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Paula, gardienne d’immeuble (#44)

Paula, gardienne d’immeuble (#44)

Publié le 5 juin 2020 Mis à jour le 5 juin 2020 Entrepreneuriat et start-up
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Paula, gardienne d’immeuble (#44)

CHRONIQUE DU TRAVAIL DÉCONFINÉ 

 

 

    « Il y a un préjugé fort : on croit que les travaux manuels n’exigent pas de compétences intellectuelles. Or, je dois faire preuve d’une certaine gestion émotionelle et savoir doser mon degré de politesse pour faire face à l’indifférence des locataires et de mes responsables.

 

    A ce manque de reconnaissance s’ajoute une absence totale de respect : certains n’hésitent pas à resalir un espace que je viens de nettoyer. Pour effectuer ces tâches parfois dégradantes mais indispensables, il faut se doter de courage et de force mentale. 

 

     Au début du confinement, j’ai cherché des volontaires dans l’immeuble pour aider ceux qui en auraient besoin. Plusieurs locataires se sont mobilisés. J’ai affiché un mot dans l’ascenseur avec les noms de tous les « aidants ». Personne ne nous a répondu : aucun ne souhaitait solliciter de l’aide pour faire ses courses ou pour tout autre chose.

 

    Dès le premier jour, je me suis renseignée sur internet : j’ai mis des affiches avec les consignes de sécurité. Pendant le confinement, je prenais beaucoup plus de temps à nettoyer des surfaces qui ne sont habituellement pas traitées tous les jours (les boîtes aux lettres, les boutons d’ascenseur, les poignées) : il fallait être beaucoup plus méticuleuse que d’habitude. 

 

    Au fur et à mesure du confinement, je n’ai pas vraiment vu une « évolution » ; j’ai plutôt constaté une « régression » : les locataires n’ont jamais été très forts pour faire le tri mais là c’était de pire en pire. Je pense qu’ils se lâchaient. A la fin, c’était le grand bazar. J’ai également remarqué que le nombre de bouteilles dans les poubelles a énormément augmenté. 

 

    Pendant le confinement, certains ont été plus agréables avec moi, notamment quelques locataires qui ne m’avaient jamais parlé jusqu’ici. D’autres, au contraire (qui étaient plutôt positifs à mon égard avant le confinement) sont devenus négatifs, voire très négatifs. Ils me reprochaient par exemple d’avoir trouvé des insectes dans leur appartement… 

 

    J’ai parfois l’impression que ce qu’on accomplit n’est vu que lorsqu’il est mal fait.

 

    Moi, j’ai plutôt aimé cette période de deux mois. J’avais plus de temps. Donc j’ai pu faire davantage la cuisine, ne pas acheter des plats tout prêts : j’ai eu une alimentation plus saine. Quand on n’a pas le temps, on n’y réfléchit pas. Et j’ai pu faire du sport. Des footing. Et je me suis mise au yoga, à l’aide notamment d’applications. 

 

   Le confinement et le déconfinement n’ont pas changé grand-chose pour moi : il n’y a pas eu de rupture puisque je ne suis pas en télétravail. Disons qu’avec le déconfinement, j’ai plus de travail. Cela s’explique pour deux raisons. Pendant le confinement, certains locataires avaient quitté la ville : ils sont revenus. Parmi ceux qui étaient restés, certains respectaient strictement la quarantaine : maintenant ils sortent. Donc globalement, il y a beaucoup plus de passages, de déchets. Et en parallèle, il faut continuer d’appliquer le travail minutieux quotidien lié au virus.

 

Avec cette chronique, je souhaite faire évoluer les regards. Et valoriser mon métier. »

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