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CHRONIQUE DU TRAVAIL DÉCONFINÉ (#30)

CHRONIQUE DU TRAVAIL DÉCONFINÉ (#30)

Publié le 14 mai 2020 Mis à jour le 29 sept. 2020 Entrepreneuriat et start-up
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CHRONIQUE DU TRAVAIL DÉCONFINÉ (#30)

Yuko, médecin

 

Je travaille à Lyon dans un laboratoire de recherche. Mon service a été mis en chômage technique. Devant la télévision, je culpabilisais de ne pas exercer à l’hôpital. Quand j’ai su qu’ils faisaient un appel aux volontaires, je me suis tout de suite inscrite. Je n’en ai pas parlé à mes parents qui habitent au Japon. Je ne voulais pas les effrayer. Moi je n’ai pas eu peur. Jamais. Ma colocataire a un bébé. Pour ne pas leur faire prendre de risque, j’ai cherché un logement provisoire. C’était la condition pour que je puisse m’engager. Des amis ont mis un message sur les réseaux sociaux. J’ai pu récupérer les clefs d’un appartement vide. Lors de mon premier jour à l’hôpital, j’ai constaté qu’il y avait une certaine banalisation du virus de la part de mes collègues. J’ai fini par être comme eux. Je sortais plus qu’avant. Je faisais bien sûr très attention lorsque je faisais mes courses. Mais je n’hésitais plus à faire des balades d’une heure alors qu’avant je restais cloîtrée chez moi. Un soir, j’ai oublié mes clefs à l’hôpital. J’ai dû revenir en arrière. J’ai eu assez peur cette nuit-là, pas des SDF mais des dealers. 

Au début, un tiers du service était COVID. Deux semaines plus tard, c’est presque 100% du service qui l’était. L’une des scènes qui m’a le plus marqué, c’est une architecte de mon âge qui voulait voir son frère hospitalisé pour un cancer généralisé. Son frère n’avait pas le COVID mais elle n’avait bien sûr pas le droit d’entrer dans l’hôpital. Ils avaient l’air très proches tous les deux. Elle avait fait des repérages avec Google Maps et constaté qu’un jardin de l’hôpital avait une vue sur la chambre de son frère. Elle voulait s’y rendre pour lui téléphoner en le regardant à travers la fenêtre. Sa demande a été rejetée. Ca n’a choqué personne.

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