élevées pour prédire que la blockchain serait une révolution au moins similaire à l'arrivée des protocoles TCP-IP, qui permettent nos communications numériques au quotidien; d'autres comparent carrément son avènement à une nouvelle révolution industrielle.

Quoi qu'il en soit, les marchés des cryptomonnaies ne sont qu'une incarnation des piles de protocoles de la blockchain. Réserver son analyse, ou limiter sa compréhension de cette disruption technologique majeure aux seuls anonymes de la spéculation financière, serait une erreur aussi grossière que dire que les réseaux internet ne servent qu'à la consommation de masse de sites... disons, "pour adultes avertis".

Au-delà d'une technologie permettant l'instantiation de monnaies numériques, la blockchain est d'abord et surtout une pile de protocoles permettant de stocker et de transmettre des informations sans autorité centrale. Ce sont des éléments permettant une preuve par le code, visant à garantir la sécurité et la traçabilité de données, via un registre distribué. Ces registres identiques stockent les informations envoyées par les utilisateurs ainsi que les liens internes de la base de données, qui sont vérifiés et regroupés à intervalles réguliers par blocs interdépendants. L’ensemble est sécurisé par cryptographie et protégé contre la falsification ou la modification par les noeuds de stockage.
Essentiellement inaltérable, immuable et indéchiffrable sans les clefs dédiées et selon sa distribution, c'est aussi un mode d'enregistrement de transactions structurellement résilient, aisément constatable et immédiatement effectif. Ainsi, en imaginant qu'une violation de sécurité intervienne sur un réseau, les principes mêmes de la technologie sous-jacente impliquent que les données seraient essentiellement impossibles à déchiffrer.

Les transactions de notre monde économique, virtuel comme réel, deviennent chaque jour plus complexes et requièrent toujours davantage de précision et d'exactitude dans des temporalités toujours plus réduites.

Un grand livre numérique partagé permettant d'enregistrer en temps réel des transactions de quelque nature qu'elles soient, simplifiera notoirement les processus, non seulement d'enregistrement, mais également de vérification et de validation des transactions concernées. Cela permettra également de préserver l'intégrité des données en question, comme de faciliter la gestion de l'approbation des acteurs ainsi que la portabilité et la propriété des données.
 

 
Ainsi, quelques premiers cas d'usage se dessinent pour le monde de la culture :
  • suivre un projet des engagements de initiaux jusqu'à sa mise en production, puis au-delà, en passant par les diverses étapes de création et de collaboration intermédiaires
  • lier la distribution des contenus à un modèle de partage des revenus générés, pour permettre la diversité culturelle en s'affranchissant de barrières à l'entrée financières
  • créer un écosystème collaboratif entre acteurs d'une même chaîne de valeur, pour favoriser la confiance entre acteurs économiques potentiellement concurrents
  • permettre l'ouverture de marchés sclérosés à de nouveaux contributeurs, notamment financiers ou créatifs, dans la garantie d'un suivi de l'exploitation de leurs contributions
  • permettre la production de données qualifiées sur l'usage effectif des contenus distribués - ces données de consommation seront inscrites à un tableau de bord avec les données financières, proposant plusieurs niveaux d'analyse et de concaténation des données, tout en favorisant le respect de la vie privée des utilisateurs par la faible utilisation des données personnelles
  • favoriser la transparence et la rapidité dans la remontée et l'analyse de données de consommation, que ce soient des achats de biens culturels, l'interfaçage de billetterie, l'analyse de la popularité géographique et temporelle de tournées artistiques ou de ventes de supports physiques...

A ce titre, notre société Polkatulk propose dès aujourd’hui un use-case en production, autour de la diffusion en sVOD de vidéos de spectacle vivant :

c’est Scenso.tv une PWA bâtie sur une architecture découplée permettant l’accès à un catalogue éditorialisé de concerts, opéras, danse, pièces de théâtres, documentaire, arts du cirque, etc. Liant chiffre d’affaires de la plateforme et droits distribués de manière claire et inaliénable, cette proposition repose également sur la mise en place d’un outil collaboratif permettant aux ayants-droits de consulter en temps réel les vues et leurs retombées économiques via un interface SaaS en bêta fermée.
Les usages sont sans fin; des cas d'usage se font jour chaque jour : autant d'opportunités enthousiasmantes pour rendre nos système de communication plus performants et fiables. Ces nombreux projets contribuent à la dissémination d'une technologie qui devrait effectivement nous permettre des relations plus immédiates, plus sécurisées et plus transparentes. Naturellement, des usages dévoyés sont toujours possibles. Il apparait néanmoins qu'une adoption plus large aidera à démocratiser les principes d'une technologie encore mal appréhendée. C'est donc bien l'expérience, la création de Preuves de Concept, l'investigation par les cas d'usage réels, qui favorisera le tri entre le bon grain et l'ivraie et permettra l'appropriation par toutes et tous de cette technologie.
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