Parler m’est une épreuve. Je préfère la communication tout en subtilité. Les messages envoyés dans un silence complice, aussi éloignée que je puisse être de vous. Cela dit, il s’agit seulement de ce qui concerne les sentiments sains et harmonieux.

Pour ce qui est des messages subliminaux que l’on m’envoie dans le but de me faire obéir au doigt et à l’œil, je leur fais des minis doigts d’honneur et en toute subtilité. Quand c’est insistant, je règle mes comptes par le verbe, et là, je tranche dans le lard, le glaive est fin et effilé, la coupure nette. Les cartes sont sorties stratégiquement et habilement, l’ennemi n’a rien à redire ni à répondre.

Parler m’est éprouvant, mais j’aime écouter. En revanche, quand le verbiage devient lassant, mon cerveau zappe, il se déconnecte automatiquement. Ça se voit, car mon regard devient vague, je deviens un esprit errant.

Quand je suis devant de la parlotte, surtout quand les gens se font des branlettes d’égo démesuré et pourtant petit, je ne dis rien mais je n’en pense pas moins. Quand des personnes que j’apprécie se prêtent à ce jeu, je leur pardonne, car il semble qu’elles ne font que suivre l’effet de groupe. Je comprends qu’il faille s’intégrer, quitte à faire une entorse à sa nature taiseuse.

Parler m’est une épreuve, alors je me tais. 

Quand j’admire, je ne le dis pas, je ne parle pas. C’est discret et silencieux, mais je sais me faire remarquer de l’objet de mon admiration.

Ma parole est rare, je préfère la communication, et saine s’il-vous-plaît.