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CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (#12)

CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (#12)

Publié le 3 mai 2020 Mis à jour le 29 sept. 2020 Entrepreneuriat et start-up
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CHRONIQUE DU TRAVAIL CONFINÉ (#12)

 Clément, architecte 

« Avec le confinement, tout ce qu’on avait planifié n’existe plus. Les usines qui nous approvisionnent en fenêtres, ou plans de travail, sont fermées. Les entrepôts sont ouverts mais deux jours par semaine, à des créneaux bizarres, de 14 heures à 15 heures : si tu rates l’ouverture, tu dois attendre la semaine suivante pour aller chercher la marchandise ! Même quand les usines sont ouvertes, elles ne sont plus approvisionnées en matière première, et ne peuvent plus produire.

Alors tu es obligé de lâcher prise.

Et quand tu as un plombier qui accepte de venir, ça te met en joie. C’est une petite victoire qui te permet d’avancer. Ça permet de lisser le travail, d’envisager une reprise plus douce.

J’ai dû annoncer à des clients qu’ils ne pourront pas emménager aux dates prévues. Pour le moment ils sont compréhensifs. Mais à la reprise, ça va être difficile.

La plupart des ouvriers travaillent car ils n’ont pas le choix. Ils n’ont pas d’autres moyens de revenus.

Sur un chantier, les gestes barrières sont difficiles à respecter. Le premier jour, les ouvriers font gaffe. Mais c’est difficile de tenir sur la durée. Et de changer ses habitudes. Mon mètre de chantier passe dans 10 mains, dans la journée. Je ne me vois pas dire aux ouvriers de ne pas le toucher. J’essaye de respecter les distances, mais à un moment, sur un chantier, quand tu dois pointer quelque chose, tu es obligé d’être proche. Et puis il y a autre chose : si les chantiers peuvent avancer, c’est grâce aux ouvriers qui viennent travailler. Si tu arrives sur un chantier avec un masque et des gants, en imposant un cercle de 1 mètre autour de toi, tu casses l’ambiance. Il faut montrer un peu de souplesse, garder une proximité. 

Au début, on me disait : « quoi, tu es fou de travailler ! ». Aujourd’hui, tout le monde m’envie parce que je peux bouger, me déplacer. J’ai une attestation professionnelle, et un extrait k-bis, pour justifier que mon activité ne peut se faire en télétravail.

Tout ca me fait réfléchir à quelle est l’utilité du travail. Je réalise que le fait de travailler me maintient en vie, me motive. Si j’avais dû arrêter, je serais comme une fleur qui n’a plus d’eau. Chacun est différent, bien sûr ; moi le travail me structure, c’est mon moteur. »

 

 

 

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